jeudi 22 mars 2007

Avec Bové, pour l'unité

Voici un editorial de la revue socialisme internationale.

A l’heure où nous écrivons, la campagne présidentielle bat son plein et la priorité absolue est de battre la droite sarkozyste. Le danger devient chaque jour plus clair – l’annonce de «’identité nationale» comme cheval de bataille pour Sarkozy est la dernière horreur. Il prévoit une offensive de grande ampleur contre les immigrés, mais aussi contre les travailleurs et les jeunes.

La campagne de Royal peine à attirer les classes populaires, tant il est évident que son projet se limite à un accompagnement social des attaques néolibérales. Le PS, incapable de proposer de radicales améliorations de nos vies, s’est converti à la «démocratie participative», comme s’il fallait 5000 réunions de quartier pour connaître les revendications du «peuple», qui veut des emplois et des services publics. Royal a remarqué «un profond désir d’avenir» et propose «un ordre juste pour que la France se relève». On renouvelle la langue de bois, mais cela nous avance peu.

Royal n’est pas Blair. Blair et ses supporters ont réussi à détruire la gauche du parti travailliste avant de se mettre au gouvernement, avec des slogans comme «Nous sommes le parti du milieu des affaires», et en promettant de ne pas toucher aux lois antisyndicales de Thatcher. Blair passe ses vacances dans les châteaux des milliardaires de la presse réactionnaire, et soutient avec enthousiasme toutes les guerres de Bush. Dans le PS, Royal n’est qu’au tout début d’un tel processus – les adhésions à 20 euros visaient à diluer le milieu militant du parti, par exemple. Mais la gauche du PS est encore assez puissante, et combinée à la force du mouvement anti-CPE, elle fournit une pression qui a obligé Royal à introduire des mesures de gauche dans son programme (logements sociaux, SMIC, objectif 17 élèves par classe en ZEP…), à côté des mesures de droite (encore des cadeaux aux entreprises, visées sécuritaires). Pour le grand dossier – les salaires et le pouvoir d’achat - elle compte sur les directions syndicales pour l’aider à limiter encore plus les hausses salariales, en jouant sur la peur d’un retour de la droite (proposition d’une conférence salariale) .

La montée dans les sondages de Bayrou, vieux routard de la droite, reflète un rejet du jusqu’auboutisme réactionnaire de Sarkozy, mais aussi une déception à l’égard de la politique du précédent gouvernement socialiste.

Il fallait absolument une candidature unitaire de la gauche antilibérale. La demande était immense. L’unité a été cassée par le sectarisme du courant majoritaire de la LCR, et par les méthodes d’un autre temps de Marie Georges Buffet. Lorsqu’elle a déposé, le 16 mars, 800 signatures de maires, alors que Besancenot et Bové peinaient à réunir les 500, on a vu ce que valaient ses désirs d’unité…

La direction de la LCR l’a aidée en suivant un chemin sectaire. Au lieu d’une implication active dans un front électoral au sein duquel il y avait toute liberté d’exprimer des nuances et des mises en garde (contre une nouvelle gauche plurielle entre autres), elle a préféré insister sur des «divergences» . Surtout sa vision – on ne peut s’unir que si tous promettent de ne jamais entrer dans un gouvernement PS – est celle de la politique par en haut. Ce qui compte ce sont les milliers de militants avec qui la LCR dans son ensemble aurait pu travailler et – surtout en cas d’éventuelles trahisons de dirigeants PCF – auxquels elle aurait pu démontrer l’intérêt de l’analyse révolutionnaire.

Qui plus est, l’analyse des divergences de la part de la direction de la LCR était parfois extrêmement tirée par les cheveux – qui croit vraiment que le rêve de José Bové est de devenir ministre de Ségolène Royal? Ou qu’il pourrait surgir de la campagne Bové un culte de la personnalité? Depuis l’annonce de la campagne Bové, les critiques sectaires fusent dans les milieux LCR. Entre temps, Bové déclare (le 19 mars) « Ma candidature, collective, est celle de tous les citoyens qui veulent changer vraiment la vie et qui ne font confiance ni à la droite antisociale ni à la gauche social-libérale pour engager la révolution sociale, féministe, démocratique, anti-raciste et écologique. » La direction de la LCR peut-elle vraiment prétendre qu’un travail commun était impossible ?

Leur erreur de perspective combinait un certain sectarisme identitaire avec un électoralisme. Les quelques pour cent de suffrages qu’on pouvait grignoter à l’aide d’un candidat vitrine de nos positions leur semblaient plus importants que la construction de réseaux de militant(e)s, garanties pour les durs combats sociaux et politiques à venir.

Les meetings organisés autour de la campagne de José Bové furent plus intéressants. Des meetings de masse, des appels à «l’insurrection électorale», une large participation d’associations des quartiers populaires–ils sentaient le combat plus que le positionnement médiatique.

La crise de la gauche antilibérale est profonde, mais présente une occasion historique. Les Communistes unitaires s’organisent et s’adressent ouvertement à ceux qui se reconnaissent dans l’idée communiste, adhérents au PCF ou non. Une minorité de la LCR et des Verts refusent d’enterrer l’unité. Le potentiel d’un nouvel espace politique qui peut à terme donner lieu à un nouveau parti anticapitaliste est réel.

Les deux victoires de ces dernières années (défaite du traité européen ultralibéral et du Contrat Première Embauche) ont politisé des dizaines de milliers de personnes, dont la majorité ne se retrouve pas dans les organisations éparpillées de la gauche antilibérale.

A Socialisme International, même si la plupart de nos camarades sont à la LCR, nous avons pensé que la présence d’une candidature unitaire était indispensable, c’est pour cela que nous nous impliquons au maximum dans la campagne Bové.

Autour de cette campagne pour une gauche radicale unitaire, il faut, d’urgence, élargir et approfondir l’organisation de réseaux structurés pour les législatives, et surtout pour les différents combats dans les mois à venir. Que nous nous retrouvions en juin avec un gouvernement UMP ou PS, les contre-réformes néolibérales attendent, certaines ayant été mises en veille après la raclée qu’ont reçue gouvernements et patrons sur le CPE.

Une telle priorité de l’unité ne signifie évidemment pas taire les désaccords, et les révolutionnaires ont toute leur place dans les mobilisations et les débats qui marqueront la prochaine période.

mercredi 21 mars 2007

Enseignants : déclaration de José Bové

Enseignants : déclaration de José Bové, une gauche alternative !

Aujourd’hui, des millions d’enseignants du second degré sont en grève à l’appel de la plupart des syndicats. La politique menée depuis cinq ans par l’UMP et l’UDF (de Robien) conduit à mettre en péril la qualité du service public d’éducation. En effet, pour 2007, 5 000 postes sont supprimés. Cela conduira notamment à des classes surchargées et à l’impossibilité de dédoubler un certain nombre d’heures de cours, notamment en langues.

Il n’est pas acceptable que la Nation maltraite les enseignants comme la droite le fait depuis cinq ans : perte importante du pouvoir d’achat, dégradation des conditions de travail, injonctions pédagogiques dignes d’un autre temps.

Je soutiens les actions que mènent les enseignants pour un service public de qualité et la réussite de tous les élèves.

Je demande l’abrogation de la loi Fillon et des décrets de Robien sur le temps de travail (qui conduisent à une perte sèche de 150 € par mois) et la bivalence.

Un pays comme la France a besoin d’une école qui permette à tous les élèves d’accéder à un haut niveau de culture commune. Les propositions Sarkozy – Bayrou – Royal ne s’inscrivent pas dans cette démarche.

José Bové, le 20 mars 2007 à Paris

CE QUE NOUS VOULONS, CE QUE NOUS FERONS
L’éducation, la formation doivent devenir une priorité nationale. Le Service Public de l’Education a été durement attaqué, fragilisé par des contre-réformes libérales. Pour faire réussir partout, tous les jeunes, nous voulons nous donner les moyens d’un grand service public national, laïque de l’éducation, fondé sur la gratuité réelle de la maternelle à l’université.

1. La loi Fillon sera abrogée. Socle commun, “ apprentissage junior ”… les lois et dispositifs qui consacrent renoncement éducatif et tri social doivent disparaître. Une loi de démocratisation du système éducatif sera donc mise en chantier, fondée sur le droit et la capacité de chacun d’accéder à l’éducation, la lutte contre les inégalités scolaires et territoriales, la gratuité, la laïcité et une réelle mixité sociale.
La réussite de chaque élève sera au centre de notre projet d’école. L’objectif d’amener enfin toute une classe d’âge jusqu’au bac (au moins 50 % à un diplôme de l’enseignement supérieur) est un défi, une nécessité pour les années à venir.
L’obligation de scolarité commencera à 3 ans et sera portée à 18 ans, avec un développement de la scolarisation dès 2 ans. C’est l’État qui sera garant de l’égalité d’accès sur le territoire à l’éducation (créations de postes, financements, obligations légales et péréquations pour les collectivités territoriales…). L’apprentissage ne pourra pas concurrencer les formations initiales publiques. Le caractère national des diplômes sera préservé, le bac restera le diplôme garantissant l’accès aux études supérieures, sans sélection à l’entrée à l’université. L’État s’engagera à ce que chaque jeune sorte du système éducatif avec une qualification ou un diplôme. Un processus d’intégration dans le service public d’éducation sera engagé.
2. Enseignants, personnels, élèves, parents... tous les acteurs de l’école seront associés aux décisions. La création d’observatoires locaux et d’un Fonds National permettra de lutter contre les inégalités scolaires et territoriales, notamment par des préconisations, la révision et le suivi de l’application de la carte scolaire pour assurer une réelle mixité sociale, des moyens adaptés pour accueillir les élèves handicapés dans les établissements. À titre transitoire, pour combattre relégation et ghettoïsation, des mesures spécifiques (ZEP…) seront intensifiées.
3. Un pôle public de l’édition scolaire sera créé.
4. Nous nous fixons comme objectif que tous les jeunes de ce pays acquièrent un haut niveau de culture commune permettant la maîtrise des informations, l’accès à tous les savoirs disponibles et la compréhension des cultures humaines dans leur diversité et leur universalité. Les activités socio-éducatives, le travail scolaire en autonomie, l’éducation au à l’égalité non-sexiste et non raciste seront développés. Les enseignements artistiques, l’éducation à l’image, l’éducation physique et sportive, la culture scientifique et technique, les sciences sociales, etc. seront partie prenante de l’enseignement à tous les niveaux, dans des établissements à la fois lieux de savoirs et lieux de vie.
5. Le financement des mesures nécessaires sera garanti par une loi de programmation pluriannuelle qui portera le budget du ministère de l’éducation nationale à 7% du PIB. En 5 ans, 150.000 enseignants et 45.000 personnels de santé, social, vie scolaire, CIO, entretien, etc. seront recrutés et formés sur statut Fonction publique, notamment pour prendre en charge les élèves en difficulté, accroître le personnel dans les établissements, abaisser les effectifs par classe, assurer des remplacements, dégager des moyens pour le travail de concertation des équipes et permettre une formation continue adaptée aux besoins. d’accompagnement seront formés et recrutés. Il sera procédé à un pré-recrutement d’enseignants à l’entrée ou à l’issue de la 1ère année à l’université.
6. La formation initiale et continue des enseignants, comme de l’ensemble des personnels de l’éducation sera développée en intégrant formation théorique et pratique, en liaison avec la recherche en éducation et l’université.
7. La loi Raffarin de décentralisation de l’Education Nationale sera remise en cause : les statuts des personnels TOS resteront réversibles (F.P. d’Etat ou territoriale), et leurs missions resteront définies dans le cadre de l’éducation nationale. Il sera mis fin à la logique de privatisation et d’externalisation des services (restauration, entretien…). Au contraire d’une logique d’éclatement du service public, notre projet s’appuiera sur la cohérence de véritables équipes éducatives rassemblant enseignants et non enseignants. La médecine scolaire, les services sociaux, le service public d’orientation seront renforcés et dotés des moyens nécessaires pour assurer un service de santé scolaire efficace et un accompagnement de chaque élève.



Publié le mardi 20 mars 2007

mardi 20 mars 2007

On a les 500 signatures! déclaration de JB

Déclaration de José Bové

Le Conseil Constitutionnel a officiellement validé ma candidature à l'élection présidentielle.

Je veux remercier tous les élus qui m'ont accordé leurs parrainages, malgré le scandaleux verrouillage démocratique organisé par les grands partis. Je salue leur courage et leur esprit démocratique. Je veux également remercier tous les citoyens qui se sont mobilisés en un temps record pour parcourir la France et convaincre les maires de me permettre d'être présent à cette élection.

Désormais, la vraie bataille commence. L'enjeu est une insurrection électorale contre le libéralisme économique.

Ma candidature, collective, est celle de tous les citoyens qui veulent changer vraiment la vie et qui ne font confiance ni à la droite antisociale ni à la gauche social-libérale pour engager la révolution sociale, féministe, démocratique, anti-raciste et écologique.

Nous voulons une révolution sociale pour imposer un autre partage des richesses entre ceux qui peinent et ceux qui se goinfrent.

Nous voulons une révolution démocratique pour imposer une autre répartition des pouvoirs entre les citoyens et les assemblées.

Nous voulons une révolution écologique pour imposer un autre arbitrage entre la croissance incontrôlée et la préservation de la planète.

Nous proposons notamment que, dès le lendemain de l'élection présidentielle, les sept mesures suivantes soient appliquées sans délai :

- interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des profits ;

- réhabilitation immédiate de la dignité des personnes, du fonctionnement des services publics et de l'habitat dans les quartiers populaires et les banlieues ;

- loi-cadre contre les violences faites aux femmes ;

- instauration de la proportionnelle intégrale aux élections et convocation d'une Assemblée Constituante pour une Nouvelle République ;

- moratoire immédiat sur les cultures d'OGM en plein champ et la construction du réacteur nucléaire EPR ;

- veto de la France aux négociations de l'OMC visant à démanteler les services publics ;

- régularisation des sans papiers.

La gauche alternative que j'incarne est le trait d'union entre les citoyens qui ont dit « non » à l'Europe libérale en 2005 et l'ensemble des forces politiques, syndicales et associatives qui ont fait le choix d'une candidature unitaire en 2007.

Cette gauche alternative est rebelle, unitaire et rassembleuse. Son ambition est de faire surgir des urnes une nouvelle force citoyenne qui ambitionne de mettre fin à une alternance sans fin et sans conséquences entre la droite et la gauche.

Un autre monde est en marche, un autre avenir est possible !

Aux urnes, citoyennes et citoyens !

Le 19 mars 2007

jeudi 15 mars 2007

L'identité nationale...

Alors que le ministre de l'interieur parle de créer un ministère de l'identité nationale, et que la candidate socialise n'a pour toute réponse qu'un rappel de grands pricipes. Voici le communiqué du collectif immigration et banlieue, partie prenante dans la campagne de José.

Contre un ministère de l’ennemi de l’intérieur !
Communiqué du Collectif Banlieues-immigration avec Bové, 12/03/07

« Évoquer l’identité nationale, ce n’est quand même pas dire un gros mot », proteste Nicolas Sarkozy !

Si.

La polémique fait rage, et à juste titre, après que Nicolas Sarkozy a évoqué la création d’un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale ». Le plus souvent, il lui a été répondu, à juste titre, sur ce qu’il y a de scandaleux à mettre dans le même sac ces deux thèmes, laissant entendre que l’immigration serait cause de dommages à l’identité française.

On pourrait s’amuser de voir ces remarques faites par diverses personnalités, émanant de divers courants politiques, qui n’ont jamais hésité à mettre ensemble les mots « immigration et insécurité » (comme si l’insécurité, réelle ou supposée, résultait de l’immigration), ou encore les mots « immigration et laïcité » (comme si l’immigration faisait courir un risque particulier au principe de l’indépendance de l’État vis à vis des églises).

Dénoncer l' « amalgame entre l'identité nationale et les travailleurs immigrés » comme l'a fait laborieusement Ségolène Royal, c'est tourner autour du vrai problème, comme l'ont fait les autres critiques. Car dénoncer seulement l'association du thème de « l'immigration » à celui de « l'identité nationale » revient à trouver légitime l'objectif de préserver une « identité nationale » ; les critiques de Sarkozy la penseraient-ils, comme lui, sacro-sainte ?

Et pourtant, c'est l’affirmation qu’il existerait une telle « identité », susceptible de faire l’objet de politiques publiques, qui est en elle-même scandaleuse. Car l’identité nationale, toujours et partout, se définit par ses « ennemis », ici les étrangers.

« Beaucoup d'entre nous, individus et peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que "l'étranger, c'est l'ennemi". Le plus souvent cette conviction [...] ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit [...] alors, au bout de la chaîne logique, il y a le Lager* ». Ces mots de Primo Levi, dans la préface de Si c'est un homme, s'appliquent bien à la situation présente.

Quand unprojet de ministère est placé sous les doubles auspices du Commissariat général aux questions juives de Vichy d'une part, et des Services des affaires indigènes dans les colonies ou en métropole sous la IIIè République d'autre part,on peut craindre que « l'idée consciente ou inconsciente » ne soit en train de se transformer en système.

José Bové est le seul candidat qui, en s'opposant clairement et résolument à la création d'un nouveau « Ministère de l'ennemi de l'intérieur », prenne la mesure du risque et s'oppose à cette transformation.

Pour information, voici ce que la candidate socialiste répond à Sarkozy :

PARIS, 12 mars 2007 (AFP) - Ségolène Royal s'est engagée lundi soir à Paris, devant un parterre d'intellectuels et d'artistes, à défendre "l'identité nationale" en promettant qu'elle ne disparaîtrait pas "dans la mondialisation ou le repli sur soi".
La candidate socialiste tenait au gymnase Japy, dans le 11e arrondissement de la capitale, la "réunion des mille", intellectuels, scientifiques, juristes, etc.
L'assemblée - un peu moins d'un millier, selon les journalistes présents - réunissait les actrices Jeanne Moreau, Emmanuelle Béart, Julie Dabezac, le comédien Charles Behrling, les chanteuses Sapho et Marianne James, l'historien Jean-Pierre Azéma, le Pdg d'Yves Saint-Laurent Pierre Bergé, et bien d'autres.
Mme Royal les a présentés comme "les successeurs de Voltaire, Zola, Gide, Vercors, Pierre Vidal-Naquet, Laurent Schwartz" qui ont tous lutté pour la dignité humaine.
Avaient aussi pris place au premier rang des politiques: le maire de Paris Bertrand Delanoë et sa première adjointe Anne Hidalgo, Jean-Pierre Chevènement, Jack Lang, des maires d'arrondissement de la capitale (Georges Sarre, Michel Charzat, Dominique Bertinotti).
La candidate a saisi cette occasion pour s'opposer ouvertement aux conceptions du candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, qui a créé une controverse avec sa proposition de créer "un ministère de l'immigration et de l'identité nationale".
Ségolène Royal a aussi mis en exergue la laïcité et l'éducation, refusant de concéder à François Bayrou le terrain qu'il cherche à lui disputer.
"Au moment où le candidat de droite veut faire peur", selon elle, la candidate socialiste, sans nommer Nicolas Sarkozy, a revendiqué le concept d'"identité française" qui doit reposer, a-t-elle dit, "sur la force d'un modèle républicain rénové et sur l'actualisation de l'idée de Nation".
Selon la candidate de gauche, "c'est la Nation qui nous permet de tenir bon sur notre destin commun, sans avoir peur des autres".
"La Nation ne distingue ni Blancs, ni Noirs, ni Jaunes, ni catholiques, ni athées, ni juifs, ni musulmans, a repris Mme Royal. Nous sommes tous des citoyens de la République française à égalité de droits et de devoirs (...)".
Selon Mme Royal, "l'histoire de notre pays, c'est l'apport continu de diversités" et "la France de demain sera toujours plus diverse, mais toujours fidèle à ses origines (...)".
"Avec moi, l'identité nationale ne disparaîtra pas dans la mondialisation ou le repli sur soi", a-t-elle ajouté.
Alors que M. Bayrou, qui n'a pas voté la loi sur les signes religieux à l'école, met en avant la laïcité, la candidate PS a fait l'éloge de "la laïcité, qui libère". "La laïcité combat les préjugés, le racisme, le sexisme, elle n'acceptera pas qu'un courant de pensée remette en cause (...) l'égalité des hommes et des femmes".
La réaffirmation de l'identité passe aussi, selon Mme Royal, par "une refondation démocratique profonde" : revalorisation du rôle du parlement, "Etat impartial", resserrement "du lien entre la politique et le citoyen" (jurys citoyens, referendum d'initiative populaire, renforcement de l'indépendance de la justice).
"Je veux faire souffler un coup de jeune sur notre République. Ce sera la meilleure façon de restaurer l'idée républicaine", a lancé la candidate en rappelant que cette réforme serait "soumise par referendum aux Français".
La candidate a longuement parlé aussi d'éducation, s'engageant à ce que "la culture fasse une entrée massive à l'école".

Bové apporte encore une fois un discours alternatif à gauche sur des questions centrales aujourd'hui.

José favorable à l'autodetermination de la Corse

José Bové favorable à l’autodétermination



José Bové ne se présente plus. Son combat est international et il est reconnu bien au-delà des simples frontières françaises. Pour populariser ses luttes, il a décidé de se présenter à l’élection présidentielle française. Le Ribombu l’a rencontré pour connaître ses positions sur la Corse.

URibombu : Quels regards portez-vous sur la terre de Corse ?

José Bové : Je pense que la terre de Corse, chacun sait que c’est une île, que c’est un territoire à part entière et donc en tant que territoire, il a sa propre logique, que la Corse n’est pas née comme ça, c’est le fruit d’une culture, une culture qui s’est construite sur des millénaires, et qu’aujourd’hui, on ne peut pas parler de la Corse sans parler de sa langue, de sa culture et de son peuple, et qu’aujourd’hui l’avenir de la corse passe par la reconnaissance de cette identité qui est à la fois sociale, culturelle et territoriale.


URib. : Pensez-vous que la mondialisation touche aussi la Corse ?

José Bové : De manière évidente, la Corse n’est pas en dehors du monde, donc la Corse est de manière très claire liée à la fois à la réalité française, à la réalité européenne et à la réalité mondiale, et qu’aujourd’hui la Corse est victime de la logique libérale, de la logique productiviste, et que la Corse, dans cette logique-là, ne peut pas développer sa propre activité économique, on le voit bien sur la question de l’agriculture où rien n’est fait pour qu’il y ait un véritable développement et qu’on affirme la nécessité qu’une grande partie de la consommation en Corse des produits agricoles doit être produite sur place, je pense que cela aussi c’est une question centrale qu’on retrouve à la Guadeloupe, qu’on retrouve aux Antilles, qu’on retrouve à la Réunion, qu’on retrouve en Nouvelle-Calédonie, qu’on retrouve partout, je pense donc que c’est très important c’est qu’il y a nécessité de localiser l’économie et que les réponses aux besoins premiers de la population viennent de l’activité locale que ce soit en terme agricole, en terme artisanal, en terme industriel, que ce soit en terme d’énergie, il y a nécessité effectivement de concevoir le développement de manière autocentré.


URib. : A notre connaissance, il n’y a pas de culture O.G.M. en Corse, pouvez-vous nous le confirmer ?

José Bové : A ma connaissance, non, il n’y a pas de culture OGM en Corse, il n’y a jamais eu d’essais O.G.M. sur le territoire corse, il n’y a jamais eu de culture en pleins champs non plus, je pense que c’est une bonne chose et qu’on ne peut que s’en féliciter !

Le seul problème c’est que l’élevage corse importe de l’aliment du bétail qui vient de métropole ou d’autres pays méditerranéens et que là, effectivement, il n’y a aucune garantie que le maïs ou le soja utilisés dans cet aliment ne soient pas avec des O.G.M. Le problème c’est qu’au niveau européen aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de traçabilité de l’aliment du bétail et je crois que cela devrait être une nécessité, que la question au sujet des produits de l’agriculture corse, je pense en particulier à la charcuterie ou au fromage, il faudrait qu’il y ait véritablement une affirmation de l’ensemble de ces filières pour dire « nos produits doivent être garantis sans O.G.M. » c’est-à-dire faire une pression en amont qui importe ces aliments quand il y a besoin d’avoir des compléments azotés notamment pour que ces aliments soient garantis sans O.G.M. A mon avis, c’est un combat qui doit être très important parce que cela permet de garantir que les produits corses ont à la fois une origine territoriale et assurent en même temps une garantie en terme de qualité par rapport à l’agriculture industrielle cela pourrait être vraiment une spécificité et un combat qui réunissent l’ensemble des acteurs en Corse que cela soit les paysans, que cela soit les consommateurs, que cela soit les élus.


U Rib. : L’agropastoralisme étant fortement lié à notre culture, qu’envisageriezvous pour nous permettre de développer notre agriculture ?

José Bové : Je pense que la première chose c’est un, de permettre de développer la capacité de production, permettre à ce que les produits corses puissent se vendre à un prix correct afin d’assurer des revenus aux paysans. Je pense que la première chose est qu’il faut permettre aux paysans d’avoir un revenu et c’est à partir de ce moment, s’il y a un revenu, que l’on pourra créer de l’emploi mais en même temps, cela ne va pas suffire, je crois qu’il faut qu’il y ait un effort fait par la Collectivité en terme d’installation, de soutien d’installation, en terme d’aménagement du territoire pour permettre une gestion de l’usage du foncier qui soit collectif comme il a toujours été en Corse, où des usages se croisaient à des niveaux multiples, notamment au niveau de l’élevage et au niveau de la châtaigneraie.

Tout cela fait parti d’un tout, il faudrait un aménagement du territoire qui soit mené par les gens eux-mêmes avec des règles foncières qui permettent l’installation et qui permettent sans remettre en cause le fonctionnement de la propriété traditionnelle, que l’on puisse installer des gens en location et qu’on puisse avoir un plan très clair, cela nécessite aussi que l’on puisse lutter contre la spéculation et la fermeture du territoire par la logique spéculative et par le tourisme et l’équipement qui se font contre toutes les règles, notamment surtout la question du littoral, là où il faut être très clair et avoir une position anti bétonnage, ce qui fait aujourd’hui la spécificité de la Corse. La Corse, contrairement à la Côte d’Azur, a su se protéger, malgré cela on voit bien qu’il y a toujours des tentatives…

Après avoir commencé à en parler sur le foncier, sur les produits, sur la valorisation des produits, sur la nécessité d’avoir une infrastructure qui permette la transformation sur place, je pense en particulier à la question des abattoirs, cela me parait capital, on sait très bien qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’importations, alors qu’on peut produire localement, il faut valoriser les races locales, notamment les ovins et les chèvres, oui, je pense qu’il y a énormément de choses qu’ils peuvent faire, et pour cela, il faut qu’évidemment il y ait des structures économiques, pour développer le marché local et faire en sorte qu’ il y ait une priorité sur le marché local pour les produits locaux.

Cela me paraît très important, cela veut dire qu’il y ait une action claire face à la distribution pour que la distribution priorise d’abord la production locale, que ce soit la production locale qui soit le centre du marché et que quand la production locale ne peut pas satisfaire on importe le nécessaire, et pas faire l’inverse. Parce qu’aujourd’hui, c’est la grande distribution qui structure le marché à la place de la production locale, et la production locale devient simplement un supplément de ce que la grande distribution ne peut pas faire, et devient une production folklorique ou simplement une production festive alors qu’elle devrait être la production centrale en terme de consommation.

Il faudrait inverser le processus pour que, et cela veut dire une pression à la fois structurée au niveau des pouvoirs publics, au niveau des Assemblées d’élus, au niveau des outils économiques et de la distribution.


URib. : Si vous êtes élu président, seriez-vous prêt à accorder le pouvoir législatif à la Corse ?

José Bové : Je pense qu’il faut partir, à mon avis, d’un débat : quelle est la spécificité, comment on fonctionne ? Je crois que là-dessus on doit être très clair sur l’évolution institutionnelle, on construit l’autonomie des territoires, ce qui est valable pour la Corse doit être valable pour d’autres régions, et que les choses se construisent par rapport à une construction européenne où la logique des régions l’emporte simplement sur la logique des Etats, donc je crois que c’est cela qui est important.

Donc qu’est-ce qui est du domaine régalien, qu’est-ce qui est du domaine des territoires ? A partir de là, c’est un processus en construction. Pour moi, la question ne doit pas se régler du jour au lendemain, mais doit être le fruit de la construction politique des territoires qui décident au fur et à mesure comment ils avancent vers la prise de décision qui concerne directement leur propre territoire. Et à ce moment-là, effectivement, on peut aussi aller vers des règles législatives qui sont liées à des territoires qui ont des spécificités, à partir de là, on construit un mode de prise de décisions qui font qu’on évolue de plus en plus vers un système d’autogestion territoriale, parce que je pense qu’il est plus important dans l’autogestion de territoires où les gens se prennent directement en charge à partir de leur propre autorité ; et c’est cela, à mon avis, le sens de la valeur qu’on doit accorder à cette réflexion-là, en terme de valeur de prise en compte de leur avenir par les gens eux-mêmes par rapport à leur propre réalité, le fait d’être dans une réalité insulaire, avec une culture et une tradition, fait qu’on a effectivement une nécessité de pouvoir décider de ce qui est central pour son avenir.


U Rib. : La Corse étant une île, elle est éloignée des continents, ne pourraitelle pas bénéficier d’un statut particulier semblable à celui de la Sardaigne, de la Sicile ou des Pays d’Outremer ?

José Bové : Je pense que la France souffre d’une logique centralisatrice, d’une logique jacobine et qu’aujourd’hui c’est une logique qui va contre la logique que vivent la plupart des peuples dans le monde, donc c’est évident que l’on doit aller dans une logique fédérale. Moi, je suis fédéraliste dans l’âme, ce qui veut dire qu’il faut que l’autonomie fonctionne à partir de réalités, bien évidemment qu’il y a une solidarité entre territoires et cela est la logique de la redistribution mais en même temps que les prises de décisions qui concernent le territoire lui-même doivent émaner du territoire et donc cela veut dire dans la mesure une évolution vers cette logique-là. Mais, à mon avis, cela doit être dans le fondement de la construction de ce qu’on réclame, c’est la remise en cause de la République monarchique dans laquelle nous sommes vers une nouvelle république qui mettra les citoyens au coeur pour que les gens puissent prendre leur propres décisions.


URib. : Que pensez-vous de la Déclaration de Corti faite par les peuples placés sous tutelle française en cinq points : le premier, le droit de mettre en oeuvre dans le cas d’un statut officiel, le développement de nos langues et de nos cultures ; deuxième point, le droit de promouvoir et de maîtriser notre développement économique et social ; troisième point : droit à la reconnaissance en tant que peuple et nation ; quatrième point, le droit à l’autodétermination ; cinquième point, le droit de mettre en oeuvre un processus de décolonisation ?

José Bové : Je pense qu’il y a un certain nombre de points qui ne font pas débat sur l’autogestion, la question sociale, sur la langue, sur la question de l’administration, aujourd’hui on est dans le cadre d’un regroupement donc je peux, moi, prendre des positions qui ne sont pas aujourd’hui des positions de l’ensemble des collectifs, je pense qu’il faut que l’on respecte aussi la construction collective dans laquelle on est. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les questions qui vont faire débat, c’est évident, c’est cette vision de la question de concevoir la Corse dans le cadre d’un débat colonial ou pas, moi, je peux avoir un avis, d’autres qui sont différents. Mais à mon avis, ce qui est important, c’est que ce débat, on peut l’avoir entre nous et qu’on peut avancer aussi dans une prise en compte d’une vision où chacun entend ce que l’autre dit, parce qu’à mon avis, il n’y a pas d’idée figée et aujourd’hui les discussions c’est cela qui est important. Dans ma déclaration de candidature, je crois que je suis le seul candidat à avoir dit qu’il fallait que l’ensemble des départements et des territoires d’Outre-mer puissent avoir l’équité par rapport aux autres territoires, je n’ai pas dit égalité, équité est plus important qu’égalité, et qu’ils puissent choisir leur propre destin par autodétermination. Cela a été écrit et n’a pas été remis en cause. Après, comment cela va se construire, sur quel territoire, sur quel espace, cela est un processus qui est dans le débat et donc on ne va pas le trancher aujourd’hui, mais je pense que c’est important que tout le monde entende cela parmi l’ensemble du camp antilibéral dont on sait très bien qu’il regroupe des gens qui sont de cultures politiques différentes, puisque dans le camp du « non » par exemple, on avait des gens qui étaient beaucoup plus dans la logique de l’Etat-nation, que d’autres qui étaient plus dans une logique de fédération. Donc, voilà c’est le débat qui je pense avance, mais qui ne va pas se régler aujourd’hui mais c’est parce qu’on sera ensemble pour porter cette campagne et construire cet avenir qu’on va pouvoir dépasser les positions et arriver à un consensus sur cette question.


U Rib. : En Corse, nous n’avons pas de statut équivalent à celui des Pays d’Outre-mer...

José Bové : C’est pour cela que je parle d’équité et qu’aujourd’hui le statut institutionnel doit correspondre aux réalités des territoires, donc si aujourd’hui, au niveau de la Corse, il y a une nécessité d’avancer vers un statut identique aux T.O.M. ou aux D.O.M., c’est à voir effectivement quel est le mode institutionnel qui permet effectivement de traduire cette réalité.

Je vois que c’est très important, c’est pour cela que la notion d’équité est centrale, la notion d’équité cela veut dire que chacun est différent et que donc c’est à partir de ces différences qu’on doit permettre à chacun d’avoir le même niveau de développement en terme social, culturel et de prise de décisions.


U Rib. : Pour vous, les clandestins corses qui portent la lutte armée, sont-ils des terroristes ou des résistants ?

José Bové : Je me suis toujours exprimé d’une manière très claire, ce n’est pas à moi à porter un jugement sur les formes d’action que choisissent les mouvements politiques, moi, je m’inscris dans le cadre de l’action non violente et de la désobéissance civile, chacun le sait, donc moi, j’assume, je suis plutôt quelqu’un de l’action à visage découvert quitte à désobéir à la loi, quitte à assumer ses actes. Voilà, je ne suis pas personnellement quelqu’un qui pense que la stratégie de la lutte armée soit une fin en soi et qu’il y ait une possibilité de dépasser cette forme d’action en termes d’efficacité et en termes de possibilités d’élargir le soutien au combat. En même temps quand je dis cela, je ne porte pas de jugement sur les personnes simplement c’est ma façon de concevoir le combat et de le mener. D’autres luttes se sont passées dans le monde, je ne sais pas, c’est l’Histoire qui juge, ce n’est pas les personnes, ce n’est pas en terme de jugement moral que je fais cela, mais plus en terme de perspective politique, de prise en compte d’une lutte par le plus grand nombre parce que ce n’est pas le plus grand nombre qui arrivera à soutenir une lutte peut déboucher sur un véritable changement et une véritable transformation.


URib. : Sur presque 70 prisonniers politiques, seulement deux sont incarcérés en Corse. Qu’en pensez-vous ?

José Bové : Aujourd’hui, sur cette question-là, l’Etat français n’applique pas ses propres règles, puisqu’il y a une loi qui prévoit que le détenu doit être le plus proche de sa famille et aujourd’hui on est effectivement dans une logique discriminatoire. Par rapport aux prisonniers corses comme par rapport aux prisonniers basques où la revendication est identique, il n’est pas normal que des gens qui sont condamnés à la prison ne bénéficient pas des mêmes règles en fonction de la raison pour laquelle ils sont incarcérés.

Donc tous les détenus, c’est une règle du droit français, doivent être le plus proche de leur famille, c’est comme cela que je pense que les détenus corses doivent pouvoir être incarcérés, puisqu’ils sont incarcérés, que leur détention doit pouvoir se faire en Corse donc le plus près de leur famille, c’est une nécessité aujourd’hui.


URib. : Pensez-vous que les Corses incarcérés pour leurs idées devraient avoir un statut de prisonniers politiques comme vous l’aviez réclamé pour vous-même ?

José Bové : je pense qu’aujourd’hui, les personnes qui sont détenus pour avoir mené un combat politique, sont de fait des prisonniers politiques. On sait très bien que le statut de prisonnier politique n’existe plus en France, mais que de toute façon, ce n’est pas le statut juridique qui le définit, c’est la réalité et qu’aujourd’hui collectivement, les gens qui sont en prison pour un combat d’idées, pour avoir défendu une cause, je dirais quelle qu’elle soit, parce qu’on n’est pas forcé d’être prisonnier politique avec des idées complètement opposées aux miennes pourtant je reconnais que c’est différent de quelque chose qui se fait dans un but individuel ou dans un but d’enrichissement personnel ou de voyoucratie. Donc, je pense, qu’il faut véritablement reconnaître le statut de délit d’opinion en termes de politique.


U Rib. : Envisagez-vous prochainement de venir en Corse pour un meeting ?

José Bové : Si c’est possible, on va essayer de faire en sorte de pouvoir organiser un maximum de réunions publiques, de débats partout où va se passer cette élection et que si c’est possible, ce sera avec un grand plaisir, mais d’abord pour pouvoir faire cela, il faut bien que la campagne ait lieu et pour faire la campagne, il faut avoir des signatures. Donc c’est la condition nécessaire, pour que le débat que l’on pose et le débat que l’on appuie puisse être présent dans le débat politique.

Le plus grave serait que ce courant antilibéral aujourd’hui qui est entrain d’être porté ne puisse pas être présent partout parce que l’on se retrouve bloqué pour une question institutionnelle parce que l’on n’a pas toutes les signatures.


URib. : Vous en êtes à combien de signatures ?

José Bové : Environ 200, donc cela veut dire qu’on a encore énormément de « pain sur la planche » et que le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne soit pas soutenu par les institutions et par les grandes formations politiques pour l’instant.

Propos recueillis par Mariana

Communiqué de José Bové sur l'EPR

EPR : NO FUTURE

A quelques semaines de la présidentielle et des législatives de 2007, la construction d’une centrale nucléaire de type EPR commence à Flamanville, en Basse Normandie, sans que les Français l’aient décidé. C’est un outrage à la démocratie.

Avec cet EPR, c’est le renouvellement du parc nucléaire tout entier qui est en jeu.

L’avenir énergétique de notre pays doit être choisi par tous ses habitants et non par les nucléocrates appointés pour défendre les intérêts de l’industrie nucléaire.

Plus de 8 français sur 10 défendent les énergies renouvelables. Seules ces dernières et la pondération énergétique permettront de lutter contre le réchauffement climatique.

Il revient aux citoyens de décider des énergies de demain, pas à l’industrie nucléaire.

Si l’EPR est construit, il condamnera toute politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables. Notre pays resterait alors otage d’un seul modèle énergétique particulièrement dangereux pour les populations en condamnant les générations futures à vivre avec des déchets radio-actifs non maîtrisés.

Parce que l’EPR annonce un renoncement aux autres énergies, les comités unitaires soutenant ma candidature se mobiliseront samedi 17 mars dans 5 grandes villes de France : Lille, Strasbourg, Lyon, Toulouse et Rennes où je serai présent.

José Bové, le 13 mars 2007.

www.josebove2007.org

lundi 12 mars 2007

L' Alternative Bové

L’ALTERNATIVE BOVE
UNE CANDIDATURE DIFFERENTE POUR UN PROJET DIFFERENT


On me demande souvent « mais en quoi la candidature de Bové apporte-t-elle quelque chose d’original, à gauche ; en quoi est-elle différente des autres candidatures antilibérales ? » Pourtant, quand on connaît José Bové, quand on connaît la démarche unitaire dans laquelle il s’est inscrit dès octobre 2004 en co-signant « l’Appel des 200 » à dire non à la Constitution européenne et ce qui a suivi, l’originalité de la candidature de José saute aux yeux. Sa candidature est d’abord une candidature citoyenne ; c’est ensuite celle de l’insurrection électorale. C’est, à gauche, la seule candidature de rassemblement. C’est la voix de ceux qu’on n’écoute pas. C’est aussi une candidature trait d’union. C’est enfin une candidature pour les défis que ce siècle pose à la démocratie.

Une candidature citoyenne : un simple citoyen, confronté à l’injustice de règlements européens et internationaux s’est levé pour les dénoncer et les combattre. Il a montré le chemin de la rébellion non violente pour dénoncer la « malbouffe » et le danger des règles de l’OMC. Sa candidature, c’est le prolongement naturel d’un combat où nous nous sommes retrouvés à ses côtés à Millau, à Seattle, à Porto Alegre, sur le Larzac et partout en France, en Europe et dans le monde où le néolibéralisme nie la dignité qui est en chaque être humain.

La candidature de l’insurrection électorale : la candidature de José Bové signifie : voter, c’est poser un acte qui donne du pouvoir. C’est affirmer que chacune et chacun nous avons plus d’influence qu’on veut bien le dire. Même si la démarche électorale de gauche doit toujours s’accompagner d’un puissant mouvement social pour aboutir à ses objectifs, le vote donne un vrai pouvoir à celles et ceux qui veulent s’en servir. Le 29 mai 2005 l’a démontré.

La seule candidature de rassemblement : aucun candidat de gauche ne peut se prévaloir, comme José Bové, d’être porté par des dizaines de milliers de femmes et d’hommes sans adhésion à un parti et, en même temps, d’être soutenu par des milliers de sympathisants du PS, des Verts, des Alternatifs, du PCF et de la LCR, par des élus de ces formations politiques, par des partisans d’un questionnement sur la croissance, par des militants syndicaux, par des militants associatifs, par des intellectuels et des artistes. C’est la seule candidature qui puisse se prévaloir d’un tel rassemblement.

La voix des sans voix : José Bové est incontestablement, sans qu’il ait été besoin de lancer des opérations médiatiques pour le faire croire, la voix des quartiers et des banlieues au sein desquels, spontanément, se sont créés des comités en faveur de sa candidature. C’est la voix de ceux qui désespéraient de la politique et qui se reconnaissent dans un rebelle pacifique qui ne se sert pas d’eux.

Une candidature trait d’union : José Bové incarne, comme personne d’autre, le lien entre les luttes sociales et ce qu’on a appelé un temps les nouvelles questions de société et qui sont, notamment, les questions du cadre de vie et du rapport de l’humain avec la nature. Cette candidature est aussi verte que rouge et aussi rouge que verte. Elle incarne cette gauche lucide qui affirme que le productivisme libéral détruit l’environnement et qu’il n’est pas possible de combattre les nuisances si on ne combat pas en même temps le système qui les produit.

Une candidature pour l’avenir : José Bové porte une immense espérance. Il n’est le candidat d’aucun parti et il rassemble au-delà des logiques et des intérêts d’appareils qui ont si souvent divisé le peuple de gauche. Il porte l’espérance d’une nouvelle manière d’agir ensemble dans l’espace public, d’une refondation de la démocratie qui ne sera plus confisquée. Face au déclin de la démocratie, cette candidature, c’est celle qu’attendent les milliers de femmes et d’hommes qui ont réinvesti l’espace public pendant la campagne contre le Traité constitutionnel européen sans pour autant appartenir à un parti.

Une candidature collective : la candidature de José Bové s’inscrit dans une démarche dont il n’est qu’un des porte-parole. Cette démarche poursuit, malgré les replis partisans de certains, la volonté de construire une nouvelle gauche de transformation sociale. Comme nous le disons souvent, José Bové, c’est le nom qu’il faut mettre sur le bulletin de vote lors de l’élection présidentielle parce qu’il ne peut y en avoir qu’un seul. Mais à ses côtés, il y a des porte-parole représentatifs de toutes les sensibilités qui s’associent à un projet collectif.

Ce projet est né d’un travail commun, intense et inédit, au sein de plus de 800 collectifs locaux qui, ensemble, ont pendant des mois débattu et finalement adopté 125 propositions pour une alternative antilibérale. Ces propositions constituent une base que nous complétons, que nous enrichissons, que nous améliorons au travers des débats citoyens que nous avons entrepris bien avant que d’autres découvrent, un peu tard, les mérites de la démocratie participative. Les grands axes de notre projet sont issus des 125 propositions et des débats qui se poursuivent.

Notre ambition est d’offrir aux libéralismes de droite et de gauche une véritable alternative démocratique, sociale, féministe, environnementale, antiraciste et solidaire. Ce qui implique non seulement des choix clairs sur les contenus, mais également sur nos rapports avec la direction du PS.

Nous n’avons aucune affinité avec le programme du PS et les propositions de sa candidate. Plus que la droite, le PS, de 1983 à 2002, a été le concepteur, le négociateur et le signataire des principaux textes nationaux et européens qui sont à la base du capitalisme dérégulé et financiarisé que nous subissons. C’est le PS qui a fait voter la loi de dérégulation financière de 1986. C’est le socialiste Jacques Delors qui est à l’origine de l’Acte unique européen et du Traité de Maastricht, deux traités qui empêchent l’Europe sociale et poussent à la destruction des services publics. C’est le socialiste Lionel Jospin qui a apporté sa contribution à la stratégie de Lisbonne et aux accords de Barcelone qui sont à l’origine de la proposition Bolkestein et de la privatisation d’EDF-GDF. C’est le gouvernement Jospin, cette gauche plurielle, qui a plus privatisé que les gouvernements Balladur et Juppé réunis. En 2005, Ségolène Royal a défendu avec ardeur un projet de société profondément néolibéral pour la France et l’Europe. Le PS n’a procédé à aucun bilan, à aucune remise en question de ces années de démantèlement des acquis sociaux et d’affaiblissement de l’État. Au contraire, il persiste. Et s’aligne sur celui, issu de ses rangs, qui dirige aujourd’hui l’Organisation Mondiale du Commerce.

Nous sommes fidèles à la responsabilité que nous avons prise en appelant au rejet de la Constitution européenne. Et nous entendons rester cohérents avec nos choix. Nous ne serons pas d’un gouvernement dirigé par le Parti socialiste. Nous ne serons pas d’une majorité parlementaire autour du Parti socialiste. Nous entendons, à partir de l’élection présidentielle, créer une dynamique qui débouchera, aux élections législatives, sur un nouveau rapport de forces à gauche susceptible de nous permettre, en gardant les mains libres, de peser sur les choix qui seront à faire à l’Assemblée nationale. Et nous ne nous isolerons pas davantage dans une opposition systématique.

C’est sur cet engagement dépourvu de toute ambiguïté que nous entendons porter notre projet et solliciter l’appui des Françaises et des Français. C’est sur cet engagement que nous voulons construire l’espoir.

Raoul Marc JENNAR

militant altermondialiste

porte-parole de la campagne de José Bové

12 mars 2007


Post-scriptum :

a) de très nombreuses informations sur la campagne se trouvent sur le site : http://www.unisavecbove.org

Pensez à ceux qui n’ont pas d’ordinateur ou qui n’ont pas de connection Internet : imprimez et distribuez autour de vous les informations essentielles.

b) Le nouveau livre de José Bové, Candidat rebelle (Hachette) vient de sortir. C’est un excellent outil pour nourrir la campagne.

c) Je publie une chronique chaque semaine et elle est reproduite sur le site de l’URFIG (http://www.urfig.org – rubrique « chroniques hebdomadaires »)

PV de la dernière réunion du Comité Bové

Salut à tous et à toute, comme convenue lors de la seconde réunion du Comité Bové Val d’ Oise Est, nous produisons ici un relevé de décisions agrémentés de quelques commentaires.

Comme vous le savez le lieu de la dernière réunion a été changé à la dernière minute, suite à l’invitation de copains et de copines de Villiers le Bel. Je remercie d’ailleurs Sofia et Tayba pour leur accueil.

Les présents :
Wajdi (Garges), Yassine (Garges), Hamou (Sarcelles), Erwan (Garges), Samir (Sarcelles), Imed (Arnouville), Sofia (Villiers le Bel), Tayba (Villiers le Bel), Stéphane (Gonesse), Hassan (Garges), Nelly (Sarcelles), Audrey (Sarcelles).

Absents excusés :
Eros (Sarcelles), Mekkia (Garges), Eric (Gonesse).



-Informations au sujet de l’évolution de la campagne. Etat des signatures. Présentation des actions en cours.
-Point information venant du Comité de Campagne. Ainsi que du Collectif Immigration et Banlieue.
-Des participants ont demandé d'ajouter à l'ordre du jour la nécessité de clarifier la structure du comité de campagne notamment en désignant ses responsables. Afin de mieux coordonner notre action localement, un secrétaire et un porte parole seront donc désignés lors de la réunion. Par consensus, Wajdi est secrétaire et Yassine porte parole chargé des relations avec les médias.

-Bilan des dernières actions. Le collage et le tract produisent de bons retours, au jour d ‘aujourd’hui, une dizaine de personnes (en plus des premiers signatires) veulent être tenus au courant de l’évolution de la campagne localement et sont prêtes à s’investir. Toutefois, il est à noter l’investissement de manière inégal des membres du Comité. Pour le moment ce sont les mêmes copains et copines qui accomplissent l’ensemble des actions. Une meilleure répartition des tâches s’impose. De la même façon, bien que nous aurions pu avoir José Bové dimanche dernier, il nous a semblé préférable d’inscrire cette venue dans un cadre unitaire plus large. Nous préférons la construction politique au « coup ». Cette visite n’est donc que partie remise.

-La proposition de réaliser des tracts de Bové multilingue pour s’adresser à la population immigrée est validée.

-Le tract sur le logement n’ayant pas été fournit, une autre proposition est faite. Le tract est validé. Proposition de tract sur les prises de positions de Bové en faveur d’une paix juste et durable en Palestine, validé.

-Le blog du Comité est validé : http://comite95estpourbove.blogspot.com/

-En attendant, Eros et Nelly seront chargés des actions et du matériel propagande. Il fera le lien avec le département au niveau de la répartition du matériel, et mettra en place les actions. Son mail :eros_sana@yahoo.fr

-Une rencontre citoyenne sera organisé prochainement avec la participation d’un copain militant sur le thème de la rénovation urbaine et de l’urgence sociale autour du logement.

-Afin d'inscrire notre démarche dans le sens de l'unité et de l’esprit des Collectifs Unitaires, le secrétaire sera chargé de rédiger une lettre aux membres des Collectifs du Non des villes de Garges les Gonesse, Sarcelles, Villiers le Bel, Arnouville et Bonneuil, afin de rappeler que l’action de notre comité s’inscrit dans le cadre de la construction d’une force anti libérale locale et que nous serons appelés à nous retrouver après les élections présidentielles.

-Prochains tractages : Lundi et Mardi : Lycée de la Tourelle (Sarcelles) de 7.50 à 9.30. Mercredi 7.50 Lycée Simone de Beauvoir (Garges). Jeudi à la Gare de Garges-Sarcelles de 6.30 à 7.30. Vendredi Gare de Villiers le Bel de 6.30 à 7.30.
Un collage sera organisé sur Gonesse et Villiers le Bel cette semaine (jour à définir).
Pour ceux qui sont intéressés merci de vous signaler à Tayba qui centralise les bonnes volontés : tayba_alghazila@yahoo.fr

-prochaine réunion le 21.03.2007. Lieux à définir.

dimanche 11 mars 2007

Garde à vue controversée de 4 pères de familles à Garges

Des trotskistes "historiques" appellent à soutenir la campagne collective de José Bové

Par Jean-René Chauvin (ex-déporté à Mathausen, Auschwicz, Buchenwald), Michel Lequenne, Pierre Avot-Meyers, Jean Baummgarten, Gilbert Dalgalian, Claude Koval, Roland Vacher.

Nous sommes des "vétérans" du trotskisme qui n’ont jamais quitté la lutte pour " transformer le monde”, ayant dans le passé appartenu à des tendances différentes et se retrouvant dans une compréhension commune du caractère de la crise mondiale du système capitaliste qui est entré, avec le libéralisme, dans une nouvelle barbarie menaçant jusqu’à l’existence de l’humanité elle-même।De même nous nous retrouvons dans l’engagement pour l’altermondialisme, qui s’est largement développé en France à l’occasion de la lutte contre le projet de Constitution libérale de l’Europe en 2005.C’est un large mouvement de collectifs, avec un haut niveau de démocratie et d’organisation, qui, avec d’autres forces, a permis de réaliser une victoire dans la lutte contre le libéralisme.Ces collectifs se sont retrouvés en avant-garde pour les élections présidentielles en posant d’emblée la question de l’unité des forces antilibérales et plaçant ainsi les enjeux de cette bataille à un niveau supérieur.Ils se sont maintenus en dépit de ceux qui les niaient et des diverses manœuvres pour les instrumentaliser ou pour réduire leur indépendance et la démocratie qui s’y manifestait. Ils ont ainsi révélé l’espoir que l’on peut mettre en eux.Malgré ces réactions de santé politique, ils sont l’objet de diverses menaces. A l’échelle d’un tel enjeu, les calculs politiciens sont dérisoires et misérables.De ce point de vue, l’engagement de toute notre vie nous rend particulièrement et douloureusement attentifs au rôle que la LCR a joué cette dernière année.À l’inverse de la politique d’unité dans la lutte de classes, qui est celle de l’enseignement de Léon Trotski, et que nous pensions acquise, la LCR s’est tout à coup retirée sur elle même devant l’échéance de l’élection présidentielle.Elle tenta de justifier son refus d’être partie prenante du mouvement pour des candidatures unitaires par l’ambiguïté des textes adoptés quant à la nécessité d’un engagement net à ne participer en aucun cas à une alliance et à la participation de nos futurs élus à un gouvernement social-libéral du PS.Cette exigence était juste, mais se placer en marge du mouvement ne lui permettait pas de l’imposer.Ce sont les collectifs eux-mêmes qui ont empêché l’opération "hégémonie" du PCF. En bloquant ce hold-up organisé par le PCF et en appelant à la candidature de José Bové, ils ont reconstruit une perspective unitaire et déjoué les opérations de ceux qui tentaient de les manipuler.La LCR, après son refus de prendre une part active dans le rassemblement unitaire des Collectifs post-29 mai et son retrait complet de ce rassemblement en décembre 2006 (après St Ouen) et après son refus de revenir au sein de la nouvelle Coordination nationale (après Montreuil en janvier 2007), la LCR apparaît, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, comme le parti qui :a déserté le champ de bataille sans combattre ;a divisé le Front uni des antilibéraux lorsque ceux-ci refusaient de se soumettre à l’OPA du PCF sur le mouvement des Collectifs ;comme le PCF, a cherché seulement à renforcer sa propre organisation, dans une stratégie aux antipodes d’une volonté proclamée de recomposition à la gauche du PS et de construction à terme d’une Force nouvelle.En engageant la campagne de son porte-parole Besancenot, elle a durcit sa position, manifestant à la fois un mépris suicidaire pour le mouvement des collectifs, leur déniant leur caractère politique et la netteté de leur rejet radical du social-libéralisme, et en niant la représentativité unitaire de José Bové.Cette politique de division place la LCR sur le même plan que le PCF. Nous ne pouvons l’accepter.La construction d’un appareil qui met de côté les éléments essentiels du programme ne peut qu’aboutir à un échec comme appareil.Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer le pourquoi d’une telle dérive. Ce qui importe est d’en montrer les possibles conséquences désastreuses.Si la candidature de José Bové échouait, le mouvement des collectifs, privé d’un pôle, risquerait une dispersion pour toute une période, dont les conséquences s’étendraient jusqu’au-delà de nos frontières françaises.L’espoir serait mis à mal par cette dispersion et par les combinaisons politiciennes, régionales et locales, qui déjà esquissent leur mise en place.Nous sommes dans une de ces époques où chaque succès propulse en avant tandis que chaque erreur se paie très cher. Les responsabilités de la division sont donc énormes.La pratique du Front unique combiné à une stratégie transitoire adaptée aux réalités de l’époque a été l’apport majeur de notre mouvement.De ce fait nous en appelons à tous les militants, et d’abord à ceux de la LCR, de ne pas se laisser entraîner dans des voies sans issue mais à faire montre du courage politique en préférant l’intérêt général que manifeste l’ampleur sociale du mouvement des collectifs à celle des cocons partidaires, ou au repli sur les causes partielles.

Législatives : urgence de nous alterorganiser

URGENCE DE NOUS ALTERORGANISER POUR LES LÉGISLATIVES

Depuis les loi de 88 (voir le texte) et de 90 (voir le texte), le financement des partis est devenu PUBLIC. C’est l’argent des français-es qui est distribué aux partis politiques.
L’état a fait voter en 2002 un montant de 80 millions d’€ que se partagent chaque année les partis politiques comme suit (voir le détail) : UMP 31 Millions d’€, PS 20 M d’€, UDF 4,2 M d’€, FN 4,5 M d’€, PCF 3,7 M d’€, Verts 2 M d’€, LCR 525 000 €, LO 495 000 €, MRC 470 000 €, CPNT 644 000 €, etc. (ces chiffres sont réexaminés tous les ans à la hausse).
Les partis qui veulent institutionnaliser le bipartisme captent plus de 70 % du financement public chaque année.
Par comparaison, l'une des grandes difficultés de notre campagne électorale citoyenne (liliputienne), c'est l'immense faiblesse de ses moyens : 171 000 € de dépenses à ce jour (en réalité plus de 500 000 €, mais la plupart d'entre nous ne se font pas rembourser leurs frais, de déplacement par exemple, puisqu'il n'y a pas d'argent, ce qui représente un gros effort pour beaucoup de militants bénévoles endettés) ; 57 680 € de recettes seulement (là aussi un effort généreux de nos souscripteurs souvent modestes).
57 680 €, c'est 10% de ce que reçoit chaque année la LCR de l'état, 2% de ce que reçoit le PCF et 0,3% de ce que reçoit le PS !
Une fois de plus, nous sommes bien dans un système politique qui favorise à tous les niveaux les appareils. Ces derniers fonctionnent comme des filtres à l'égard du rapport entre les citoyens et les institutions politiques, d'autant plus qu'ils sont le plus souvent peu démocratiques. La prééminence des partis permet aux lobbies politico-financiers de contenir toute irruption citoyenne dans les urnes (d'autant plus si elle provient de milieux modestes, comme les banlieues par exemple). Tel est l'un des principaux obstacles à notre insurrection électorale.
En quittant la dynamique unitaire, les directions du PCF et de la LCR ont non seulement affaibli politiquement notre projet de candidature collective, mais aussi financièrement. Les appareils sont partis avec la caisse. Certes, cette caisse est la leur, mais aussi celle de membres du PCF et de la LCR restés avec nous dans la démarche unitaire.
Nous ne sommes cependant pas obligés de nous organiser en parti pour bénéficier de cette manne cruciale. Une structuration nationale administrative peut suffire. Cela nous permettrait de rester fidèle à notre principe d'alterorganisation politique, prolongeant l'irruption des citoyen-ne-s alterorganisé-e-s dans la campagne électorale (et non inorganisé-e-s).
Pour bénéficier de ce financement, une voix d’électeur rapporte 1,66 €, à partir de 1% de suffrages sur 50 circonscriptions sur le territoire de métropole.
Cela veut dire que si nos collectifs et comités présentaient dans l’hexagone suffisamment de candidat-e-s (au moins deux par département) et obtenaient deux millions de voix, nous pourrions nous financer en captant 3,3 M d’€ pour pérenniser nos luttes et la transformation sociopolitique que nous appelons de nos voeux.
Il est donc urgent de nous alterorganiser pour les législatives et de continuer à changer la politique pour changer la vie.
Bruno MALVEZIN (Bouches du Rhône) et Yannis YOULOUNTAS (Tarn)

Le comité Bové en deux mots

Ce blog est celui du Comité de soutien à la candidature de José Bové dans le Val d'Oise Est.
Composé de militantes et de militants aux parcours divers et variés, ce comité regroupe des citoyens venant des Collectifs Unitaires, ainsi que des personnes du monde associatif et de nombreux autres "électrons libres". Ensemble, ils ont fait le choix de promouvoir la candidature de José Bové localement.

Bové, candidat de l'altermondialisme, a par son parcours et ses combats montré qu'il savait être à l'ecoute des luttes de terrain. Parmi nous, beaucoup se souviennent du Larzac, du Petit Brad à Montpelier, de son voyage à Yasser Arafat en Palestine.
La candidature de Bové symbolise ce qu'il y a de mieux dans notre lutte pour un autre monde, plus égalitaire et pacifique.

Localement, battons nous pour cette vision de la socièté. Notre Comité est implanté sur Sarcelles, Garges les Gonesse, Villiers le Bel, Gonesse, Arnouville et Bonneuil en France.

Rassemblement solidaire pour le droit à la diversité linguistique et culturelle

Rassemblement solidaire pour le droit à la diversité linguistique et culturelle
Manifestation du 17 mars à Béziers pour l’occitan et la diversité.
samedi 10 mars 2007par joanda
Près de 15000 personnes sont attendues dans les rues de Béziers le samedi 17 mars à 14h pour manifester pour l’occitan et la diversité linguistique et culturelle en France. Personnalités diverses, vignerons, salariés, enseignants, associatifs, étudiants, syndicalistes, artistes, mouvements sociaux, etc... défileront dans les rues de Béziers pour le droit à la diversité linguistique et culturelle en France et dans le monde. Il faut créer un environnement favarable à l’enseignement, à la création, à la présence de la langue et de la diversité dans les médias, à son emploi dans la vie publique.
Rassemblement solidaire. Tous à Béziers ! Nous retrouvons beaucoup de valeurs défendues par grand nombre : pluralité culturelle, de la terre, partage, diversité, lutte contre une certaine forme de mondialisation, art de vivre, ouverture, etc... C’est pourquoi, des liens historiques et des valeurs communes nous rassemblent souvent dans nos divers champs d’action.
Les liens qui nous unissent sont évidents, et le grand mouvement associatif occitan (qui s’étale sur 32 départments du sud de la France et 5 grandes régions) souhaiterait que la manifestation du samedi 17 mars à Béziers rassemble plusieurs milliers de personnes (la même manifestation organisée à Carcassonne l’an dernier avait réunie 10 000 personnes) Déjà, près de 100 autobus sont annoncés et des parkings autobus et voitures sont en train d’être mis en place dans la ville.
Il faut que l’ensemble des acteurs sociaux, réseaux citoyens, se mobilisent pour la réussite de cette manifestation à Béziers et que l’information circule pour une grande mobilisation commune afin d’unir nos forces. On peut par exemple mettre en place :
une présence massive de chacun pour cette manifestation (en voiture, en bus...) chacun peut venir avec le panneau de sa ville ou de son village, etc... des banderoles faire circuler l’info en la publiant dans votre journal, en faisant circuler les affiches et les tracts (mise à disposition), en mobilisant le plus grand nombre tout autre bonne idée...
LE PROGRAMME DE CE SAMEDI 17 MARS A BÉZIERS
10h : Allées Paul-Riquet, Plan de la Citadelle : village occitan et stands, forums, animation 10h30 : arrivée d’un marathon dont le départ aura été donné plusieurs jours en amont des quatre coins de l’Occitanie 11h : conférence de presse avec des élus et certains candidats ou représentants 14h-17h : départ de la grande manifestation dans le centre ville de Béziers. RDV Allées Paul-Riquet. 18h : prises de paroles en public 20h : concerts gratuits aux Arènes coordonnés par le Mouvement altermondialiste Gardarem la Tèrra : plusieurs artistes vont faire vibrer les arènes (couvertes)
CONCERT GRATUIT DE SOUTIEN - A 20H AUX ARENES DE BÉZIERS :
L’Art à Tatouille Joanda Sofia e sa Bodega La mal coiffée Faydits La Cosconilha Maurèsca FD Brotto/Lopez Lou Seriol Goulamas’k
Toutes les infos : www.manifestarperloccitan.com Le site Gardarem la Tèrra : http://gardaremlaterra.free.fr

Réunion du Comité Bové Val d’Oise Est Mardi 6 Mars à Sarcelles

Réunion du Comité Bové Val d’Oise Est Mardi 6 Mars à Sarcelles
Trosième réunion du Comité Bové à Sarcelles
Salut à tous et à toute, la prochaine réunion du Comité Bové Val d’ Oise Est se déroulera le MARDI 6 Février à 20HOO à la MJC de Sarcelles (Allée Rodin, à côté du Foyer des Jeunes Travailleurs).
Pour toutes info : Liman Wajdi 06 60 79 58 58.
Voici une proposition d’ordre du jour, modifiable à souhait :
information nationale au sujet de la campagne Bové. Où en est on au niveau des signatures ? Point d’ensemble sur les actions des autres collectifs. Présentation du nouveau local de campagne, de l’organigramme, etc…
bilan des actions locales : tractages, collages, relation avec les habitants, relation avec les médias locaux.
Comment mieux agir sur l’ensemble des villes du Val d’Oise Est, car pour le moment, il semble que notre action ne concerne pas toutes les villes.
Sur le modèle des copains de Saint Gratien, je propose que l’on réalise des tracts de Bové multilingue pour s’adresser à la population immigré.
Présentation d’un tract sur le logement, sur la politique étrangère, ainsi que la présentation et notre Blog. Validation.
José Bové sera parmi nous le DIMANCHE 11 Février dans l’après midi. Comment organisera t on sa journée ?
En attendant cette réunion, voici quelques actions :
Suite à la réunion de Presles, il a été décidé d’organiser un rassemblement devant la Préfecture du Val D’Oise, pour dénoncer les entraves faites à la démocratie, en nous empêchant d’obtenir nos 5OO signatures. Une Rencontre publique d’une délégation de notre mouvement avec les élus du PS et du PCF du Val d’Oise, vendredi 2 mars à 17h30, sur le parvis de la Préfecture ; vous y ëtes bien entendu cordialement invités.
Le concert organisé par "St Gratien unis contre le libéralisme - Bové 2007" le 23 février a été interdit... 3 heures avant son lancement par Mme le maire de St Gratien. Ce n’était qu’un concert de chanson solo, française et autre. Le matériel prévu était plus que modeste. Le prétexte a été la sécurité et les délais de la demande. Or nous avions discuté pendant un quart d’heure avec un capitaine des pompiers pour prendre connaissances de toutes les règles de sécurité et les respecter. En fait, l’UMP n’a pas aimé le titre du concert : "Insurrection artistique contre la catastrophe libérale". Les libéraux, même lorsqu’ils se disent gaullistes sociaux comme ici, sont, à l’instar de la dictature du capital, une main de fer dans un gant de velours. Deux leçons : 1) Faire attention lorsqu’on prend une initiative, car dans les mairies de droite, nos initiatives seront sous le colimateur et il ne laisseront rien passer ; 2) Il faut protester collectivement contre les interdictions de ce type. Aidez-nous en envoyant le message ci-dessous. Par courriel, envoyez-le plusieurs jours de suite : cabinetdumaire@mairie-saintgratien.fr (par lettre : Mme le maire, Place Gambetta, 95210 St Gratien).
Une séance de collage aura lieu JEUDI 1 MARS à partir de 20h30. Un tractage se déroulera au Marché de de Sarcelles samedi et dimanche matin. Un autre tractage aura lieu à Garges en journée. Si vous souhaitez participer contactez nous.
Petit bilan de la dernière semaine :
Réunion de Presles. Présentation du Comité. Nous prenons du matériel de campagne.
Séance de collage sur Garges et une partie de Sarcelles.
Tractages au marché de Garges dimanche dernier. Boitage sur une partie de la Dame Blanche Nord.
Infos diverses nous concernant :
La visite de José Bové à Argenteuil :
- Visite Bové Argenteuil, 1ère partie
- Visite Bové Argenteuil, 2ème partie
Débat entre Eros Sana , membre de notre Comité (et de Veto !, ainsi que porte parole de Bové) et Louis Alliot du FN
Si vous souhaitez des informations sur notre Comité, et si vous souhaitez vous nous rejoindre, pour participer à la campagne de José Bové, n’hésitez pas à nous contacter.
Liman Wajdi - 06 60 79 58 58 - limanwajdi@yahoo.fr

Création du comité de Bové Sarcelles et Val d’Oise EST

Création du comité de Bové Sarcelles et Val d’Oise EST
Création du comité de soutien à Bové sur le Val d’Oise Est (Sarcelles, Garges, Villiers le Bel, Gonesse, Arnouville).
Titre : Compte-rendu de la réunion du 8 février 2007, MJC Sarcelles
Objet : Création d’un comité de soutien "Val de France" à la candidature de José Bové aux élections présidentielles d’avril 2007.
Après un bref tour de table, qui aura permis aux gens présents de mieux se connaître, Eros a pris la parole.
Il a rappelé à quel point le rassemblement d’Aubagne (3.000 spectateurs) avait souligné la popularité de José Bové au sein de la société française et l’espoir que sa candidature désormais officielle pouvait susciter. Il s’agit donc d’un bon début de campagne, d’autant plus que la couverture médiatique est pour l’instant relativement bonne.
Il est par ailleurs important de souligner que le candidat Bové peut s’appuyer sur les 125 propositions établies au cours des mois précédents par le biais des Collectifs unitaires, attendu qu’il a participé de bout en bout à ce processus, quand bien même celui-ci n’a finalement pas pu aboutir à une candidature unique de la gauche alter-mondialiste comme le souhait en avait été formulé par de nombreux militants.
Wajdi a formulé au nom de l’association Veto ! sa décision de se joindre à l’effort collectif qui se met peu à peu en place afin de finaliser la candidature Bové. Il a également évoqué le soutien du Collectif Immigration et Banlieue composé de diverses associations issues de la société civile.
Les intervenants ont ensuite longuement fait le point sur l’aventure des Collectifs unitaires et sur ce qu’il est convenu d’appeler leur demi-succès ou leur demi-échec.
Il est ressorti de ces discussions qu’il était tout à fait positif que l’action et la personne du candidat Bové puisse amener sur elle un certain consensus entre des militants venus de divers horizons et partageant des centres d’intérêts très divers mais au final assez convergents ; lutte contre l’ultra-libéralisme, les discriminations ethniques ou religieuses, promotion de l’écologie, travail social mené dans les quartiers populaires, etc.
Puisque la candidature en question ne sera pas gérée par un appareil, puisqu’elle n’apportera aucune place ou rétribution d’aucune sorte, la méfiance n’a pas de raison de s’installer entre les divers partenaires présents qui tous peuvent et doivent également concourir à son succès.
Concernant l’organisation :
Une prochaine visite de José Bové dans la circonscription sera organisée par Eros.
Les intervenant déjà engagés ont tenu à réaffirmer leur volonté de parvenir à rassembler les 500 signatures nécessaires d’ici 12 jours.
Les textes à tracter sont déjà prêts, ils seront photocopiés d’ici le dimanche 11 février et distribués ce jour sur les marchés de Sarcelles, de Garges et à la gare d’Arnouville par les intervenants disponibles qui se donnent rendez-vous à 9h00.
Une liste de diffusion sera créée regroupant l’ensemble des personnes présentes (titre provisoire : comitejosebove95sudest
- La prochaine réunion est fixée au jeudi 15 février, 20 heures, au même lieu.
Liman Wajdi O6 6O 79 58 58