samedi 29 septembre 2007

Communiqué de l'AFPS

Urgence Gaza
Paris doit agir

La décision du gouvernement israélien de proclamer la bande de Gaza,
déjà assiégée, "entité hostile" avec les conséquences annoncées qu’elle
impliquerait est un acte d’une extrême gravité qui constitue une
escalade majeure dans la guerre permanente menée par le gouvernement
israélien contre le peuple palestinien.
L’expression «entité hostile» est une non reconnaissance de la
réalité politique, juridique, territoriale, humaine, de la bande de
Gaza et justifie d’avance une guerre totale contre la population palestinienne.
Israël a des obligations de puissance occupante au titre de la
Quatrième Convention de Genève.En dépit des dénégations israéliennes,
les Hautes Parties contractantes ont toujours réaffirmé l’applicabilité
des Conventions de Genève dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, à
Jérusalem-Est. La décision israélienne de déclarer la bande de Gaza
«entité hostile» qui constitue une punition collective, est une
violation grave du droit international.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a appelé le 19 septembre
Israël à revenir sur sa décision, l'estimant contraire aux obligations
du pays envers les civils au regard du droit international. La Haute
commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Louise Arbour
a exprimé sa «grande préoccupation» après la décision d'Israël Pour
elle, l'application des mesures qui en découlent -dont la coupure des
livraisons de carburant et d'électricité– «pèsera d'un poids
insoutenable sur la population civile de Gaza» et dans une déclaration
du 20 septembre l'Union européenne appelle Israël à revenir sur sa
décision.


La France, membre du conseil de sécurité des Nations unies et Haute
Partie contractante aux Conventions de Genève, doit s’opposer à la
décision criminelle des autorités d’occupation israéliennes.
Paris a «pris note avec préoccupation» de la décision israélienne.
Selon le ministère des Affaires étrangères, cette «préoccupation»
concerne également «l'intention déclarée de limiter la circulation des
marchandises et la fourniture d'électricité à Gaza». Cette
préoccupation française doit se traduire en actes, pour contraindre les
autorités israéliennes d’occupation à se soumettre au droit
international. La France ne peut se dérober à ses obligations
politiques.

L’AFPS appelle la France à:
- s’opposer à la décision du cabinet israélien,

- exiger d’Israël le respect de ses obligations de puissance occupante

- sanctionner cet Etat s’il s’y refuse.

Paris, le 25 septembre 2007

Des textes sur le site de la Gauche Alternative

Pour commencer, nous rappelons que l'ensemble des textes discutés à la coordination des collectifs unitaires anti-libéraux des 22-23 septembre est disponible ici, DANS LEUR PREMIER ÉTAT :

http://www.gauchealternative.org/spip.php?article259

Sinon, vous trouverez donc avec cet envoi :
- un message du secrétariat de la coordination des collectifs unitaires anti-libéraux qui contient le CR de sa réunion du 25 septembre (à la suite, en pj et sur le site) ;
- une nouvelle mouture du projet de texte politique pour les Assises modifié suite à la coordination des 22-23 septembre, et précédé d'une motion adopté à son sujet à cette même coordination (en pj et sur le site) ;
- un CR des CR(s) des ateliers sur le fonctionnement de notre rassemblement (en pj et sur le site) ;
- un CR du débat en séance plénière sur le texte enjeux au sujet des municipales et des cantonales (en pj et sur le site).

mardi 14 août 2007

Bové dans le Libé d'aujourd'hui

Pour Bové, après la défaite, le regain
L’ex-candidat à la présidentielle se montre à nouveau et assure qu’il ne lâche pas la politique.
Par MATTHIEU ECOIFFIER
QUOTIDIEN : mardi 14 août 2007
On le croyait disparu, et revoilà José Bové. Chez les militants antilibéraux qui ont «osé Bové», beaucoup le disaient sonné, terré dans sa ferme du Larzac, tétanisé par l’imminence d’une nouvelle incarcération pour fauchage d’OGM. Et surtout, en rupture de politique après son score de 1,32 % à la présidentielle, «une vraie tôle pour un type dont les moustaches sont aussi connues que la gueule du Che», résume un jeune ex-bovétiste.
Et puis, il a de nouveau fait parler de lui lors d’une action des Faucheurs volontaires, le 5 août, le jour même où un agriculteur, cultivant du maïs transgénique, se suicidait ( Libération du 9 août).
Pourtant, depuis le 22 avril, jour du premier tour de la présidentielle, José Bové était introuvable, tout comme son ambition de porter le mouvement social vers «l’insurrection électorale». En fait, le leader paysan était ailleurs. Et discret. Il avait repris ses activités de faucheur volontaire et de porte-parole de Via Campesina, le mouvement paysan international. En juillet, il est allé secouer des plants de maïs bio à la lisière d’un champ OGM pour «polluer le pollueur».
Kanaks. Le 31 juillet, c’est en tant que «faucheur volontaire» qu’il était reçu par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, pour demander (une nouvelle fois) un moratoire sur les OGM ( Libération du 1er août). «Elle m’a passé Borloo [ministre de l’Ecologie, ndlr] au téléphone. Sarkozy sait très bien que ma situation personnelle pose un problème politique. S’il décide de m’incarcérer et s’il n’y a pas d’annonce sur un moratoire, une grande partie des associations vont se retirer de son Grenelle de l’environnement», menace-t-il. Ce jour-là il a quitté le Larzac à 4 heures pour être à 10 heures au ministère : «Je suis en forme. Après la présidentielle, je n’ai pas eu le temps de m’arrêter.» La campagne des législatives ? Il l’a menée en Nouvelle-Calédonie aux côtés des antilibéraux kanaks : «Sur l’île de Belep on a fait 48 %, la reconquête partira de là !»
En mai, avec sa casquette de Via Campesina, José Bové est allé en Hongrie à un débat sur la souveraineté alimentaire. Mi-juin, il était «en Corée du Sud avec le mouvement social qui bosse sur les accords de libre-échange».
Fin août, il doit prendre la direction du Népal à l’invitation de parlementaires qui projettent d’inscrire la souveraineté alimentaire dans leur Constitution : «Une autre forme d’intervention politique, intéressante» selon lui. Plus palpitante que le gauchisme groupusculaire ? «La gauche de la gauche est très hexagonale, recroquevillée sur les services publics à la française. Dès que tu parles d’échanges internationaux, tu te fais traiter d’altermondialiste.» Et de regretter que ses propositions sur l’Europe n’aient pas surnagé dans le «zapping permanent» de la présidentielle.
Entre deux voyages, Bové a fait une escale à Paris, début juillet, pour un bilan avec son équipe de campagne. «On est restés évasifs. Les gens ont été sympas avec lui, un peu trop», regrette un participant. Beaucoup des anciens bovétistes lui reprochent «de s’être jeté dans les bras de Ségolène entre les deux tours en acceptant un rapport bidon» sur la souveraineté alimentaire, «d’avoir merdé en envoyant bouler Besancenot». Bref, «le côté candidat des collectifs unitaires à vite dérivé en Bové superstar». Le paysan assume : «Le rapport pour Ségolène Royal était intéressant sur le fond. Cela a été mal vécu par les copains, je n’ai pas fonctionné comme il aurait fallu.»
DSK et le FMI. Trop perso pour certains, anarcho-libertaire pour d’autres, il assure qu’il ne lâchera pas la politique. Mais se pose désormais en observateur du «vide politique à gauche» face à l’ouverture sarkoziste : «Les logiciels politiques sont brouillés. Il n’y a pas de réaction collective mais des enjeux personnels pour exister.» Et Bové de se dire «terrifié de voir Dominique Strauss-Kahn adoubé meilleur candidat pour le FMI par un PS qui sombre dans le social-libéralisme».
Une «dérive» qui ouvrirait un boulevard aux antilibéraux ? José Bové participera à l’automne aux assises des collectifs unitaires antilibéraux. Sans trop y croire : «On assiste plutôt à un repliement sur les appareils de la LCR et du PC. Rassembler en reprenant les formules trotskistes ? C’est une vision ancienne de la politique.» Et celui qui se définissait comme le candidat des «sans-partis» en flirtant avec le populisme, de conclure : «Est-ce qu’on peut aller plus loin ? Je m’interroge.»


http://www.liberation.fr/actualite/politiques/272175.FR.php

dimanche 12 août 2007

A Garges, l'alternative!

L’heure est à l’unité pour la construction d’une force anti capitaliste et progressiste dans notre ville.
Garges demeure une ville pauvre, que la gestion réactionnaire de l’UMP n’a pas arrangée bien au contraire. Aujourd’hui, le tissu associatif souffre d’un manque de moyen effroyable, l’échec scolaire ne cesse d’augmenter, et encore à notre époque des enfants ne mangent pas à leurs fins, içi en France en 2008.
Notre projet doit s’articuler à travers un programme pour tous. La solidarité, l’initiative et l’autonomie des personnes sont nos priorités.
Solidarité entre les générations, entre les quartiers, avec les plus défavorisés.
Initiative, car avec le peu de moyens de Garges et avec la vitalité des habitants de Garges, nous devons encourager et facilité tous les projets innovants (projets sociaux, économiques, culturels).
L’Autonomie, car si une municipalité doit à l’écoute des personnes, elle ne doit pas se substituer aux gens. Nous devons encourager l’autonomie des habitants, afin qu’ils reprennent en main leurs destinés.

Ce projet ne peut se construire qu’avec les gargeois, les membres de la société civile et les partis de gauche. C’est avec l’ensemble des forces de progrès que nous pourrons convaincre la majorité des gargeois et des gargeoises de faire le choix d’une alternative populaire et progressiste. Ensemble.

samedi 11 août 2007

Moyen Orient, la parole à Walid Charara


La question du Moyen Orient demeure un sujet central, nous avons le devoir içi en France de se battre pour une solution politique juste en Irak, au Liban et en Palestine. Cette solution ne pourra passer tout d'abord que par la fin de l'occupation en Palestine et en Irak, et par un soutien au processus démocratique au Liban.
Nous mettons en ligne l'intervention de Walid Charara, journaliste à Al Akhbar, fer de lance de l'opposition au gouvernement de Siniora. Ce journal est un lieu de convergence entre les différentes composantes politique du Liban, qui va des forces chrétiennes de Aoun, au Parti Hezbollah.
Walid est aussi l'auteur d'un des rares ouvrages en langue francaise sur le Hezbollah, 'Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste', de W. Charara et F. Domont.

Contribution de Dominique Taddei

« Gauche alternative », la coordination des collectifs unitaires anti-libéraux. Une contribution de D. Taddei membre du secrétariat provisoire pour la réunion nationale des 23 et 24 juin 2007

Gus Massiah

Un autre monde est possible, Gus Massiah d'ATTAC en parle.

le comité se transforme

Le comité Bové Val d'Oise, après de nombreux échanges et discussions à décider de se transformer en "gauche alternative val d'oise est". Une réunion se déroulara à la rentrée pour hierarchiser nos prioritées et la listes de nos tâches.
Les élections municipales qui se dérouleront en 2008 doivent nous permettre de consolider les idées et les projets d'une gauche de transformation, anti capitaliste et réellement anti raciste.

Nous profitons de ce post, pour remercier publiquement José de s'être fait le porte voix des sans voix et de nous avoir permis de mener une campagne authentique et populaire.

A bientôt.

mercredi 11 avril 2007

Bové à Sarcelles


De retour enfin sur ce blog! la campagne actuelle étant de plus en plus prenante, veuillez nous excuser du retard.

jeudi 22 mars 2007

Avec Bové, pour l'unité

Voici un editorial de la revue socialisme internationale.

A l’heure où nous écrivons, la campagne présidentielle bat son plein et la priorité absolue est de battre la droite sarkozyste. Le danger devient chaque jour plus clair – l’annonce de «’identité nationale» comme cheval de bataille pour Sarkozy est la dernière horreur. Il prévoit une offensive de grande ampleur contre les immigrés, mais aussi contre les travailleurs et les jeunes.

La campagne de Royal peine à attirer les classes populaires, tant il est évident que son projet se limite à un accompagnement social des attaques néolibérales. Le PS, incapable de proposer de radicales améliorations de nos vies, s’est converti à la «démocratie participative», comme s’il fallait 5000 réunions de quartier pour connaître les revendications du «peuple», qui veut des emplois et des services publics. Royal a remarqué «un profond désir d’avenir» et propose «un ordre juste pour que la France se relève». On renouvelle la langue de bois, mais cela nous avance peu.

Royal n’est pas Blair. Blair et ses supporters ont réussi à détruire la gauche du parti travailliste avant de se mettre au gouvernement, avec des slogans comme «Nous sommes le parti du milieu des affaires», et en promettant de ne pas toucher aux lois antisyndicales de Thatcher. Blair passe ses vacances dans les châteaux des milliardaires de la presse réactionnaire, et soutient avec enthousiasme toutes les guerres de Bush. Dans le PS, Royal n’est qu’au tout début d’un tel processus – les adhésions à 20 euros visaient à diluer le milieu militant du parti, par exemple. Mais la gauche du PS est encore assez puissante, et combinée à la force du mouvement anti-CPE, elle fournit une pression qui a obligé Royal à introduire des mesures de gauche dans son programme (logements sociaux, SMIC, objectif 17 élèves par classe en ZEP…), à côté des mesures de droite (encore des cadeaux aux entreprises, visées sécuritaires). Pour le grand dossier – les salaires et le pouvoir d’achat - elle compte sur les directions syndicales pour l’aider à limiter encore plus les hausses salariales, en jouant sur la peur d’un retour de la droite (proposition d’une conférence salariale) .

La montée dans les sondages de Bayrou, vieux routard de la droite, reflète un rejet du jusqu’auboutisme réactionnaire de Sarkozy, mais aussi une déception à l’égard de la politique du précédent gouvernement socialiste.

Il fallait absolument une candidature unitaire de la gauche antilibérale. La demande était immense. L’unité a été cassée par le sectarisme du courant majoritaire de la LCR, et par les méthodes d’un autre temps de Marie Georges Buffet. Lorsqu’elle a déposé, le 16 mars, 800 signatures de maires, alors que Besancenot et Bové peinaient à réunir les 500, on a vu ce que valaient ses désirs d’unité…

La direction de la LCR l’a aidée en suivant un chemin sectaire. Au lieu d’une implication active dans un front électoral au sein duquel il y avait toute liberté d’exprimer des nuances et des mises en garde (contre une nouvelle gauche plurielle entre autres), elle a préféré insister sur des «divergences» . Surtout sa vision – on ne peut s’unir que si tous promettent de ne jamais entrer dans un gouvernement PS – est celle de la politique par en haut. Ce qui compte ce sont les milliers de militants avec qui la LCR dans son ensemble aurait pu travailler et – surtout en cas d’éventuelles trahisons de dirigeants PCF – auxquels elle aurait pu démontrer l’intérêt de l’analyse révolutionnaire.

Qui plus est, l’analyse des divergences de la part de la direction de la LCR était parfois extrêmement tirée par les cheveux – qui croit vraiment que le rêve de José Bové est de devenir ministre de Ségolène Royal? Ou qu’il pourrait surgir de la campagne Bové un culte de la personnalité? Depuis l’annonce de la campagne Bové, les critiques sectaires fusent dans les milieux LCR. Entre temps, Bové déclare (le 19 mars) « Ma candidature, collective, est celle de tous les citoyens qui veulent changer vraiment la vie et qui ne font confiance ni à la droite antisociale ni à la gauche social-libérale pour engager la révolution sociale, féministe, démocratique, anti-raciste et écologique. » La direction de la LCR peut-elle vraiment prétendre qu’un travail commun était impossible ?

Leur erreur de perspective combinait un certain sectarisme identitaire avec un électoralisme. Les quelques pour cent de suffrages qu’on pouvait grignoter à l’aide d’un candidat vitrine de nos positions leur semblaient plus importants que la construction de réseaux de militant(e)s, garanties pour les durs combats sociaux et politiques à venir.

Les meetings organisés autour de la campagne de José Bové furent plus intéressants. Des meetings de masse, des appels à «l’insurrection électorale», une large participation d’associations des quartiers populaires–ils sentaient le combat plus que le positionnement médiatique.

La crise de la gauche antilibérale est profonde, mais présente une occasion historique. Les Communistes unitaires s’organisent et s’adressent ouvertement à ceux qui se reconnaissent dans l’idée communiste, adhérents au PCF ou non. Une minorité de la LCR et des Verts refusent d’enterrer l’unité. Le potentiel d’un nouvel espace politique qui peut à terme donner lieu à un nouveau parti anticapitaliste est réel.

Les deux victoires de ces dernières années (défaite du traité européen ultralibéral et du Contrat Première Embauche) ont politisé des dizaines de milliers de personnes, dont la majorité ne se retrouve pas dans les organisations éparpillées de la gauche antilibérale.

A Socialisme International, même si la plupart de nos camarades sont à la LCR, nous avons pensé que la présence d’une candidature unitaire était indispensable, c’est pour cela que nous nous impliquons au maximum dans la campagne Bové.

Autour de cette campagne pour une gauche radicale unitaire, il faut, d’urgence, élargir et approfondir l’organisation de réseaux structurés pour les législatives, et surtout pour les différents combats dans les mois à venir. Que nous nous retrouvions en juin avec un gouvernement UMP ou PS, les contre-réformes néolibérales attendent, certaines ayant été mises en veille après la raclée qu’ont reçue gouvernements et patrons sur le CPE.

Une telle priorité de l’unité ne signifie évidemment pas taire les désaccords, et les révolutionnaires ont toute leur place dans les mobilisations et les débats qui marqueront la prochaine période.

mercredi 21 mars 2007

Enseignants : déclaration de José Bové

Enseignants : déclaration de José Bové, une gauche alternative !

Aujourd’hui, des millions d’enseignants du second degré sont en grève à l’appel de la plupart des syndicats. La politique menée depuis cinq ans par l’UMP et l’UDF (de Robien) conduit à mettre en péril la qualité du service public d’éducation. En effet, pour 2007, 5 000 postes sont supprimés. Cela conduira notamment à des classes surchargées et à l’impossibilité de dédoubler un certain nombre d’heures de cours, notamment en langues.

Il n’est pas acceptable que la Nation maltraite les enseignants comme la droite le fait depuis cinq ans : perte importante du pouvoir d’achat, dégradation des conditions de travail, injonctions pédagogiques dignes d’un autre temps.

Je soutiens les actions que mènent les enseignants pour un service public de qualité et la réussite de tous les élèves.

Je demande l’abrogation de la loi Fillon et des décrets de Robien sur le temps de travail (qui conduisent à une perte sèche de 150 € par mois) et la bivalence.

Un pays comme la France a besoin d’une école qui permette à tous les élèves d’accéder à un haut niveau de culture commune. Les propositions Sarkozy – Bayrou – Royal ne s’inscrivent pas dans cette démarche.

José Bové, le 20 mars 2007 à Paris

CE QUE NOUS VOULONS, CE QUE NOUS FERONS
L’éducation, la formation doivent devenir une priorité nationale. Le Service Public de l’Education a été durement attaqué, fragilisé par des contre-réformes libérales. Pour faire réussir partout, tous les jeunes, nous voulons nous donner les moyens d’un grand service public national, laïque de l’éducation, fondé sur la gratuité réelle de la maternelle à l’université.

1. La loi Fillon sera abrogée. Socle commun, “ apprentissage junior ”… les lois et dispositifs qui consacrent renoncement éducatif et tri social doivent disparaître. Une loi de démocratisation du système éducatif sera donc mise en chantier, fondée sur le droit et la capacité de chacun d’accéder à l’éducation, la lutte contre les inégalités scolaires et territoriales, la gratuité, la laïcité et une réelle mixité sociale.
La réussite de chaque élève sera au centre de notre projet d’école. L’objectif d’amener enfin toute une classe d’âge jusqu’au bac (au moins 50 % à un diplôme de l’enseignement supérieur) est un défi, une nécessité pour les années à venir.
L’obligation de scolarité commencera à 3 ans et sera portée à 18 ans, avec un développement de la scolarisation dès 2 ans. C’est l’État qui sera garant de l’égalité d’accès sur le territoire à l’éducation (créations de postes, financements, obligations légales et péréquations pour les collectivités territoriales…). L’apprentissage ne pourra pas concurrencer les formations initiales publiques. Le caractère national des diplômes sera préservé, le bac restera le diplôme garantissant l’accès aux études supérieures, sans sélection à l’entrée à l’université. L’État s’engagera à ce que chaque jeune sorte du système éducatif avec une qualification ou un diplôme. Un processus d’intégration dans le service public d’éducation sera engagé.
2. Enseignants, personnels, élèves, parents... tous les acteurs de l’école seront associés aux décisions. La création d’observatoires locaux et d’un Fonds National permettra de lutter contre les inégalités scolaires et territoriales, notamment par des préconisations, la révision et le suivi de l’application de la carte scolaire pour assurer une réelle mixité sociale, des moyens adaptés pour accueillir les élèves handicapés dans les établissements. À titre transitoire, pour combattre relégation et ghettoïsation, des mesures spécifiques (ZEP…) seront intensifiées.
3. Un pôle public de l’édition scolaire sera créé.
4. Nous nous fixons comme objectif que tous les jeunes de ce pays acquièrent un haut niveau de culture commune permettant la maîtrise des informations, l’accès à tous les savoirs disponibles et la compréhension des cultures humaines dans leur diversité et leur universalité. Les activités socio-éducatives, le travail scolaire en autonomie, l’éducation au à l’égalité non-sexiste et non raciste seront développés. Les enseignements artistiques, l’éducation à l’image, l’éducation physique et sportive, la culture scientifique et technique, les sciences sociales, etc. seront partie prenante de l’enseignement à tous les niveaux, dans des établissements à la fois lieux de savoirs et lieux de vie.
5. Le financement des mesures nécessaires sera garanti par une loi de programmation pluriannuelle qui portera le budget du ministère de l’éducation nationale à 7% du PIB. En 5 ans, 150.000 enseignants et 45.000 personnels de santé, social, vie scolaire, CIO, entretien, etc. seront recrutés et formés sur statut Fonction publique, notamment pour prendre en charge les élèves en difficulté, accroître le personnel dans les établissements, abaisser les effectifs par classe, assurer des remplacements, dégager des moyens pour le travail de concertation des équipes et permettre une formation continue adaptée aux besoins. d’accompagnement seront formés et recrutés. Il sera procédé à un pré-recrutement d’enseignants à l’entrée ou à l’issue de la 1ère année à l’université.
6. La formation initiale et continue des enseignants, comme de l’ensemble des personnels de l’éducation sera développée en intégrant formation théorique et pratique, en liaison avec la recherche en éducation et l’université.
7. La loi Raffarin de décentralisation de l’Education Nationale sera remise en cause : les statuts des personnels TOS resteront réversibles (F.P. d’Etat ou territoriale), et leurs missions resteront définies dans le cadre de l’éducation nationale. Il sera mis fin à la logique de privatisation et d’externalisation des services (restauration, entretien…). Au contraire d’une logique d’éclatement du service public, notre projet s’appuiera sur la cohérence de véritables équipes éducatives rassemblant enseignants et non enseignants. La médecine scolaire, les services sociaux, le service public d’orientation seront renforcés et dotés des moyens nécessaires pour assurer un service de santé scolaire efficace et un accompagnement de chaque élève.



Publié le mardi 20 mars 2007

mardi 20 mars 2007

On a les 500 signatures! déclaration de JB

Déclaration de José Bové

Le Conseil Constitutionnel a officiellement validé ma candidature à l'élection présidentielle.

Je veux remercier tous les élus qui m'ont accordé leurs parrainages, malgré le scandaleux verrouillage démocratique organisé par les grands partis. Je salue leur courage et leur esprit démocratique. Je veux également remercier tous les citoyens qui se sont mobilisés en un temps record pour parcourir la France et convaincre les maires de me permettre d'être présent à cette élection.

Désormais, la vraie bataille commence. L'enjeu est une insurrection électorale contre le libéralisme économique.

Ma candidature, collective, est celle de tous les citoyens qui veulent changer vraiment la vie et qui ne font confiance ni à la droite antisociale ni à la gauche social-libérale pour engager la révolution sociale, féministe, démocratique, anti-raciste et écologique.

Nous voulons une révolution sociale pour imposer un autre partage des richesses entre ceux qui peinent et ceux qui se goinfrent.

Nous voulons une révolution démocratique pour imposer une autre répartition des pouvoirs entre les citoyens et les assemblées.

Nous voulons une révolution écologique pour imposer un autre arbitrage entre la croissance incontrôlée et la préservation de la planète.

Nous proposons notamment que, dès le lendemain de l'élection présidentielle, les sept mesures suivantes soient appliquées sans délai :

- interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des profits ;

- réhabilitation immédiate de la dignité des personnes, du fonctionnement des services publics et de l'habitat dans les quartiers populaires et les banlieues ;

- loi-cadre contre les violences faites aux femmes ;

- instauration de la proportionnelle intégrale aux élections et convocation d'une Assemblée Constituante pour une Nouvelle République ;

- moratoire immédiat sur les cultures d'OGM en plein champ et la construction du réacteur nucléaire EPR ;

- veto de la France aux négociations de l'OMC visant à démanteler les services publics ;

- régularisation des sans papiers.

La gauche alternative que j'incarne est le trait d'union entre les citoyens qui ont dit « non » à l'Europe libérale en 2005 et l'ensemble des forces politiques, syndicales et associatives qui ont fait le choix d'une candidature unitaire en 2007.

Cette gauche alternative est rebelle, unitaire et rassembleuse. Son ambition est de faire surgir des urnes une nouvelle force citoyenne qui ambitionne de mettre fin à une alternance sans fin et sans conséquences entre la droite et la gauche.

Un autre monde est en marche, un autre avenir est possible !

Aux urnes, citoyennes et citoyens !

Le 19 mars 2007

jeudi 15 mars 2007

L'identité nationale...

Alors que le ministre de l'interieur parle de créer un ministère de l'identité nationale, et que la candidate socialise n'a pour toute réponse qu'un rappel de grands pricipes. Voici le communiqué du collectif immigration et banlieue, partie prenante dans la campagne de José.

Contre un ministère de l’ennemi de l’intérieur !
Communiqué du Collectif Banlieues-immigration avec Bové, 12/03/07

« Évoquer l’identité nationale, ce n’est quand même pas dire un gros mot », proteste Nicolas Sarkozy !

Si.

La polémique fait rage, et à juste titre, après que Nicolas Sarkozy a évoqué la création d’un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale ». Le plus souvent, il lui a été répondu, à juste titre, sur ce qu’il y a de scandaleux à mettre dans le même sac ces deux thèmes, laissant entendre que l’immigration serait cause de dommages à l’identité française.

On pourrait s’amuser de voir ces remarques faites par diverses personnalités, émanant de divers courants politiques, qui n’ont jamais hésité à mettre ensemble les mots « immigration et insécurité » (comme si l’insécurité, réelle ou supposée, résultait de l’immigration), ou encore les mots « immigration et laïcité » (comme si l’immigration faisait courir un risque particulier au principe de l’indépendance de l’État vis à vis des églises).

Dénoncer l' « amalgame entre l'identité nationale et les travailleurs immigrés » comme l'a fait laborieusement Ségolène Royal, c'est tourner autour du vrai problème, comme l'ont fait les autres critiques. Car dénoncer seulement l'association du thème de « l'immigration » à celui de « l'identité nationale » revient à trouver légitime l'objectif de préserver une « identité nationale » ; les critiques de Sarkozy la penseraient-ils, comme lui, sacro-sainte ?

Et pourtant, c'est l’affirmation qu’il existerait une telle « identité », susceptible de faire l’objet de politiques publiques, qui est en elle-même scandaleuse. Car l’identité nationale, toujours et partout, se définit par ses « ennemis », ici les étrangers.

« Beaucoup d'entre nous, individus et peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que "l'étranger, c'est l'ennemi". Le plus souvent cette conviction [...] ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit [...] alors, au bout de la chaîne logique, il y a le Lager* ». Ces mots de Primo Levi, dans la préface de Si c'est un homme, s'appliquent bien à la situation présente.

Quand unprojet de ministère est placé sous les doubles auspices du Commissariat général aux questions juives de Vichy d'une part, et des Services des affaires indigènes dans les colonies ou en métropole sous la IIIè République d'autre part,on peut craindre que « l'idée consciente ou inconsciente » ne soit en train de se transformer en système.

José Bové est le seul candidat qui, en s'opposant clairement et résolument à la création d'un nouveau « Ministère de l'ennemi de l'intérieur », prenne la mesure du risque et s'oppose à cette transformation.

Pour information, voici ce que la candidate socialiste répond à Sarkozy :

PARIS, 12 mars 2007 (AFP) - Ségolène Royal s'est engagée lundi soir à Paris, devant un parterre d'intellectuels et d'artistes, à défendre "l'identité nationale" en promettant qu'elle ne disparaîtrait pas "dans la mondialisation ou le repli sur soi".
La candidate socialiste tenait au gymnase Japy, dans le 11e arrondissement de la capitale, la "réunion des mille", intellectuels, scientifiques, juristes, etc.
L'assemblée - un peu moins d'un millier, selon les journalistes présents - réunissait les actrices Jeanne Moreau, Emmanuelle Béart, Julie Dabezac, le comédien Charles Behrling, les chanteuses Sapho et Marianne James, l'historien Jean-Pierre Azéma, le Pdg d'Yves Saint-Laurent Pierre Bergé, et bien d'autres.
Mme Royal les a présentés comme "les successeurs de Voltaire, Zola, Gide, Vercors, Pierre Vidal-Naquet, Laurent Schwartz" qui ont tous lutté pour la dignité humaine.
Avaient aussi pris place au premier rang des politiques: le maire de Paris Bertrand Delanoë et sa première adjointe Anne Hidalgo, Jean-Pierre Chevènement, Jack Lang, des maires d'arrondissement de la capitale (Georges Sarre, Michel Charzat, Dominique Bertinotti).
La candidate a saisi cette occasion pour s'opposer ouvertement aux conceptions du candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, qui a créé une controverse avec sa proposition de créer "un ministère de l'immigration et de l'identité nationale".
Ségolène Royal a aussi mis en exergue la laïcité et l'éducation, refusant de concéder à François Bayrou le terrain qu'il cherche à lui disputer.
"Au moment où le candidat de droite veut faire peur", selon elle, la candidate socialiste, sans nommer Nicolas Sarkozy, a revendiqué le concept d'"identité française" qui doit reposer, a-t-elle dit, "sur la force d'un modèle républicain rénové et sur l'actualisation de l'idée de Nation".
Selon la candidate de gauche, "c'est la Nation qui nous permet de tenir bon sur notre destin commun, sans avoir peur des autres".
"La Nation ne distingue ni Blancs, ni Noirs, ni Jaunes, ni catholiques, ni athées, ni juifs, ni musulmans, a repris Mme Royal. Nous sommes tous des citoyens de la République française à égalité de droits et de devoirs (...)".
Selon Mme Royal, "l'histoire de notre pays, c'est l'apport continu de diversités" et "la France de demain sera toujours plus diverse, mais toujours fidèle à ses origines (...)".
"Avec moi, l'identité nationale ne disparaîtra pas dans la mondialisation ou le repli sur soi", a-t-elle ajouté.
Alors que M. Bayrou, qui n'a pas voté la loi sur les signes religieux à l'école, met en avant la laïcité, la candidate PS a fait l'éloge de "la laïcité, qui libère". "La laïcité combat les préjugés, le racisme, le sexisme, elle n'acceptera pas qu'un courant de pensée remette en cause (...) l'égalité des hommes et des femmes".
La réaffirmation de l'identité passe aussi, selon Mme Royal, par "une refondation démocratique profonde" : revalorisation du rôle du parlement, "Etat impartial", resserrement "du lien entre la politique et le citoyen" (jurys citoyens, referendum d'initiative populaire, renforcement de l'indépendance de la justice).
"Je veux faire souffler un coup de jeune sur notre République. Ce sera la meilleure façon de restaurer l'idée républicaine", a lancé la candidate en rappelant que cette réforme serait "soumise par referendum aux Français".
La candidate a longuement parlé aussi d'éducation, s'engageant à ce que "la culture fasse une entrée massive à l'école".

Bové apporte encore une fois un discours alternatif à gauche sur des questions centrales aujourd'hui.

José favorable à l'autodetermination de la Corse

José Bové favorable à l’autodétermination



José Bové ne se présente plus. Son combat est international et il est reconnu bien au-delà des simples frontières françaises. Pour populariser ses luttes, il a décidé de se présenter à l’élection présidentielle française. Le Ribombu l’a rencontré pour connaître ses positions sur la Corse.

URibombu : Quels regards portez-vous sur la terre de Corse ?

José Bové : Je pense que la terre de Corse, chacun sait que c’est une île, que c’est un territoire à part entière et donc en tant que territoire, il a sa propre logique, que la Corse n’est pas née comme ça, c’est le fruit d’une culture, une culture qui s’est construite sur des millénaires, et qu’aujourd’hui, on ne peut pas parler de la Corse sans parler de sa langue, de sa culture et de son peuple, et qu’aujourd’hui l’avenir de la corse passe par la reconnaissance de cette identité qui est à la fois sociale, culturelle et territoriale.


URib. : Pensez-vous que la mondialisation touche aussi la Corse ?

José Bové : De manière évidente, la Corse n’est pas en dehors du monde, donc la Corse est de manière très claire liée à la fois à la réalité française, à la réalité européenne et à la réalité mondiale, et qu’aujourd’hui la Corse est victime de la logique libérale, de la logique productiviste, et que la Corse, dans cette logique-là, ne peut pas développer sa propre activité économique, on le voit bien sur la question de l’agriculture où rien n’est fait pour qu’il y ait un véritable développement et qu’on affirme la nécessité qu’une grande partie de la consommation en Corse des produits agricoles doit être produite sur place, je pense que cela aussi c’est une question centrale qu’on retrouve à la Guadeloupe, qu’on retrouve aux Antilles, qu’on retrouve à la Réunion, qu’on retrouve en Nouvelle-Calédonie, qu’on retrouve partout, je pense donc que c’est très important c’est qu’il y a nécessité de localiser l’économie et que les réponses aux besoins premiers de la population viennent de l’activité locale que ce soit en terme agricole, en terme artisanal, en terme industriel, que ce soit en terme d’énergie, il y a nécessité effectivement de concevoir le développement de manière autocentré.


URib. : A notre connaissance, il n’y a pas de culture O.G.M. en Corse, pouvez-vous nous le confirmer ?

José Bové : A ma connaissance, non, il n’y a pas de culture OGM en Corse, il n’y a jamais eu d’essais O.G.M. sur le territoire corse, il n’y a jamais eu de culture en pleins champs non plus, je pense que c’est une bonne chose et qu’on ne peut que s’en féliciter !

Le seul problème c’est que l’élevage corse importe de l’aliment du bétail qui vient de métropole ou d’autres pays méditerranéens et que là, effectivement, il n’y a aucune garantie que le maïs ou le soja utilisés dans cet aliment ne soient pas avec des O.G.M. Le problème c’est qu’au niveau européen aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de traçabilité de l’aliment du bétail et je crois que cela devrait être une nécessité, que la question au sujet des produits de l’agriculture corse, je pense en particulier à la charcuterie ou au fromage, il faudrait qu’il y ait véritablement une affirmation de l’ensemble de ces filières pour dire « nos produits doivent être garantis sans O.G.M. » c’est-à-dire faire une pression en amont qui importe ces aliments quand il y a besoin d’avoir des compléments azotés notamment pour que ces aliments soient garantis sans O.G.M. A mon avis, c’est un combat qui doit être très important parce que cela permet de garantir que les produits corses ont à la fois une origine territoriale et assurent en même temps une garantie en terme de qualité par rapport à l’agriculture industrielle cela pourrait être vraiment une spécificité et un combat qui réunissent l’ensemble des acteurs en Corse que cela soit les paysans, que cela soit les consommateurs, que cela soit les élus.


U Rib. : L’agropastoralisme étant fortement lié à notre culture, qu’envisageriezvous pour nous permettre de développer notre agriculture ?

José Bové : Je pense que la première chose c’est un, de permettre de développer la capacité de production, permettre à ce que les produits corses puissent se vendre à un prix correct afin d’assurer des revenus aux paysans. Je pense que la première chose est qu’il faut permettre aux paysans d’avoir un revenu et c’est à partir de ce moment, s’il y a un revenu, que l’on pourra créer de l’emploi mais en même temps, cela ne va pas suffire, je crois qu’il faut qu’il y ait un effort fait par la Collectivité en terme d’installation, de soutien d’installation, en terme d’aménagement du territoire pour permettre une gestion de l’usage du foncier qui soit collectif comme il a toujours été en Corse, où des usages se croisaient à des niveaux multiples, notamment au niveau de l’élevage et au niveau de la châtaigneraie.

Tout cela fait parti d’un tout, il faudrait un aménagement du territoire qui soit mené par les gens eux-mêmes avec des règles foncières qui permettent l’installation et qui permettent sans remettre en cause le fonctionnement de la propriété traditionnelle, que l’on puisse installer des gens en location et qu’on puisse avoir un plan très clair, cela nécessite aussi que l’on puisse lutter contre la spéculation et la fermeture du territoire par la logique spéculative et par le tourisme et l’équipement qui se font contre toutes les règles, notamment surtout la question du littoral, là où il faut être très clair et avoir une position anti bétonnage, ce qui fait aujourd’hui la spécificité de la Corse. La Corse, contrairement à la Côte d’Azur, a su se protéger, malgré cela on voit bien qu’il y a toujours des tentatives…

Après avoir commencé à en parler sur le foncier, sur les produits, sur la valorisation des produits, sur la nécessité d’avoir une infrastructure qui permette la transformation sur place, je pense en particulier à la question des abattoirs, cela me parait capital, on sait très bien qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’importations, alors qu’on peut produire localement, il faut valoriser les races locales, notamment les ovins et les chèvres, oui, je pense qu’il y a énormément de choses qu’ils peuvent faire, et pour cela, il faut qu’évidemment il y ait des structures économiques, pour développer le marché local et faire en sorte qu’ il y ait une priorité sur le marché local pour les produits locaux.

Cela me paraît très important, cela veut dire qu’il y ait une action claire face à la distribution pour que la distribution priorise d’abord la production locale, que ce soit la production locale qui soit le centre du marché et que quand la production locale ne peut pas satisfaire on importe le nécessaire, et pas faire l’inverse. Parce qu’aujourd’hui, c’est la grande distribution qui structure le marché à la place de la production locale, et la production locale devient simplement un supplément de ce que la grande distribution ne peut pas faire, et devient une production folklorique ou simplement une production festive alors qu’elle devrait être la production centrale en terme de consommation.

Il faudrait inverser le processus pour que, et cela veut dire une pression à la fois structurée au niveau des pouvoirs publics, au niveau des Assemblées d’élus, au niveau des outils économiques et de la distribution.


URib. : Si vous êtes élu président, seriez-vous prêt à accorder le pouvoir législatif à la Corse ?

José Bové : Je pense qu’il faut partir, à mon avis, d’un débat : quelle est la spécificité, comment on fonctionne ? Je crois que là-dessus on doit être très clair sur l’évolution institutionnelle, on construit l’autonomie des territoires, ce qui est valable pour la Corse doit être valable pour d’autres régions, et que les choses se construisent par rapport à une construction européenne où la logique des régions l’emporte simplement sur la logique des Etats, donc je crois que c’est cela qui est important.

Donc qu’est-ce qui est du domaine régalien, qu’est-ce qui est du domaine des territoires ? A partir de là, c’est un processus en construction. Pour moi, la question ne doit pas se régler du jour au lendemain, mais doit être le fruit de la construction politique des territoires qui décident au fur et à mesure comment ils avancent vers la prise de décision qui concerne directement leur propre territoire. Et à ce moment-là, effectivement, on peut aussi aller vers des règles législatives qui sont liées à des territoires qui ont des spécificités, à partir de là, on construit un mode de prise de décisions qui font qu’on évolue de plus en plus vers un système d’autogestion territoriale, parce que je pense qu’il est plus important dans l’autogestion de territoires où les gens se prennent directement en charge à partir de leur propre autorité ; et c’est cela, à mon avis, le sens de la valeur qu’on doit accorder à cette réflexion-là, en terme de valeur de prise en compte de leur avenir par les gens eux-mêmes par rapport à leur propre réalité, le fait d’être dans une réalité insulaire, avec une culture et une tradition, fait qu’on a effectivement une nécessité de pouvoir décider de ce qui est central pour son avenir.


U Rib. : La Corse étant une île, elle est éloignée des continents, ne pourraitelle pas bénéficier d’un statut particulier semblable à celui de la Sardaigne, de la Sicile ou des Pays d’Outremer ?

José Bové : Je pense que la France souffre d’une logique centralisatrice, d’une logique jacobine et qu’aujourd’hui c’est une logique qui va contre la logique que vivent la plupart des peuples dans le monde, donc c’est évident que l’on doit aller dans une logique fédérale. Moi, je suis fédéraliste dans l’âme, ce qui veut dire qu’il faut que l’autonomie fonctionne à partir de réalités, bien évidemment qu’il y a une solidarité entre territoires et cela est la logique de la redistribution mais en même temps que les prises de décisions qui concernent le territoire lui-même doivent émaner du territoire et donc cela veut dire dans la mesure une évolution vers cette logique-là. Mais, à mon avis, cela doit être dans le fondement de la construction de ce qu’on réclame, c’est la remise en cause de la République monarchique dans laquelle nous sommes vers une nouvelle république qui mettra les citoyens au coeur pour que les gens puissent prendre leur propres décisions.


URib. : Que pensez-vous de la Déclaration de Corti faite par les peuples placés sous tutelle française en cinq points : le premier, le droit de mettre en oeuvre dans le cas d’un statut officiel, le développement de nos langues et de nos cultures ; deuxième point, le droit de promouvoir et de maîtriser notre développement économique et social ; troisième point : droit à la reconnaissance en tant que peuple et nation ; quatrième point, le droit à l’autodétermination ; cinquième point, le droit de mettre en oeuvre un processus de décolonisation ?

José Bové : Je pense qu’il y a un certain nombre de points qui ne font pas débat sur l’autogestion, la question sociale, sur la langue, sur la question de l’administration, aujourd’hui on est dans le cadre d’un regroupement donc je peux, moi, prendre des positions qui ne sont pas aujourd’hui des positions de l’ensemble des collectifs, je pense qu’il faut que l’on respecte aussi la construction collective dans laquelle on est. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les questions qui vont faire débat, c’est évident, c’est cette vision de la question de concevoir la Corse dans le cadre d’un débat colonial ou pas, moi, je peux avoir un avis, d’autres qui sont différents. Mais à mon avis, ce qui est important, c’est que ce débat, on peut l’avoir entre nous et qu’on peut avancer aussi dans une prise en compte d’une vision où chacun entend ce que l’autre dit, parce qu’à mon avis, il n’y a pas d’idée figée et aujourd’hui les discussions c’est cela qui est important. Dans ma déclaration de candidature, je crois que je suis le seul candidat à avoir dit qu’il fallait que l’ensemble des départements et des territoires d’Outre-mer puissent avoir l’équité par rapport aux autres territoires, je n’ai pas dit égalité, équité est plus important qu’égalité, et qu’ils puissent choisir leur propre destin par autodétermination. Cela a été écrit et n’a pas été remis en cause. Après, comment cela va se construire, sur quel territoire, sur quel espace, cela est un processus qui est dans le débat et donc on ne va pas le trancher aujourd’hui, mais je pense que c’est important que tout le monde entende cela parmi l’ensemble du camp antilibéral dont on sait très bien qu’il regroupe des gens qui sont de cultures politiques différentes, puisque dans le camp du « non » par exemple, on avait des gens qui étaient beaucoup plus dans la logique de l’Etat-nation, que d’autres qui étaient plus dans une logique de fédération. Donc, voilà c’est le débat qui je pense avance, mais qui ne va pas se régler aujourd’hui mais c’est parce qu’on sera ensemble pour porter cette campagne et construire cet avenir qu’on va pouvoir dépasser les positions et arriver à un consensus sur cette question.


U Rib. : En Corse, nous n’avons pas de statut équivalent à celui des Pays d’Outre-mer...

José Bové : C’est pour cela que je parle d’équité et qu’aujourd’hui le statut institutionnel doit correspondre aux réalités des territoires, donc si aujourd’hui, au niveau de la Corse, il y a une nécessité d’avancer vers un statut identique aux T.O.M. ou aux D.O.M., c’est à voir effectivement quel est le mode institutionnel qui permet effectivement de traduire cette réalité.

Je vois que c’est très important, c’est pour cela que la notion d’équité est centrale, la notion d’équité cela veut dire que chacun est différent et que donc c’est à partir de ces différences qu’on doit permettre à chacun d’avoir le même niveau de développement en terme social, culturel et de prise de décisions.


U Rib. : Pour vous, les clandestins corses qui portent la lutte armée, sont-ils des terroristes ou des résistants ?

José Bové : Je me suis toujours exprimé d’une manière très claire, ce n’est pas à moi à porter un jugement sur les formes d’action que choisissent les mouvements politiques, moi, je m’inscris dans le cadre de l’action non violente et de la désobéissance civile, chacun le sait, donc moi, j’assume, je suis plutôt quelqu’un de l’action à visage découvert quitte à désobéir à la loi, quitte à assumer ses actes. Voilà, je ne suis pas personnellement quelqu’un qui pense que la stratégie de la lutte armée soit une fin en soi et qu’il y ait une possibilité de dépasser cette forme d’action en termes d’efficacité et en termes de possibilités d’élargir le soutien au combat. En même temps quand je dis cela, je ne porte pas de jugement sur les personnes simplement c’est ma façon de concevoir le combat et de le mener. D’autres luttes se sont passées dans le monde, je ne sais pas, c’est l’Histoire qui juge, ce n’est pas les personnes, ce n’est pas en terme de jugement moral que je fais cela, mais plus en terme de perspective politique, de prise en compte d’une lutte par le plus grand nombre parce que ce n’est pas le plus grand nombre qui arrivera à soutenir une lutte peut déboucher sur un véritable changement et une véritable transformation.


URib. : Sur presque 70 prisonniers politiques, seulement deux sont incarcérés en Corse. Qu’en pensez-vous ?

José Bové : Aujourd’hui, sur cette question-là, l’Etat français n’applique pas ses propres règles, puisqu’il y a une loi qui prévoit que le détenu doit être le plus proche de sa famille et aujourd’hui on est effectivement dans une logique discriminatoire. Par rapport aux prisonniers corses comme par rapport aux prisonniers basques où la revendication est identique, il n’est pas normal que des gens qui sont condamnés à la prison ne bénéficient pas des mêmes règles en fonction de la raison pour laquelle ils sont incarcérés.

Donc tous les détenus, c’est une règle du droit français, doivent être le plus proche de leur famille, c’est comme cela que je pense que les détenus corses doivent pouvoir être incarcérés, puisqu’ils sont incarcérés, que leur détention doit pouvoir se faire en Corse donc le plus près de leur famille, c’est une nécessité aujourd’hui.


URib. : Pensez-vous que les Corses incarcérés pour leurs idées devraient avoir un statut de prisonniers politiques comme vous l’aviez réclamé pour vous-même ?

José Bové : je pense qu’aujourd’hui, les personnes qui sont détenus pour avoir mené un combat politique, sont de fait des prisonniers politiques. On sait très bien que le statut de prisonnier politique n’existe plus en France, mais que de toute façon, ce n’est pas le statut juridique qui le définit, c’est la réalité et qu’aujourd’hui collectivement, les gens qui sont en prison pour un combat d’idées, pour avoir défendu une cause, je dirais quelle qu’elle soit, parce qu’on n’est pas forcé d’être prisonnier politique avec des idées complètement opposées aux miennes pourtant je reconnais que c’est différent de quelque chose qui se fait dans un but individuel ou dans un but d’enrichissement personnel ou de voyoucratie. Donc, je pense, qu’il faut véritablement reconnaître le statut de délit d’opinion en termes de politique.


U Rib. : Envisagez-vous prochainement de venir en Corse pour un meeting ?

José Bové : Si c’est possible, on va essayer de faire en sorte de pouvoir organiser un maximum de réunions publiques, de débats partout où va se passer cette élection et que si c’est possible, ce sera avec un grand plaisir, mais d’abord pour pouvoir faire cela, il faut bien que la campagne ait lieu et pour faire la campagne, il faut avoir des signatures. Donc c’est la condition nécessaire, pour que le débat que l’on pose et le débat que l’on appuie puisse être présent dans le débat politique.

Le plus grave serait que ce courant antilibéral aujourd’hui qui est entrain d’être porté ne puisse pas être présent partout parce que l’on se retrouve bloqué pour une question institutionnelle parce que l’on n’a pas toutes les signatures.


URib. : Vous en êtes à combien de signatures ?

José Bové : Environ 200, donc cela veut dire qu’on a encore énormément de « pain sur la planche » et que le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne soit pas soutenu par les institutions et par les grandes formations politiques pour l’instant.

Propos recueillis par Mariana

Communiqué de José Bové sur l'EPR

EPR : NO FUTURE

A quelques semaines de la présidentielle et des législatives de 2007, la construction d’une centrale nucléaire de type EPR commence à Flamanville, en Basse Normandie, sans que les Français l’aient décidé. C’est un outrage à la démocratie.

Avec cet EPR, c’est le renouvellement du parc nucléaire tout entier qui est en jeu.

L’avenir énergétique de notre pays doit être choisi par tous ses habitants et non par les nucléocrates appointés pour défendre les intérêts de l’industrie nucléaire.

Plus de 8 français sur 10 défendent les énergies renouvelables. Seules ces dernières et la pondération énergétique permettront de lutter contre le réchauffement climatique.

Il revient aux citoyens de décider des énergies de demain, pas à l’industrie nucléaire.

Si l’EPR est construit, il condamnera toute politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables. Notre pays resterait alors otage d’un seul modèle énergétique particulièrement dangereux pour les populations en condamnant les générations futures à vivre avec des déchets radio-actifs non maîtrisés.

Parce que l’EPR annonce un renoncement aux autres énergies, les comités unitaires soutenant ma candidature se mobiliseront samedi 17 mars dans 5 grandes villes de France : Lille, Strasbourg, Lyon, Toulouse et Rennes où je serai présent.

José Bové, le 13 mars 2007.

www.josebove2007.org

lundi 12 mars 2007

L' Alternative Bové

L’ALTERNATIVE BOVE
UNE CANDIDATURE DIFFERENTE POUR UN PROJET DIFFERENT


On me demande souvent « mais en quoi la candidature de Bové apporte-t-elle quelque chose d’original, à gauche ; en quoi est-elle différente des autres candidatures antilibérales ? » Pourtant, quand on connaît José Bové, quand on connaît la démarche unitaire dans laquelle il s’est inscrit dès octobre 2004 en co-signant « l’Appel des 200 » à dire non à la Constitution européenne et ce qui a suivi, l’originalité de la candidature de José saute aux yeux. Sa candidature est d’abord une candidature citoyenne ; c’est ensuite celle de l’insurrection électorale. C’est, à gauche, la seule candidature de rassemblement. C’est la voix de ceux qu’on n’écoute pas. C’est aussi une candidature trait d’union. C’est enfin une candidature pour les défis que ce siècle pose à la démocratie.

Une candidature citoyenne : un simple citoyen, confronté à l’injustice de règlements européens et internationaux s’est levé pour les dénoncer et les combattre. Il a montré le chemin de la rébellion non violente pour dénoncer la « malbouffe » et le danger des règles de l’OMC. Sa candidature, c’est le prolongement naturel d’un combat où nous nous sommes retrouvés à ses côtés à Millau, à Seattle, à Porto Alegre, sur le Larzac et partout en France, en Europe et dans le monde où le néolibéralisme nie la dignité qui est en chaque être humain.

La candidature de l’insurrection électorale : la candidature de José Bové signifie : voter, c’est poser un acte qui donne du pouvoir. C’est affirmer que chacune et chacun nous avons plus d’influence qu’on veut bien le dire. Même si la démarche électorale de gauche doit toujours s’accompagner d’un puissant mouvement social pour aboutir à ses objectifs, le vote donne un vrai pouvoir à celles et ceux qui veulent s’en servir. Le 29 mai 2005 l’a démontré.

La seule candidature de rassemblement : aucun candidat de gauche ne peut se prévaloir, comme José Bové, d’être porté par des dizaines de milliers de femmes et d’hommes sans adhésion à un parti et, en même temps, d’être soutenu par des milliers de sympathisants du PS, des Verts, des Alternatifs, du PCF et de la LCR, par des élus de ces formations politiques, par des partisans d’un questionnement sur la croissance, par des militants syndicaux, par des militants associatifs, par des intellectuels et des artistes. C’est la seule candidature qui puisse se prévaloir d’un tel rassemblement.

La voix des sans voix : José Bové est incontestablement, sans qu’il ait été besoin de lancer des opérations médiatiques pour le faire croire, la voix des quartiers et des banlieues au sein desquels, spontanément, se sont créés des comités en faveur de sa candidature. C’est la voix de ceux qui désespéraient de la politique et qui se reconnaissent dans un rebelle pacifique qui ne se sert pas d’eux.

Une candidature trait d’union : José Bové incarne, comme personne d’autre, le lien entre les luttes sociales et ce qu’on a appelé un temps les nouvelles questions de société et qui sont, notamment, les questions du cadre de vie et du rapport de l’humain avec la nature. Cette candidature est aussi verte que rouge et aussi rouge que verte. Elle incarne cette gauche lucide qui affirme que le productivisme libéral détruit l’environnement et qu’il n’est pas possible de combattre les nuisances si on ne combat pas en même temps le système qui les produit.

Une candidature pour l’avenir : José Bové porte une immense espérance. Il n’est le candidat d’aucun parti et il rassemble au-delà des logiques et des intérêts d’appareils qui ont si souvent divisé le peuple de gauche. Il porte l’espérance d’une nouvelle manière d’agir ensemble dans l’espace public, d’une refondation de la démocratie qui ne sera plus confisquée. Face au déclin de la démocratie, cette candidature, c’est celle qu’attendent les milliers de femmes et d’hommes qui ont réinvesti l’espace public pendant la campagne contre le Traité constitutionnel européen sans pour autant appartenir à un parti.

Une candidature collective : la candidature de José Bové s’inscrit dans une démarche dont il n’est qu’un des porte-parole. Cette démarche poursuit, malgré les replis partisans de certains, la volonté de construire une nouvelle gauche de transformation sociale. Comme nous le disons souvent, José Bové, c’est le nom qu’il faut mettre sur le bulletin de vote lors de l’élection présidentielle parce qu’il ne peut y en avoir qu’un seul. Mais à ses côtés, il y a des porte-parole représentatifs de toutes les sensibilités qui s’associent à un projet collectif.

Ce projet est né d’un travail commun, intense et inédit, au sein de plus de 800 collectifs locaux qui, ensemble, ont pendant des mois débattu et finalement adopté 125 propositions pour une alternative antilibérale. Ces propositions constituent une base que nous complétons, que nous enrichissons, que nous améliorons au travers des débats citoyens que nous avons entrepris bien avant que d’autres découvrent, un peu tard, les mérites de la démocratie participative. Les grands axes de notre projet sont issus des 125 propositions et des débats qui se poursuivent.

Notre ambition est d’offrir aux libéralismes de droite et de gauche une véritable alternative démocratique, sociale, féministe, environnementale, antiraciste et solidaire. Ce qui implique non seulement des choix clairs sur les contenus, mais également sur nos rapports avec la direction du PS.

Nous n’avons aucune affinité avec le programme du PS et les propositions de sa candidate. Plus que la droite, le PS, de 1983 à 2002, a été le concepteur, le négociateur et le signataire des principaux textes nationaux et européens qui sont à la base du capitalisme dérégulé et financiarisé que nous subissons. C’est le PS qui a fait voter la loi de dérégulation financière de 1986. C’est le socialiste Jacques Delors qui est à l’origine de l’Acte unique européen et du Traité de Maastricht, deux traités qui empêchent l’Europe sociale et poussent à la destruction des services publics. C’est le socialiste Lionel Jospin qui a apporté sa contribution à la stratégie de Lisbonne et aux accords de Barcelone qui sont à l’origine de la proposition Bolkestein et de la privatisation d’EDF-GDF. C’est le gouvernement Jospin, cette gauche plurielle, qui a plus privatisé que les gouvernements Balladur et Juppé réunis. En 2005, Ségolène Royal a défendu avec ardeur un projet de société profondément néolibéral pour la France et l’Europe. Le PS n’a procédé à aucun bilan, à aucune remise en question de ces années de démantèlement des acquis sociaux et d’affaiblissement de l’État. Au contraire, il persiste. Et s’aligne sur celui, issu de ses rangs, qui dirige aujourd’hui l’Organisation Mondiale du Commerce.

Nous sommes fidèles à la responsabilité que nous avons prise en appelant au rejet de la Constitution européenne. Et nous entendons rester cohérents avec nos choix. Nous ne serons pas d’un gouvernement dirigé par le Parti socialiste. Nous ne serons pas d’une majorité parlementaire autour du Parti socialiste. Nous entendons, à partir de l’élection présidentielle, créer une dynamique qui débouchera, aux élections législatives, sur un nouveau rapport de forces à gauche susceptible de nous permettre, en gardant les mains libres, de peser sur les choix qui seront à faire à l’Assemblée nationale. Et nous ne nous isolerons pas davantage dans une opposition systématique.

C’est sur cet engagement dépourvu de toute ambiguïté que nous entendons porter notre projet et solliciter l’appui des Françaises et des Français. C’est sur cet engagement que nous voulons construire l’espoir.

Raoul Marc JENNAR

militant altermondialiste

porte-parole de la campagne de José Bové

12 mars 2007


Post-scriptum :

a) de très nombreuses informations sur la campagne se trouvent sur le site : http://www.unisavecbove.org

Pensez à ceux qui n’ont pas d’ordinateur ou qui n’ont pas de connection Internet : imprimez et distribuez autour de vous les informations essentielles.

b) Le nouveau livre de José Bové, Candidat rebelle (Hachette) vient de sortir. C’est un excellent outil pour nourrir la campagne.

c) Je publie une chronique chaque semaine et elle est reproduite sur le site de l’URFIG (http://www.urfig.org – rubrique « chroniques hebdomadaires »)

PV de la dernière réunion du Comité Bové

Salut à tous et à toute, comme convenue lors de la seconde réunion du Comité Bové Val d’ Oise Est, nous produisons ici un relevé de décisions agrémentés de quelques commentaires.

Comme vous le savez le lieu de la dernière réunion a été changé à la dernière minute, suite à l’invitation de copains et de copines de Villiers le Bel. Je remercie d’ailleurs Sofia et Tayba pour leur accueil.

Les présents :
Wajdi (Garges), Yassine (Garges), Hamou (Sarcelles), Erwan (Garges), Samir (Sarcelles), Imed (Arnouville), Sofia (Villiers le Bel), Tayba (Villiers le Bel), Stéphane (Gonesse), Hassan (Garges), Nelly (Sarcelles), Audrey (Sarcelles).

Absents excusés :
Eros (Sarcelles), Mekkia (Garges), Eric (Gonesse).



-Informations au sujet de l’évolution de la campagne. Etat des signatures. Présentation des actions en cours.
-Point information venant du Comité de Campagne. Ainsi que du Collectif Immigration et Banlieue.
-Des participants ont demandé d'ajouter à l'ordre du jour la nécessité de clarifier la structure du comité de campagne notamment en désignant ses responsables. Afin de mieux coordonner notre action localement, un secrétaire et un porte parole seront donc désignés lors de la réunion. Par consensus, Wajdi est secrétaire et Yassine porte parole chargé des relations avec les médias.

-Bilan des dernières actions. Le collage et le tract produisent de bons retours, au jour d ‘aujourd’hui, une dizaine de personnes (en plus des premiers signatires) veulent être tenus au courant de l’évolution de la campagne localement et sont prêtes à s’investir. Toutefois, il est à noter l’investissement de manière inégal des membres du Comité. Pour le moment ce sont les mêmes copains et copines qui accomplissent l’ensemble des actions. Une meilleure répartition des tâches s’impose. De la même façon, bien que nous aurions pu avoir José Bové dimanche dernier, il nous a semblé préférable d’inscrire cette venue dans un cadre unitaire plus large. Nous préférons la construction politique au « coup ». Cette visite n’est donc que partie remise.

-La proposition de réaliser des tracts de Bové multilingue pour s’adresser à la population immigrée est validée.

-Le tract sur le logement n’ayant pas été fournit, une autre proposition est faite. Le tract est validé. Proposition de tract sur les prises de positions de Bové en faveur d’une paix juste et durable en Palestine, validé.

-Le blog du Comité est validé : http://comite95estpourbove.blogspot.com/

-En attendant, Eros et Nelly seront chargés des actions et du matériel propagande. Il fera le lien avec le département au niveau de la répartition du matériel, et mettra en place les actions. Son mail :eros_sana@yahoo.fr

-Une rencontre citoyenne sera organisé prochainement avec la participation d’un copain militant sur le thème de la rénovation urbaine et de l’urgence sociale autour du logement.

-Afin d'inscrire notre démarche dans le sens de l'unité et de l’esprit des Collectifs Unitaires, le secrétaire sera chargé de rédiger une lettre aux membres des Collectifs du Non des villes de Garges les Gonesse, Sarcelles, Villiers le Bel, Arnouville et Bonneuil, afin de rappeler que l’action de notre comité s’inscrit dans le cadre de la construction d’une force anti libérale locale et que nous serons appelés à nous retrouver après les élections présidentielles.

-Prochains tractages : Lundi et Mardi : Lycée de la Tourelle (Sarcelles) de 7.50 à 9.30. Mercredi 7.50 Lycée Simone de Beauvoir (Garges). Jeudi à la Gare de Garges-Sarcelles de 6.30 à 7.30. Vendredi Gare de Villiers le Bel de 6.30 à 7.30.
Un collage sera organisé sur Gonesse et Villiers le Bel cette semaine (jour à définir).
Pour ceux qui sont intéressés merci de vous signaler à Tayba qui centralise les bonnes volontés : tayba_alghazila@yahoo.fr

-prochaine réunion le 21.03.2007. Lieux à définir.

dimanche 11 mars 2007

Garde à vue controversée de 4 pères de familles à Garges

Des trotskistes "historiques" appellent à soutenir la campagne collective de José Bové

Par Jean-René Chauvin (ex-déporté à Mathausen, Auschwicz, Buchenwald), Michel Lequenne, Pierre Avot-Meyers, Jean Baummgarten, Gilbert Dalgalian, Claude Koval, Roland Vacher.

Nous sommes des "vétérans" du trotskisme qui n’ont jamais quitté la lutte pour " transformer le monde”, ayant dans le passé appartenu à des tendances différentes et se retrouvant dans une compréhension commune du caractère de la crise mondiale du système capitaliste qui est entré, avec le libéralisme, dans une nouvelle barbarie menaçant jusqu’à l’existence de l’humanité elle-même।De même nous nous retrouvons dans l’engagement pour l’altermondialisme, qui s’est largement développé en France à l’occasion de la lutte contre le projet de Constitution libérale de l’Europe en 2005.C’est un large mouvement de collectifs, avec un haut niveau de démocratie et d’organisation, qui, avec d’autres forces, a permis de réaliser une victoire dans la lutte contre le libéralisme.Ces collectifs se sont retrouvés en avant-garde pour les élections présidentielles en posant d’emblée la question de l’unité des forces antilibérales et plaçant ainsi les enjeux de cette bataille à un niveau supérieur.Ils se sont maintenus en dépit de ceux qui les niaient et des diverses manœuvres pour les instrumentaliser ou pour réduire leur indépendance et la démocratie qui s’y manifestait. Ils ont ainsi révélé l’espoir que l’on peut mettre en eux.Malgré ces réactions de santé politique, ils sont l’objet de diverses menaces. A l’échelle d’un tel enjeu, les calculs politiciens sont dérisoires et misérables.De ce point de vue, l’engagement de toute notre vie nous rend particulièrement et douloureusement attentifs au rôle que la LCR a joué cette dernière année.À l’inverse de la politique d’unité dans la lutte de classes, qui est celle de l’enseignement de Léon Trotski, et que nous pensions acquise, la LCR s’est tout à coup retirée sur elle même devant l’échéance de l’élection présidentielle.Elle tenta de justifier son refus d’être partie prenante du mouvement pour des candidatures unitaires par l’ambiguïté des textes adoptés quant à la nécessité d’un engagement net à ne participer en aucun cas à une alliance et à la participation de nos futurs élus à un gouvernement social-libéral du PS.Cette exigence était juste, mais se placer en marge du mouvement ne lui permettait pas de l’imposer.Ce sont les collectifs eux-mêmes qui ont empêché l’opération "hégémonie" du PCF. En bloquant ce hold-up organisé par le PCF et en appelant à la candidature de José Bové, ils ont reconstruit une perspective unitaire et déjoué les opérations de ceux qui tentaient de les manipuler.La LCR, après son refus de prendre une part active dans le rassemblement unitaire des Collectifs post-29 mai et son retrait complet de ce rassemblement en décembre 2006 (après St Ouen) et après son refus de revenir au sein de la nouvelle Coordination nationale (après Montreuil en janvier 2007), la LCR apparaît, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, comme le parti qui :a déserté le champ de bataille sans combattre ;a divisé le Front uni des antilibéraux lorsque ceux-ci refusaient de se soumettre à l’OPA du PCF sur le mouvement des Collectifs ;comme le PCF, a cherché seulement à renforcer sa propre organisation, dans une stratégie aux antipodes d’une volonté proclamée de recomposition à la gauche du PS et de construction à terme d’une Force nouvelle.En engageant la campagne de son porte-parole Besancenot, elle a durcit sa position, manifestant à la fois un mépris suicidaire pour le mouvement des collectifs, leur déniant leur caractère politique et la netteté de leur rejet radical du social-libéralisme, et en niant la représentativité unitaire de José Bové.Cette politique de division place la LCR sur le même plan que le PCF. Nous ne pouvons l’accepter.La construction d’un appareil qui met de côté les éléments essentiels du programme ne peut qu’aboutir à un échec comme appareil.Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer le pourquoi d’une telle dérive. Ce qui importe est d’en montrer les possibles conséquences désastreuses.Si la candidature de José Bové échouait, le mouvement des collectifs, privé d’un pôle, risquerait une dispersion pour toute une période, dont les conséquences s’étendraient jusqu’au-delà de nos frontières françaises.L’espoir serait mis à mal par cette dispersion et par les combinaisons politiciennes, régionales et locales, qui déjà esquissent leur mise en place.Nous sommes dans une de ces époques où chaque succès propulse en avant tandis que chaque erreur se paie très cher. Les responsabilités de la division sont donc énormes.La pratique du Front unique combiné à une stratégie transitoire adaptée aux réalités de l’époque a été l’apport majeur de notre mouvement.De ce fait nous en appelons à tous les militants, et d’abord à ceux de la LCR, de ne pas se laisser entraîner dans des voies sans issue mais à faire montre du courage politique en préférant l’intérêt général que manifeste l’ampleur sociale du mouvement des collectifs à celle des cocons partidaires, ou au repli sur les causes partielles.

Législatives : urgence de nous alterorganiser

URGENCE DE NOUS ALTERORGANISER POUR LES LÉGISLATIVES

Depuis les loi de 88 (voir le texte) et de 90 (voir le texte), le financement des partis est devenu PUBLIC. C’est l’argent des français-es qui est distribué aux partis politiques.
L’état a fait voter en 2002 un montant de 80 millions d’€ que se partagent chaque année les partis politiques comme suit (voir le détail) : UMP 31 Millions d’€, PS 20 M d’€, UDF 4,2 M d’€, FN 4,5 M d’€, PCF 3,7 M d’€, Verts 2 M d’€, LCR 525 000 €, LO 495 000 €, MRC 470 000 €, CPNT 644 000 €, etc. (ces chiffres sont réexaminés tous les ans à la hausse).
Les partis qui veulent institutionnaliser le bipartisme captent plus de 70 % du financement public chaque année.
Par comparaison, l'une des grandes difficultés de notre campagne électorale citoyenne (liliputienne), c'est l'immense faiblesse de ses moyens : 171 000 € de dépenses à ce jour (en réalité plus de 500 000 €, mais la plupart d'entre nous ne se font pas rembourser leurs frais, de déplacement par exemple, puisqu'il n'y a pas d'argent, ce qui représente un gros effort pour beaucoup de militants bénévoles endettés) ; 57 680 € de recettes seulement (là aussi un effort généreux de nos souscripteurs souvent modestes).
57 680 €, c'est 10% de ce que reçoit chaque année la LCR de l'état, 2% de ce que reçoit le PCF et 0,3% de ce que reçoit le PS !
Une fois de plus, nous sommes bien dans un système politique qui favorise à tous les niveaux les appareils. Ces derniers fonctionnent comme des filtres à l'égard du rapport entre les citoyens et les institutions politiques, d'autant plus qu'ils sont le plus souvent peu démocratiques. La prééminence des partis permet aux lobbies politico-financiers de contenir toute irruption citoyenne dans les urnes (d'autant plus si elle provient de milieux modestes, comme les banlieues par exemple). Tel est l'un des principaux obstacles à notre insurrection électorale.
En quittant la dynamique unitaire, les directions du PCF et de la LCR ont non seulement affaibli politiquement notre projet de candidature collective, mais aussi financièrement. Les appareils sont partis avec la caisse. Certes, cette caisse est la leur, mais aussi celle de membres du PCF et de la LCR restés avec nous dans la démarche unitaire.
Nous ne sommes cependant pas obligés de nous organiser en parti pour bénéficier de cette manne cruciale. Une structuration nationale administrative peut suffire. Cela nous permettrait de rester fidèle à notre principe d'alterorganisation politique, prolongeant l'irruption des citoyen-ne-s alterorganisé-e-s dans la campagne électorale (et non inorganisé-e-s).
Pour bénéficier de ce financement, une voix d’électeur rapporte 1,66 €, à partir de 1% de suffrages sur 50 circonscriptions sur le territoire de métropole.
Cela veut dire que si nos collectifs et comités présentaient dans l’hexagone suffisamment de candidat-e-s (au moins deux par département) et obtenaient deux millions de voix, nous pourrions nous financer en captant 3,3 M d’€ pour pérenniser nos luttes et la transformation sociopolitique que nous appelons de nos voeux.
Il est donc urgent de nous alterorganiser pour les législatives et de continuer à changer la politique pour changer la vie.
Bruno MALVEZIN (Bouches du Rhône) et Yannis YOULOUNTAS (Tarn)

Le comité Bové en deux mots

Ce blog est celui du Comité de soutien à la candidature de José Bové dans le Val d'Oise Est.
Composé de militantes et de militants aux parcours divers et variés, ce comité regroupe des citoyens venant des Collectifs Unitaires, ainsi que des personnes du monde associatif et de nombreux autres "électrons libres". Ensemble, ils ont fait le choix de promouvoir la candidature de José Bové localement.

Bové, candidat de l'altermondialisme, a par son parcours et ses combats montré qu'il savait être à l'ecoute des luttes de terrain. Parmi nous, beaucoup se souviennent du Larzac, du Petit Brad à Montpelier, de son voyage à Yasser Arafat en Palestine.
La candidature de Bové symbolise ce qu'il y a de mieux dans notre lutte pour un autre monde, plus égalitaire et pacifique.

Localement, battons nous pour cette vision de la socièté. Notre Comité est implanté sur Sarcelles, Garges les Gonesse, Villiers le Bel, Gonesse, Arnouville et Bonneuil en France.

Rassemblement solidaire pour le droit à la diversité linguistique et culturelle

Rassemblement solidaire pour le droit à la diversité linguistique et culturelle
Manifestation du 17 mars à Béziers pour l’occitan et la diversité.
samedi 10 mars 2007par joanda
Près de 15000 personnes sont attendues dans les rues de Béziers le samedi 17 mars à 14h pour manifester pour l’occitan et la diversité linguistique et culturelle en France. Personnalités diverses, vignerons, salariés, enseignants, associatifs, étudiants, syndicalistes, artistes, mouvements sociaux, etc... défileront dans les rues de Béziers pour le droit à la diversité linguistique et culturelle en France et dans le monde. Il faut créer un environnement favarable à l’enseignement, à la création, à la présence de la langue et de la diversité dans les médias, à son emploi dans la vie publique.
Rassemblement solidaire. Tous à Béziers ! Nous retrouvons beaucoup de valeurs défendues par grand nombre : pluralité culturelle, de la terre, partage, diversité, lutte contre une certaine forme de mondialisation, art de vivre, ouverture, etc... C’est pourquoi, des liens historiques et des valeurs communes nous rassemblent souvent dans nos divers champs d’action.
Les liens qui nous unissent sont évidents, et le grand mouvement associatif occitan (qui s’étale sur 32 départments du sud de la France et 5 grandes régions) souhaiterait que la manifestation du samedi 17 mars à Béziers rassemble plusieurs milliers de personnes (la même manifestation organisée à Carcassonne l’an dernier avait réunie 10 000 personnes) Déjà, près de 100 autobus sont annoncés et des parkings autobus et voitures sont en train d’être mis en place dans la ville.
Il faut que l’ensemble des acteurs sociaux, réseaux citoyens, se mobilisent pour la réussite de cette manifestation à Béziers et que l’information circule pour une grande mobilisation commune afin d’unir nos forces. On peut par exemple mettre en place :
une présence massive de chacun pour cette manifestation (en voiture, en bus...) chacun peut venir avec le panneau de sa ville ou de son village, etc... des banderoles faire circuler l’info en la publiant dans votre journal, en faisant circuler les affiches et les tracts (mise à disposition), en mobilisant le plus grand nombre tout autre bonne idée...
LE PROGRAMME DE CE SAMEDI 17 MARS A BÉZIERS
10h : Allées Paul-Riquet, Plan de la Citadelle : village occitan et stands, forums, animation 10h30 : arrivée d’un marathon dont le départ aura été donné plusieurs jours en amont des quatre coins de l’Occitanie 11h : conférence de presse avec des élus et certains candidats ou représentants 14h-17h : départ de la grande manifestation dans le centre ville de Béziers. RDV Allées Paul-Riquet. 18h : prises de paroles en public 20h : concerts gratuits aux Arènes coordonnés par le Mouvement altermondialiste Gardarem la Tèrra : plusieurs artistes vont faire vibrer les arènes (couvertes)
CONCERT GRATUIT DE SOUTIEN - A 20H AUX ARENES DE BÉZIERS :
L’Art à Tatouille Joanda Sofia e sa Bodega La mal coiffée Faydits La Cosconilha Maurèsca FD Brotto/Lopez Lou Seriol Goulamas’k
Toutes les infos : www.manifestarperloccitan.com Le site Gardarem la Tèrra : http://gardaremlaterra.free.fr

Réunion du Comité Bové Val d’Oise Est Mardi 6 Mars à Sarcelles

Réunion du Comité Bové Val d’Oise Est Mardi 6 Mars à Sarcelles
Trosième réunion du Comité Bové à Sarcelles
Salut à tous et à toute, la prochaine réunion du Comité Bové Val d’ Oise Est se déroulera le MARDI 6 Février à 20HOO à la MJC de Sarcelles (Allée Rodin, à côté du Foyer des Jeunes Travailleurs).
Pour toutes info : Liman Wajdi 06 60 79 58 58.
Voici une proposition d’ordre du jour, modifiable à souhait :
information nationale au sujet de la campagne Bové. Où en est on au niveau des signatures ? Point d’ensemble sur les actions des autres collectifs. Présentation du nouveau local de campagne, de l’organigramme, etc…
bilan des actions locales : tractages, collages, relation avec les habitants, relation avec les médias locaux.
Comment mieux agir sur l’ensemble des villes du Val d’Oise Est, car pour le moment, il semble que notre action ne concerne pas toutes les villes.
Sur le modèle des copains de Saint Gratien, je propose que l’on réalise des tracts de Bové multilingue pour s’adresser à la population immigré.
Présentation d’un tract sur le logement, sur la politique étrangère, ainsi que la présentation et notre Blog. Validation.
José Bové sera parmi nous le DIMANCHE 11 Février dans l’après midi. Comment organisera t on sa journée ?
En attendant cette réunion, voici quelques actions :
Suite à la réunion de Presles, il a été décidé d’organiser un rassemblement devant la Préfecture du Val D’Oise, pour dénoncer les entraves faites à la démocratie, en nous empêchant d’obtenir nos 5OO signatures. Une Rencontre publique d’une délégation de notre mouvement avec les élus du PS et du PCF du Val d’Oise, vendredi 2 mars à 17h30, sur le parvis de la Préfecture ; vous y ëtes bien entendu cordialement invités.
Le concert organisé par "St Gratien unis contre le libéralisme - Bové 2007" le 23 février a été interdit... 3 heures avant son lancement par Mme le maire de St Gratien. Ce n’était qu’un concert de chanson solo, française et autre. Le matériel prévu était plus que modeste. Le prétexte a été la sécurité et les délais de la demande. Or nous avions discuté pendant un quart d’heure avec un capitaine des pompiers pour prendre connaissances de toutes les règles de sécurité et les respecter. En fait, l’UMP n’a pas aimé le titre du concert : "Insurrection artistique contre la catastrophe libérale". Les libéraux, même lorsqu’ils se disent gaullistes sociaux comme ici, sont, à l’instar de la dictature du capital, une main de fer dans un gant de velours. Deux leçons : 1) Faire attention lorsqu’on prend une initiative, car dans les mairies de droite, nos initiatives seront sous le colimateur et il ne laisseront rien passer ; 2) Il faut protester collectivement contre les interdictions de ce type. Aidez-nous en envoyant le message ci-dessous. Par courriel, envoyez-le plusieurs jours de suite : cabinetdumaire@mairie-saintgratien.fr (par lettre : Mme le maire, Place Gambetta, 95210 St Gratien).
Une séance de collage aura lieu JEUDI 1 MARS à partir de 20h30. Un tractage se déroulera au Marché de de Sarcelles samedi et dimanche matin. Un autre tractage aura lieu à Garges en journée. Si vous souhaitez participer contactez nous.
Petit bilan de la dernière semaine :
Réunion de Presles. Présentation du Comité. Nous prenons du matériel de campagne.
Séance de collage sur Garges et une partie de Sarcelles.
Tractages au marché de Garges dimanche dernier. Boitage sur une partie de la Dame Blanche Nord.
Infos diverses nous concernant :
La visite de José Bové à Argenteuil :
- Visite Bové Argenteuil, 1ère partie
- Visite Bové Argenteuil, 2ème partie
Débat entre Eros Sana , membre de notre Comité (et de Veto !, ainsi que porte parole de Bové) et Louis Alliot du FN
Si vous souhaitez des informations sur notre Comité, et si vous souhaitez vous nous rejoindre, pour participer à la campagne de José Bové, n’hésitez pas à nous contacter.
Liman Wajdi - 06 60 79 58 58 - limanwajdi@yahoo.fr

Création du comité de Bové Sarcelles et Val d’Oise EST

Création du comité de Bové Sarcelles et Val d’Oise EST
Création du comité de soutien à Bové sur le Val d’Oise Est (Sarcelles, Garges, Villiers le Bel, Gonesse, Arnouville).
Titre : Compte-rendu de la réunion du 8 février 2007, MJC Sarcelles
Objet : Création d’un comité de soutien "Val de France" à la candidature de José Bové aux élections présidentielles d’avril 2007.
Après un bref tour de table, qui aura permis aux gens présents de mieux se connaître, Eros a pris la parole.
Il a rappelé à quel point le rassemblement d’Aubagne (3.000 spectateurs) avait souligné la popularité de José Bové au sein de la société française et l’espoir que sa candidature désormais officielle pouvait susciter. Il s’agit donc d’un bon début de campagne, d’autant plus que la couverture médiatique est pour l’instant relativement bonne.
Il est par ailleurs important de souligner que le candidat Bové peut s’appuyer sur les 125 propositions établies au cours des mois précédents par le biais des Collectifs unitaires, attendu qu’il a participé de bout en bout à ce processus, quand bien même celui-ci n’a finalement pas pu aboutir à une candidature unique de la gauche alter-mondialiste comme le souhait en avait été formulé par de nombreux militants.
Wajdi a formulé au nom de l’association Veto ! sa décision de se joindre à l’effort collectif qui se met peu à peu en place afin de finaliser la candidature Bové. Il a également évoqué le soutien du Collectif Immigration et Banlieue composé de diverses associations issues de la société civile.
Les intervenants ont ensuite longuement fait le point sur l’aventure des Collectifs unitaires et sur ce qu’il est convenu d’appeler leur demi-succès ou leur demi-échec.
Il est ressorti de ces discussions qu’il était tout à fait positif que l’action et la personne du candidat Bové puisse amener sur elle un certain consensus entre des militants venus de divers horizons et partageant des centres d’intérêts très divers mais au final assez convergents ; lutte contre l’ultra-libéralisme, les discriminations ethniques ou religieuses, promotion de l’écologie, travail social mené dans les quartiers populaires, etc.
Puisque la candidature en question ne sera pas gérée par un appareil, puisqu’elle n’apportera aucune place ou rétribution d’aucune sorte, la méfiance n’a pas de raison de s’installer entre les divers partenaires présents qui tous peuvent et doivent également concourir à son succès.
Concernant l’organisation :
Une prochaine visite de José Bové dans la circonscription sera organisée par Eros.
Les intervenant déjà engagés ont tenu à réaffirmer leur volonté de parvenir à rassembler les 500 signatures nécessaires d’ici 12 jours.
Les textes à tracter sont déjà prêts, ils seront photocopiés d’ici le dimanche 11 février et distribués ce jour sur les marchés de Sarcelles, de Garges et à la gare d’Arnouville par les intervenants disponibles qui se donnent rendez-vous à 9h00.
Une liste de diffusion sera créée regroupant l’ensemble des personnes présentes (titre provisoire : comitejosebove95sudest
- La prochaine réunion est fixée au jeudi 15 février, 20 heures, au même lieu.
Liman Wajdi O6 6O 79 58 58

dimanche 11 février 2007

Article du Parisien qui parle de la création du Comité


Un article du Parisien qui relate la création du Comité Bové

jeudi 11 janvier 2007

L’attaque néo-libérale contre la diversité culturelle

L’activiste et auteur A. Sivanandan est né à Sri Lanka mais vit et milite en Angleterre depuis 1958, l’année des émeutes raciales du quartier de Notting Hill à Londres. Il est le fondateur de la revue Race and Class et directeur de l’Institute of Race Relations (1) à Londres. Il a publié de nombreux textes sur l’expérience de la minorité noire en Grande-Bretagne [A Different Hunger (1982), Communities of Resistance (1991)], la mondialisation et la lutte pour le सोसिअलिसमे.

« La meilleure façon de comprendre la montée du racisme anti-musulman est de la considérer comme une tentative de punir ceux qui résistent la politique impérialiste du gouvernement britannique. Les racistes mènent leur bataille sur le terrain de la religion, mais leur véritable objectif et de confronter et battre les opposants à l’impérialisme.
En Grande-Bretagne, cette bataille prend aujourd’hui la forme d’une attaque contre le multiculturalisme – une politique qui a fait consensus pendant plus de 30 ans. Comme disait le ministre de l’intérieur de 1965 à 1967, Roy Jenkins (2), “ L’intégration n’est pas un processus d’assimilation qui réduit tout le monde au même niveau, mais l’égalité des chances, accompagnée d’une diversité culturelle dans un climat de tolérance mutuelle. ”
Le multiculturalisme consistait à reconnaitre qu’il y aurait des différences culturelles entre les citoyens britanniques – et c’est cette notion que le gouvernement actuel de Tony Blair cherche à remettre en cause. Le multiculturalisme est venu d’un mouvement antiraciste centré sur les travailleurs immigrés venus du sud de l’Asie et des Antilles après la deuxième guerre mondiale. Quoique souvent hautement qualifiés, beaucoup des nouveaux arrivants en Grande-Bretagne sont venus travailler dans les usines, les fonderies, les hôpitaux et les transports où nous occupions les postes les moins rémunérés.
En tant que travailleurs immigrés, nous avions les conditions de logement les plus difficiles et nous travaillions dans des endroits où le racisme était courant. Nous avons dû nous unir pour combattre le racisme dans les quartiers et les lieux de travail.
Nous avons combattu pour avoir le droit à un logement décent, pour des emplois mieux rémunérés, pour le droit de ne pas travailler la nuit et pour le droit d’être considérés comme faisant partie de la classe ouvrière britannique. C’était à travers ces combats que nous avions commencé à utiliser le terme “ noir ”.(3) C’était une description politique qui couvrait tous ceux qui devaient affronter le racisme, plutôt qu’un terme qui décrivait la couleur de la peau – une catégorie que nous avons élaborée afin de rassembler tous ceux parmi nous qui résistaient le racisme.
Nos luttes des années soixante et soixante-dix obligèrent le gouvernement à faire voter des lois interdisant la discrimination raciale et établissant des organismes publics comme la Commission pour l’Egalité Raciale. A beaucoup d’égards, ce fut une tentative d’ “ acheter ” ou de récupérer les mouvements qui existaient sur le terrain. Les autorités avaient peur que, si elles ne faisaient rien, la bataille leur échapperait et que cela alimenterait le radicalisme général qui existait à l’époque.
En 1981 de jeunes noirs de beaucoup de villes importantes se sont révoltés face au racisme. Le gouvernement a nommé une commission présidée par le juge Scarman pour enquêter sur les causes de ces émeutes. Une des conclusions de Lord Scarman était qu’il existait un “ déficit culturel ” chez les Afro-caribéens et les gens originaires du sous-continent indien. Une façon de remplir ce vide était de créer et subventionner des projets et des associations “ ethniques ”.
Le combat pour le multiculturalisme était en passe de devenir quelque chose qu’on peut résumer comme les trois ‘S’ – saris, samosas et steelbands. La “ culture ” ethnique fut accordée la priorité sur tout le reste – c’était la crème qui montait à la surface. C’était une période non pas d’ “ égalité des chances ” (equal opportunity) mais d’ “ égalité d’opportunisme ” (equal opportunism).
Ce processus a conduit rapidement à un glissement du multiculturalisme vers l’ “ ethnicisme ”. On insistait non pas sur ce que les différentes communautés avaient en commun à travers la lutte contre le racisme, mais sur ce qui les divisait sur le plan culturel.
La politique suivie bénéficiait essentiellement aux classes moyennes noires parce qu’elle leur proposait des emplois et une représentation au niveau des autorités locales. Mais elle n’a rien changé pour les jeunes noirs dans la rue, dont beaucoup étaient au chômage ou avaient un travail sans intérêt et sans perspectives.
Malgré ces limites, je suis toujours convaincu que le multiculturalisme doit être défendu contre ceux à droite qui ont hâte d’annoncer sa mort.
Aujourd’hui les forces de la mondialisation essaient de nous uniformiser culturellement et de nous obliger tous à adopter une culture unique – celle de l’économie libérale. Pour elles, le multiculturalisme est une barrière parce qu’il légitime l’idée de la diversité.
C’est pour cette raison qu’il est détesté par les partisans de la mondialisation néo-libérale qui nous disent que nous devons tous adhérer à l’idée de “ Britishness ”, comme si l’identité britannique était synonyme d’une seule et unique culture.
Cette notion de “ Britishness ” omet complètement la contribution faite par les immigrés à ce pays. Mais je ne parle pas ici de la contribution économique que presque tous les politiciens admettent facilement, mais de la contribution politique que nous avons faite à travers nos mouvements de résistance.
Lors que nous sommes venus ici et que nous avons découvert la discrimination, nous avons dit : “ Mais où est votre justice et votre fair-play britannique ? ” En le faisant, nous avons aidé à changer la culture dominante. Ceci est un fait qui est largement reconnu – mais quand ceux qui sont contre la politique étrangère de ce pays critiquent le gouvernement on leur dit que leur comportement est “ anti-britannique ”.
Donc l’attaque contre le multiculturalisme est menée au nom de “ l’identité britannique ”, et ceux qui la mènent justifient leur position en disant qu’ils sont contre la division et l’ “ auto-ségrégation ”.(4) Mais ils feraient mieux d’examiner les raisons économiques qui poussent à la ghettoïsation de certaines communautés noires.
Ils concluraient que ce sont les mêmes raisons qui expliquent pourquoi les Afro-caribéens et les Indo-pakistanais vivaient dans des logements de qualité inférieure dans les années cinquante et soixante. Parce que nous devons affronter le racisme, nous avons plus de chances d’être pauvres et donc d’habiter les quartiers les plus pauvres. L’idée que nous choisissons de vivre dans la pauvreté est un non-sens. Loin de vouloir rester à l’écart, il est clair que là où les musulmans ont la possibilité d’interagir avec d’autres communautés, ils le font avec beaucoup d’enthousiasme.
Le devoir de la gauche dans ces circonstances est de nous impliquer dans toutes les luttes contre la discrimination et le racisme dans nos quartiers.
Nous devons participer à la construction d’un nouveau mouvement ouvrier qui implique tous ceux qui se sont installé récemment dans ce pays.
En même temps, nous devons faire le lien entre ce qui se passe localement et ce qui se passe dans le reste du monde.
C’est l’impérialisme et la “ guerre contre le terrorisme ” qui a conduit à cette montée du racisme sous une nouvelle forme. Le combat contre le racisme doit également être un combat contre l’impérialisme. »
NOTES (1) Institute of Race Relations : www.irr.org.uk A. Sinanandan a été interviewé par Yuri Prasad. L’article a été publié dans Socialist Worker (G-B) le 23 octobre 2006 : http://www.socialistworker.co.uk/article.php?article_id=9972 Traduction française et notes de Claude Meunier. Cette interview paraîtra dans le n° 17 de la revue Socialisme International : www.revue-socialisme.org (2) Représentant de l’aile « modérée » du parti travailliste, Roy Jenkins était ministre de l’intérieur à une époque où l’immigration était au devant de la scène politique. (3) Jusqu’aux années soixante, on parlait plutôt de « gens de couleur ». L’influence du mouvement américain du «pouvoir noir » s’est fait également sentir en Grande-Bretagne à cette époque. (4) C’est un argument utilisé aujourd’hui par ceux qui, comme le ministre travailliste Jack Straw, font campagne contre le port du voile.

Charte pour une alternative au libéralisme

Charte pour une alternative au libéralisme

Sommaire
Charte pour une alternative au libéralisme
1 - Sécuriser l’emploi et augmenter le niveau de vie
2 - Installer un socle de droits individuels et collectifs
3 - Réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes
4 - Reconquérir les services publics et élargir l’appropriation sociale
5 - Refonder les politiques publiques et dégager les moyens d’une alternative
6 - Assurer un renouveau démocratique
7 - Initier un nouveau type de développement
8 - Construire une autre Europe dans un autre Monde

Charte pour une alternative au libéralisme
Les Assises nationales des collectifs du 29 mai et l’adoption d’une Charte pour une alternative au libéralisme au printemps 2006 constituent un événement politique important. L’esprit du 29 mai est bien vivant : le rejet du libéralisme est toujours là, l’exigence d’une alternative grandit.
Après le non au Traité constitutionnel européen (TCE) exprimé le 29 mai 2005, après la formidable mobilisation victorieuse des jeunes et des salariés contre le CPE, alors que se développe une action citoyenne d’ampleur pour les droits des migrants, les forces politiques, associatives et syndicales qui ont été motrices de la victoire du non au référendum, il y a un an, se retrouvent aujourd’hui pour proposer les bases communes d’une alternative au libéralisme.
Dans les luttes comme dans les urnes, nos concitoyens ne cessent d’exprimer le rejet des politiques libérales qu’on veut leur imposer depuis vingt ans. Et le 21 avril 2002 est là pour rappeler que notre peuple ne se satisfait plus d’une simple alternance. Il est temps d’ouvrir une véritable alternative et notre Charte se veut une contribution essentielle à ce débat.
Les politiques néolibérales, caractéristiques du capitalisme de notre temps, se développent depuis plus de vingt ans à l’échelle de la planète. Remettant en cause plus de deux siècles de luttes sociales et démocratiques, elles orchestrent un véritable recul de civilisation.
Cette offensive tous azimuts a pour objectif de modifier substantiellement le partage des richesses au bénéfice des profits et des détenteurs de capitaux, d’élargir la sphère du marché, de la concurrence et de l’appropriation privée, et de mettre l’économie hors de portée de la volonté démocratique.
Tous les pays industriels du Nord ont été dominés par ce dogme libéral : trop de contraintes, pas assez de fluidité, trop d’État et trop de réglementations sociales... Résultat : les profits se sont envolés, tandis que la part des salaires dans les richesses produites a baissé de dix points en vingt ans. Dans le même temps, les pays du Sud ont subi de plein fouet la libéralisation du commerce mondial et des politiques « d’ajustement structurel » particulièrement brutales
C’est cela qu’il faut changer. Cela implique que soit contestée la logique du libéralisme et de lui opposer d’autres finalités et d’autres méthodes.
Contrer l’offensive libérale Pour maximiser les profits du capital, les libéraux ont imposé partout les mêmes règles et méthodes.
Ils baissent le « coût du travail », désengagent les entreprises du financement de la protection sociale et entreprennent une baisse généralisée de la fiscalité sur le capital. À l’échelle planétaire, comme à celle de l’Europe, ils cassent la solidarité et amplifient le dumping social, fiscal et environnemental.
Partout, au nom de la prétendue nécessaire « fluidité » ou « flexibilité », ils font reculer l’essentiel des droits collectifs et des mécanismes de solidarité, misant sur une insécurité sociale qui amplifie les replis individualistes au détriment des résistances collectives. Une logique de régression absolue a ainsi commencé à s’installer : les nouvelles générations vivent plus mal que celles qui les ont précédées !
Ils élargissent constamment la sphère du marché en libéralisant les échanges et en faisant de l’éducation, de la culture, de l’information, de la santé et du corps humain lui-même de simples marchandises. Ils privatisent des entreprises industrielles et des services publics en ouvrant massivement le capital. Ils ponctionnent les revenus du travail et les orientent vers les marchés financiers en développant les systèmes assurantiels et les fonds de pension. Ils mettent au cœur de la dynamique économique la spéculation financière mondialisée, au détriment des investissements matériels et des dépenses sociales.
Ils privent l’État de toutes ses fonctions de régulation et de répartition tout en renforçant ses instruments de coercition et de contrainte sur les « classes dangereuses » et les individus. L’Etat social a été remplacé par l’État pénal. L’État a redéployé ses missions et renoncé à agir volontairement sur l’activité économique par sa fiscalité, ses instruments de crédit ou son secteur public. En même temps, partout reculent les instances de concertation et de décision plus ou moins démocratiques, remplacées par un petit nombre de décideurs publics ou privés, d’ experts ou d’instances dites « indépendantes » (Banque centrale européenne, autorités de régulation...).
Avec leur ultralibéralisme, ils imposent partout, et notamment en Afrique, un système de dépendance de type néocolonial qui accélère la liquidation de la paysannerie et élimine toute possibilité de souveraineté alimentaire. Pour de nombreux états, cela se traduit par un recul absolu des indicateurs les plus vitaux du développement humain.
Les résultats de ces choix, suivis obstinément depuis plus de vingt ans, dans le cadre de pouvoirs de droite « néolibéraux » ou de pouvoirs de gauche « sociaux-libéraux », ont abouti à des effets désastreux.
Le chômage est maintenu à un haut niveau et la précarité se développe largement, les deux exerçant une pression sur les salariés et encourageant à la résignation.
Le recul de l’État social et la montée de l’autoritarisme ont alimenté un doute massif sur l’action publique, ont favorisé les replis et aggravé le désengagement civique dans tous les pays.
La spirale inégalitaire s’est accélérée, après avoir été atténuée dans les trente années précédentes. La pauvreté s’est étendue et s’est aggravée, à l’échelle du monde comme à celle des pays riches eux-mêmes. Pauvreté et précarité ont déchiré les tissus sociaux, exacerbé les discriminations, installé durablement les mécanismes dangereux et violents de l’exclusion, nourri le rejet de l’Autre.
L’environnement s’est un peu plus dégradé, les ressources naturelles ont été gaspillées, notamment au détriment des pays et des régions les plus fragiles. Le modèle de développement capitaliste libéral mène la planète à une catastrophe écologique.
Le monde de l’information, de la culture et celui de la pensée se sont uniformisés avec la concentration croissante et la domination de quelques grands groupes multimédias transnationaux. Les idées libérales forment la trame d’une sorte de pensée unique : le capitalisme et sa « concurrence libre et non faussée » seraient devenus l’alpha et l’oméga de toute organisation sociale, certains allant jusqu’à décréter la « fin de l’Histoire ».
La révolution technologique informationnelle a ouvert de nouveaux espaces d’affrontement entre la logique de l’appropriation privée et de la défense des biens communs devenus fondamentaux dans le fonctionnement de l’économie, de la société et de la démocratie.
Depuis plus de vingt ans, nous avons pu mesurer les effets de ce véritable projet de société, faisant des indicateurs des marchés financiers la norme et le critère de toute rationalité, publique ou privée. Nous avons pu mesurer la nocivité de ces choix quand ils étaient mis en œuvre par des gouvernements de droite, en connivence avec les institutions patronales. Mais nous avons pu voir aussi combien étaient désastreuses toutes les politiques de gauche qui, d’une façon ou d’une autre, partaient du postulat qu’il fallait bien s’accommoder de ces normes capitalistes et libérales.
Dans tous les pays d’Europe, les salariés ont mené de nombreuses luttes contre tous ces processus. Des grèves et des manifestations imposantes ont eu lieu ces dernières années, notamment en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en Autriche, en Grande-Bretagne ou en France, contre les démantèlements des systèmes de protection sociale et de retraite ou les législations du travail. Une série de scrutins ou de référendums ont également témoigné du rejet massif des politiques libérales. Il s’agit aujourd’hui de rassembler toutes les forces disponibles, de créer les mobilisations d’ensemble nécessaires en France et en Europe pour un autre modèle social fondé sur la satisfaction des besoins humains.
Construire une alternative Nous savons donc aujourd’hui que le réalisme suppose de retrouver collectivement une autre voie. La source d’une amélioration de l’état du monde n’est pas dans la recherche du profit maximum et dans la marchandisation généralisée.
Notre objectif, c’est la satisfaction des besoins sociaux, le développement des capacités de chaque personne et donc plus de recherche, de qualification, de culture et de démocratie. Cela suppose de répartir et d’utiliser autrement les richesses disponibles, d’instaurer un socle ambitieux de droits collectifs et individuels, de restaurer des politiques publiques actives, de mettre au cœur du projet politique l’appropriation sociale et les services publics, d’instaurer une autre manière de décider de notre avenir commun, de concevoir un « alter-développement », de réorienter la construction de l’Europe et du monde.
Alors que les libéraux organisent le retrait de la volonté collective devant les forces obscures du marché, nous affirmons que l’utilisation des ressources disponibles relève de choix politiques. Il faut donc donner aux collectifs humains les moyens nécessaires pour réaliser les objectifs qu’ils se sont démocratiquement fixés.
De tels objectifs se heurtent aux intérêts des forces et classes dominantes, ils susciteront leur résistance. Leur réalisation sera le résultat d’un mouvement continu articulant mobilisations sociales, débats citoyens et perspectives politiques.

1 - Sécuriser l’emploi et augmenter le niveau de vie
Pour en finir avec la faillite sociale du libéralisme Plus de vingt ans de domination du libéralisme en France, plus de vingt ans à économiser sur les êtres humains pour maximiser les profits. Les résultats sont hélas connus : plus de 5 millions de chômeurs réels, 4 millions de personnes vivant en dessous du seuil officiel de pauvreté - 7 millions si on applique les critères d’Eurostat -, la précarisation de millions de salariés, d’exploitants agricoles, d’artisans. En France comme ailleurs, les politiques libérales conduisent à une faillite sociale.
Nous n’admettons ni la fatalité du chômage ni celle de la précarité. La norme doit devenir celle de la sécurisation de l’emploi, des revenus et de la formation. L’emploi n’est pas une variable d’ajustement mais un droit social qui doit être reconnu par la Constitution et faire l’objet de politiques cohérentes visant à éradiquer le chômage.
Une nouvelle politique fondée sur des principes clairs Il faut rendre effectif le droit à l’emploi. Pour cela, un nouveau statut du salariat est nécessaire, reposant sur trois grands principes : continuité du contrat de travail, obligation de reclassement, financement mutualisé à la charge des entreprises. Le salarié privé d’emploi conserve son salaire et ses droits sociaux (protection sociale, retraite...) et doit bénéficier d’un service public de l’emploi agissant pour favoriser sa formation, qui est un droit, et son devenir professionnel.
Le principe est que tout salarié doit pouvoir disposer d’un emploi stable à plein temps, en CDI, avec la reconnaissance d’un droit à la formation sur le temps de travail. Le CDI à temps complet doit redevenir la norme avec l’objectif de mettre hors-la-loi le temps partiel imposé et les différents contrats précaires.
Construire un nouveau cadre pour le travail et l’emploi Un préalable à une politique alternative en matière d’emploi est la suppression des dispositifs libéraux : abrogation du contrat nouvelles embauches (CNE) et de la loi sur l’égalité des chances (apprentissage à 14 ans, travail de nuit dès 15 ans, clauses de suppression des allocations familiales en cas d’absence...), fin des cadeaux fiscaux et sociaux faits aux entreprises, dont aucun n’a été efficace pour créer des emplois, retour sur les entorses à la durée légale du travail.
Les gouvernements libéraux n’ont eu de cesse de réduire les garanties conquises par de longues années de lutte par les salariés. Il convient de les rétablir en donnant aux salariés et aux services de l’État des moyens réels de contrôle. Pour contrecarrer le droit tout puissant du patronat à licencier, les élus du personnel disposeront d’un droit de veto suspensif et verront leurs pouvoirs élargis en matière d’emploi et de revenu. Il faudra renforcer les procédures de contrôle public en redonnant ses moyens et prérogatives à l’inspection du travail, en rétablissant l’autorisation administrative de licenciement et en la renforçant. Les licenciements boursiers seront interdits par voie législative et les licenciements abusifs frappés de nullité avec obligation de réintégration.
Les concentrations capitalistes ont suscité des cascades de sous-traitances faisant subir aux PME des contraintes de plus en plus lourdes, qui conduisent dans bien des cas à des faillites, au nom de la « concurrence libre et non faussée ». La puissance publique doit mettre un terme à la logique du dumping social en assurant le respect des droits sociaux.
Enfin, les délocalisations doivent faire l’objet d’un contrôle, avec, là aussi, création d’un droit de veto suspensif des représentants du personnel et d’un droit de préemption, voire de réquisition par les salariés et/ou la collectivité des entreprises abandonnées par leurs patrons pour cause de délocalisation ou de suppression d’activité.
Assurer à chacun et à chacune un emploi et un revenu décent Le pouvoir d’achat doit être revalorisé et le droit au salaire garanti ; l’écart des salaires doit être réduit. La première priorité est le relèvement des salaires, revenus et indemnisations les plus bas. En particulier, le SMIC doit être porté à 1 500 euros nets et les minima sociaux doivent être augmentés pour permettre à chacun de pourvoir aux besoins d’une vie décente ; les stages en entreprise doivent être obligatoirement rémunérés. D’autre part, le relèvement des rémunérations du travail, qui doit être indexé sur la hausse réelle des prix et prendre en compte les gains de productivité, est un levier puissant de dynamisme économique. Conjugué à un objectif de plein emploi et donc d’éradication du chômage, il permet de financer des assurances sociales (maladie, retraite, famille) qui demeureront bien entendu mutualisées.
L’action contre le chômage reposera sur trois piliers : la création d’emplois publics pour satisfaire prioritairement les besoins sociaux ; le développement de l’activité économique utile et de l’économie sociale et solidaire ; la réduction du temps de travail à 35 heures pour toutes et tous, sans perte de salaire ni aggravation de la flexibilité ou de l’intensification abusive du travail. Au fur et à mesure des gains de productivité, notre objectif est d’atteindre une semaine de 32 heures : il faut en finir avec l’antienne de la droite et du patronat qui consiste à rabâcher qu’on peut « travailler plus pour gagner plus » : dans le meilleur des cas, on travaille plus pour gagner autant.

2 - Installer un socle de droits individuels et collectifs
Ce qui est vrai sur le plan social et économique l’est aussi pour tout ce qui fonde une société : le libéralisme tend à nous individualiser face au marché, sans réels droits garantis par la collectivité. Il tend ainsi à rogner, voire à supprimer les protections collectives et les droits fondamentaux. A l’inverse, nous réaffirmons non seulement qu’une société doit énoncer un ensemble de droits fondamentaux et universels, mais encore qu’elle doit se donner les moyens de les appliquer en faveur de toutes et tous. Ce qui, en premier lieu, implique de faire de l’extension et de l’exercice des droits une obligation constitutionnelle : l’engagement de l’État pour y parvenir relève d’une obligation.
Aujourd’hui le libéralisme parle « d’égalité des chances » pour mieux masquer l’inégalité profonde des droits. Il fait semblant d’y répondre par des traitements purement caritatifs, misérabilistes et parfois clientélistes. Face à ce « choix » nous remettons le principe d’égalité au cœur de notre projet : égalité sociale, politique, civique, égalité des droits.
Nous reconnaissons et soutenons les spécificités de luttes de telle ou telle partie de la population qui subit des discriminations en raison de son origine, sa couleur de peau, sa condition sociale, son orientation sexuelle ou encore son handicap mais nous avons la volonté d’intégrer ces luttes dans une vision égalitaire, solidaire, universaliste et émancipatrice des droits individuels et collectifs.
Les droits universels concernent le respect de la personne et de son intégrité. Ils comprennent l’égalité entre les hommes et les femmes, la liberté de conscience (et son corollaire, la laïcité qui doit être défendue et étendue), la liberté de disposer de son propre corps...
Les droits fondamentaux doivent garantir une vraie place dans la société à toute personne qui y réside et lui permettre l’expression de sa responsabilité pleine et entière.
La primauté de la loi doit être respectée. Cela suppose notamment que soit garanti un accès égal pour tous et toutes :
Aux biens communs de l’humanité tout en garantissant leur préservation : l’eau, l’air, l’énergie, un environnement de qualité...
Aux besoins sociaux fondamentaux : droit à un logement décent, droit à un emploi, droit à la santé, à l’éducation, à une information pluraliste, à la culture, à un revenu minimum garanti, à l’accès à des transports qui puissent assurer la libre circulation de chacun... Cela passe par la création, la restauration et/ou le développement de services publics et cela peut aller jusqu’à la gratuité dans certains domaines. En matière de logement notamment, il doit être possible de recourir facilement à la justice face aux pouvoirs publics lorsqu’ils ne respectent pas le droit.
A l’éducation. Il faut reconstruire un grand service public national laïque de l’éducation (supposant la gratuité réelle), de la maternelle (avec possibilité d’accès dès 2 ans) à l’université, en rupture avec les politiques actuelles qui n’ont eu de cesse de le fragiliser. Ce service public ne souffrira d’aucune inégalité territoriale en matière de financements. Un plan pluriannuel de créations de postes d’enseignants et de non enseignants sera programmé et, plus généralement, un plan ambitieux de lutte contre l’échec scolaire et la ségrégation sociale.
A la tranquillité et à la sécurité publique. Cela suppose de mettre un terme aux politiques sécuritaires développées depuis vingt ans qui ont démontré leur caractère discriminatoire et injuste. La lutte contre la délinquance, les phénomènes de violence, les incivilités, ne doit pas seulement traiter les conséquences par la sanction mais, en premier lieu, s’attaquer aux causes profondes. Elle doit notamment s’inscrire dans une politique globale en matière d’emploi, d’éducation, de formation, de logement, de prévention, de justice. Les forces de police devront conduire leur action dans le cadre d’une déontologie fondée sur le respect des personnes, voir leurs missions réorientées dans le sens de la prévention (d’où la nécessité d’un système de police de proximité) et de l’élucidation des faits, répondre de leurs actes en cas de « bavures » ou de manquements graves aux libertés et droits fondamentaux ; elles devront être soumises à un véritable contrôle citoyen. Elles devront également bénéficier d’une formation citoyenne en ce sens et de meilleures conditions de travail (horaires, locaux...) tout en voyant leur mission réaffirmée par rapport aux polices privées et municipales que nous rejetons.
A une justice indépendante et égalitaire. L’institution judiciaire devra faire l’objet d’une profonde transformation, afin de favoriser l’indépendance de la justice et l’accès égal des citoyens à celle-ci, de promouvoir une politique pénale rééquilibrant le droit à l’avantage des moins protégés, de garantir les droits de la défense, de limiter drastiquement les mesures attentatoires aux droits des justiciables (comparutions immédiates ou mises en détention préventive...), d’assurer la transparence des procédures mises en œuvre. Quant aux prisons, il devra être mis un terme au tout carcéral et aux prérogatives discrétionnaires de l’administration pénitentiaire, tout en respectant et développant les droits fondamentaux des personnes détenues et en les faisant bénéficier de véritables politiques de réinsertion.
A l’exercice de la citoyenneté. Il doit être développé dès l’enfance en facilitant l’exercice de responsabilités par les jeunes mais aussi tout au long de la vie par des assemblées de citoyens effectivement impliquées à tous les niveaux de décision. Le droit d’initiative populaire sera institué. La liberté d’expression et le respect des libertés publiques seront garantis.
A la culture qui favorise l’émancipation des femmes et des hommes, en garantissant l’accès à la création et aux œuvres, notamment par l’école et l’éducation populaire. Cela n’est possible qu’en mettant fin à l’hégémonie de quelques groupes financiers sur la production culturelle. Dans ce cadre, nous défendrons le droit à l’exception culturelle pour tous les peuples.
Aux nouvelles technologies de l’information et de la communication qui prennent une importance grandissante dans tous les domaines : nous refusons qu’elles soient réservées à une minorité.
Des droits pour les salariés : Élargir les droits et les pouvoirs des salariés dans les entreprises.
Rétablir le principe selon lequel les accords d’entreprise ne peuvent être moins favorables pour les salariés que les accords de branche, et ceux-là moins favorables que le Code du travail.
Abroger les lois démantelant la protection sociale. En particulier, prendre en charge à 100 % les soins de santé et rétablir le droit à la retraite à taux plein à 60 ans, sur la base des 37,5 annuités, avec retour de l’indexation des retraites sur les salaires.
Garantir le respect intégral des libertés syndicales et du droit de grève.
L’égalité des droits opposée à toutes les discriminations :
Abroger les lois discriminatoires à l’encontre des migrants et garantir leurs droits, à commencer par une régularisation des sans-papiers et l’octroi d’une carte de résident de dix ans ; réhabiliter le sens de la fraternité autant que celui de la solidarité. Abroger toutes les lois liberticides.
Lutter conte les inégalités qui frappent les personnes handicapées à de multiples niveaux tels ceux de la scolarité, de l’emploi, des loisirs, du transport et de la représentativité politique.
Assurer le libre choix de son orientation sexuelle et la lutte contre toute forme d’homophobie, de lesbophobie et de transphobie.

3 - Réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes
Malgré des avancées législatives obtenues par la lutte des femmes, les inégalités entre hommes et femmes sont profondément ancrées dans notre société et restent largement tolérées. Ces inégalités dans tous les domaines de la vie ont largement précédé le capitalisme et la mondialisation libérale, mais celle-ci les utilise parfaitement pour en tirer profit. Le taux de chômage des femmes est plus élevé, elles subissent davantage le temps partiel imposé, elles touchent des salaires plus faibles ; elles constituent la majorité des travailleurs pauvres et des chômeurs non indemnisés ; leur retraite est inférieure de 40 % en moyenne à celles des hommes.
Les femmes sont les premières victimes des politiques libérales, elles font face aussi à une offensive réactionnaire, d’ordre moral et religieux, qui fragilise leurs acquis et tend à renforcer l’ordre patriarcal. La question de l’égalité entre les hommes et les femmes doit être au cœur de tout projet de transformation sociale. Il s’agit d’intégrer dans tous les domaines (éducation, formation, marché du travail, administrations...) la lutte contre les stéréotypes sexistes qui enferment les femmes comme les hommes dans des rôles sociaux spécifiques. De même, l’objectif de répartition équitable entre hommes et femmes du travail rémunéré (travail professionnel) et non rémunéré (travail domestique) ainsi que des revenus (application réelle de l’égalité salariale) est la condition permettant aux femmes d’accéder à une réelle autonomie. Enfin, il est de la responsabilité d’une politique alternative de mettre fin aux violences, trop longtemps occultées, subies par les femmes.
Cette orientation générale doit se traduire par la mise en œuvre de droits fondamentaux garantis pour toutes les femmes :
La libre disposition de son corps.
Le droit à l’avortement libre et gratuit ; des moyens supplémentaires pour les centres de planification et d’IVG, la gynécologie médicale et hospitalière afin que ce droit soit accessible à chacune sur l’ensemble du territoire.
Le droit à un emploi à temps plein pour chacune et, dans le cas du temps partiel, le passage immédiat à temps plein pour les personnes qui le souhaitent.
Le droit aux prestations sociales de remplacement (allocations chômage, minima sociaux...) comme droit individuel indépendant de la situation familiale ; ces prestations doivent être suffisamment revalorisées pour permettre une vie décente et autonome.
La mise en œuvre de mesures contraignantes pour les employeurs afin de résorber les inégalités salariales et passer de l’égalité formelle contenue dans la loi à l’égalité réelle ; la reconnaissance des qualifications des emplois dits « féminins » et leur revalorisation.
La prise en charge, par la collectivité et au moyen de services publics adaptés, de la petite enfance et des personnes âgées afin que les femmes ne soient plus contraintes d’assumer ces charges familiales au détriment de leur vie professionnelle.
La lutte contre toutes les formes de violences ; cela passe par une politique publique mettant en œuvre des moyens de prévention, d’éducation et d’information et des mesures en faveur des femmes victimes de violences (lieux d’écoute et d’accueil, maintien dans le domicile pour les femmes qui le souhaitent et dispositif de mise à l’écart du mari/compagnon violent, accompagnement psychologique si nécessaire...).
Le refus de la prostitution et de l’esclavage sexuel. Des dispositifs d’urgence doivent être mis en place pour permettre aux personnes voulant se libérer du système prostitutionnel d’avoir une alternative fiable.
La reconnaissance d’un statut autonome pour les femmes immigrées et la révision des conventions bilatérales, entre la France et certains pays, qui ne respectent pas les droits des femmes.
La reconnaissance des violences sexistes et lesbophobes comme motif pour obtenir le droit d’asile.
La représentation équilibrée des femmes et des hommes (parité) dans la vie démocratique, à tous les niveaux de décision.

4 - Reconquérir les services publics et élargir l’appropriation sociale
Le développement des services publics est la garantie première de la mise en œuvre des droits fondamentaux, de leur accessibilité à toutes et tous, de manière égale sur tout le territoire. La Constitution doit reconnaître leur rôle et leurs principes intangibles : égalité d’accès, continuité territoriale, adaptabilité et solidarité. Ces principes fondamentaux d’une société solidaire sont contredits par la logique de concurrence et de privatisation qui a prévalu depuis une vingtaine d’années.
Pour inverser cette logique, nous agirons en faveur des perspectives et propositions suivantes :
Les privatisations totales ou partielles et les ouvertures du capital seront stoppées et les lois de privatisations abrogées. L’ensemble des services et des entreprises de réseaux concernés doit relever du secteur public, sous forme de monopoles publics (énergie, transports, télécommunications, activités postales, autoroutes...).
A cet effet, les services publics doivent être protégés de la concurrence et les règles européennes actuelles de libéralisation remises en cause. Nous agirons pour le refus de toute directive de type « Bolkestein » et de toutes les directives européennes de libéralisation des services publics ainsi que pour la sortie de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS).
Un vaste plan de rénovation et de développement sera mis en œuvre, notamment en matière de service public de l’emploi, de la santé, de l’éducation, de la recherche, de la justice, de la culture...
Des services publics doivent être créés pour : l’eau, le logement, la petite enfance, le médicament, le traitement des déchets, l’aide aux personnes âgées, aux personnes dépendantes, aux personnes handicapées. En ce qui concerne le logement, la maîtrise publique des sols urbains doit être instaurée, la spéculation immobilière lourdement taxée et les loyers encadrés.
L’exercice des missions de services publics, à tous les niveaux, par des opérateurs publics doit être la règle. En cas de délégation, celle-ci doit être exceptionnelle, limitée et contrôlée, et le retour à un opérateur public doit être possible à tout moment.
La gratuité doit être un objectif pour la plupart des droits fondamentaux : c’est au moins le cas pour la petite enfance, l’enseignement, la santé et les transports publics de proximité. Pour les services qui ne sont pas gratuits, des tarifs abordables et identiques doivent être garantis partout et de façon égale.
La démocratisation des services publics passe par un pouvoir de contrôle et de décision des usagers, des élus et des salariés. Pour déterminer les grands choix (en matière de tarifs, d’investissement, de nouveaux services, de normes de qualité...), il faut combiner le souci de proximité exprimé à l’échelon local avec le respect de l’intérêt général et de l’égalité de tous devant les services publics. Une évaluation doit être faite de l’efficacité des services rendus, de leur organisation et de leurs coûts, non pas d’abord en fonction de règles comptables mais en fonction de la satisfaction des besoins.
La coopération entre les opérateurs publics nationaux doit s’engager au niveau européen. Dans certains domaines (l’énergie, les services postaux, les télécommunications, le transport ferroviaire, la sécurité alimentaire, maritime et aérienne...) la question de la création de services publics européens est à l’ordre du jour.
Les services publics sont un instrument essentiel de la solidarité sociale, de l’effectivité des droits fondamentaux et la garantie de leur accès pour tous sur l’ensemble du territoire ; et pas n’importe quel instrument : ils opèrent une redistribution non monétaire et collective. Ils sont aussi un instrument de la citoyenneté et donc de la démocratie. Ils constituent un mode d’amélioration du niveau de vie des couches populaires en répondant à des besoins sociaux majeurs. Leur essor, décidé collectivement, contribue aussi à la promotion d’un autre mode de développement. Leur extension est un facteur fort de création d’emplois. Les services publics sont une dimension majeure de la transformation sociale.
L’appropriation sociale de toute une partie de l’outil économique est nécessaire pour orienter autrement cet outil. Son champ dépasse celui des services publics et concerne aussi des secteurs stratégiques de l’économie afin de garantir des choix en fonction de l’intérêt général. C’est bien entendu au débat public de trancher ce qui doit ou non relever de la maîtrise publique et le niveau pertinent d’organisation et de contrôle (du local au national). Les modes de contrôle social ne sont pas nécessairement les mêmes selon les secteurs et leur importance stratégique. La question de l’appropriation sociale doit être posée dans l’optique de modifier, pour la détermination de notre destin, le rapport des forces entre le capital et la souveraineté populaire. Il s’agit de donner à la société les moyens de contrôler et d’orienter son développement. L’appropriation sociale n’est pas une condition suffisante de la transformation sociale ; elle en est une condition nécessaire.

5 - Refonder les politiques publiques et dégager les moyens d’une alternative
Pour contredire la logique de la main libre aux marchés financiers, il faut agir avec détermination. Contrairement à ce que disent les tenants du libéralisme, il n’est pas vrai qu’une logique publique de satisfaction des besoins manque aujourd’hui des moyens de ses ambitions. Par exemple, les dix points de produit intérieur brut accaparés en dix ans par le capital au détriment des revenus du travail représentent, chaque année, 160 milliards d’euros. Nous pensons donc que des moyens importants sont mobilisables, dès l’instant où on se fixe le double objectif de répartir autrement les richesses disponibles et de réorienter l’activité économique. De plus, notre politique de réduction du chômage et de revalorisation salariale contribuera aussi à l’accroissement des ressources publiques et de solidarité sociale.
A partir du soutien et de l’intervention populaire et d’une action résolue de l’État, plusieurs types d’interventions et de moyens peuvent être combinés :
L’objectif de politiques économiques publiques (d’investissement, de recherche, d’innovation) doit viser à la satisfaction la plus large des besoins sociaux. Ces politiques doivent se mener dans le cadre d’une planification démocratique et viser notamment le développement de l’emploi, la diversification des activités et l’économie des ressources non renouvelables.
Pour contribuer à cet effort, plusieurs sortes d’initiatives publiques peuvent être prises : création de nouveaux services publics, initiatives en faveur de services publics européens, soutien à la gestion décentralisée de biens publics comme l’eau, encouragement de l’économie sociale et solidaire qui a besoin d’un statut clairement défini.
La fiscalité doit être réformée, selon un principe de justice sociale, afin d’accroître les ressources et les orienter vers les dépenses utiles et non vers les placements financiers. Dans ce cadre, s’imposent la revalorisation de l’impôt sur les hautes tranches de revenus, une taxation plus forte du patrimoine et des fortunes, un relèvement de la fiscalité sur les entreprises, sur les profits non réinvestis, sur les transactions financières et la publicité. La réforme de l’impôt sur le revenu doit ainsi réintégrer dans le droit commun les revenus financiers et ceux de la propriété, ce qui permettra corrélativement de limiter les impôts indirects, et notamment la TVA qui sera supprimée sur les produits de première nécessité. Dans le même sens, les réformes de l’impôt foncier, de la taxe professionnelle et de l’impôt sur les sociétés permettront de taxer les gâchis économiques et environnementaux. La fiscalité locale, particulièrement injuste, sera réformée pour assurer l’égalité fiscale, permettre la solidarité entre les territoires et la péréquation entre les régions les plus riches et les plus pauvres.
Une telle réforme fiscale permettrait de mobiliser les ressources budgétaires nécessaires. Cela suppose bien sûr de mettre fin à la logique du Pacte de stabilité qui limite la dépense publique, aussi bien dans chacun des pays qu’au niveau européen. L’harmonisation sociale passe au contraire par une extension des budgets publics à ces deux niveaux.
Le contrôle des fonds publics sera assuré et démocratisé. La loi élargira en particulier les procédures de contrôle des crédits accordés aux entreprises. Les aides qui sont consenties aux entreprises sous forme d’exonération ou de baisse de cotisations sociales devront, dans un premier temps, être conditionnées au respect par les entreprises bénéficiaires de normes sociales et d’objectifs chiffrés de création d’emplois ; ensuite, ces aides devront être progressivement supprimées. Le débat se poursuivra sur les aides directes accordées aux entreprises qui, dans l’immédiat, seront soumises au respect de stricts critères sociaux et environnementaux. En tout état de cause, une politique alternative s’attachera à transformer en profondeur les mécanismes du crédit : celui-ci sera réorienté dans une logique publique de développement humain et durable. Un pôle public d’institutions financières et bancaires sera mis en place afin de réorienter les ressources vers les besoins sociaux prioritaires et les dépenses utiles.
L’indépendance accordée aux institutions bancaires, à l’échelle nationale et supranationale, notamment européenne, doit être remise en cause afin qu’elles soient placées sous contrôle démocratique et mises au service des objectifs démocratiquement décidés. L’ensemble des institutions financières et bancaires, privées, publiques ou mutualistes, sera soumis à des obligations d’intérêt général, et tout d’abord celle d’assurer un service bancaire de base, universel et gratuit, pour lutter contre l’exclusion bancaire touchant les plus démunis.
Les assurances privées se sont vu ouvrir un boulevard, avec les contre-réformes de la santé et des retraites. Elles doivent être réintégrées dans une logique de service public qui assure la couverture des risques obligatoires.
Le principe des cotisations sociales patronales doit être défendu contre la volonté de désengagement manifestée par le patronat. Dans l’immédiat nous demandons que les pratiques antisociales des entreprises soient surtaxées (contrats précaires, intérim, temps partiel, licenciements...). Si le débat doit se poursuivre sur le dégagement de ressources complémentaires pour la protection sociale, nous affirmons d’ores et déjà notre refus de la logique de fiscalisation sur le dos des ménages voulue par les libéraux.
Par rapport aux entreprises de sabotage financier qu’aurait à subir un programme de transformation sociale, les pouvoirs publics devront avoir la responsabilité et la capacité de prendre toutes les mesures de contrôle des capitaux, nécessaires pour contrer les fuites de capitaux et les délocalisations sauvages.

6 - Assurer un renouveau démocratique
Dans la reconstruction que nous proposons, la dynamique démocratique n’est pas un supplément d’âme. C’est une rupture démocratique que nous entendons promouvoir. Face aux choix dictés par une minorité qui détient tous les leviers de commande, il faut replacer la souveraineté populaire au centre de notre projet démocratique.
Cela passe par la mise en place d’une autre République, d’une Sixième République instaurant un nouveau système politique, d’une République démocratique et sociale, représentative et participative, laïque et émancipatrice. Elle ne doit pas être décidée par en haut : son architecture devra faire l’objet d’un vaste débat national, suivi de l’élection au suffrage universel d’une Constituante, puis d’un vote par référendum.
Cette reconstruction implique d’abord la remise en cause de la monarchie présidentielle et de l’élection du chef de l’État au suffrage universel, la subordination de l’exécutif à l’Assemblée nationale, la généralisation de la proportionnelle, la suppression du Sénat actuel, la désignation par le suffrage populaire des instances décisionnelles, la limitation drastique des autorités prétendues indépendantes qui échappent à la souveraineté populaire.
La souveraineté populaire sera également renforcée par la parité ainsi que par le non-cumul et la limitation du renouvellement de chaque type de mandat. Un statut de l’élu lui garantissant ses droits sociaux et professionnels en fin de mandat sera en revanche créé. Des mécanismes seront instaurés afin de permettre la révocation d’élus coupables d’abus, de corruption ou de manquement grave aux principes démocratiques.
L’égalité de tous sur le territoire sera restauré : la nécessaire décentralisation ne doit être ni le cheval de Troie des inégalités sociales, fiscales et autres, ni le cadre d’une nouvelle féodalisation des territoires et des pouvoirs. Les lois de décentralisation Raffarin seront abrogées. L’organisation territoriale du pays devra être totalement repensée. Un débat sera organisé sur la répartition des responsabilités entre les différents niveaux territoriaux. Des missions essentielles doivent relever de l’échelon national, d’autres compétences revenir aux collectivités dans le respect des principes d’égalité, de service public, de péréquation fiscale et de transparence des procédures de décision.
L’exercice de la citoyenneté sera étendu et les pouvoirs directs des citoyens seront considérablement élargis, avec des droits d’initiative et de contrôle ; la généralisation de la démocratie participative viendra compléter la démocratie représentative. Le référendum d’initiative populaire sera instauré. Les associations, maillon irremplaçable du tissu social, de la démocratie et de l’éducation populaire, bénéficieront des moyens permettant leur fonctionnement indépendant.
Dans la perspective d’une démocratie sociale, de nouveaux droits dans l’entreprise doivent établir en tout domaine la possibilité d’intervention des salariés, de leurs institutions et de leurs organisations. Le système actuel de représentativité syndicale doit être revu afin de permettre aux salariés d’être représentés par les syndicats de leur choix. Cela passe également par l’extension des droits du comité d’entreprise, avec notamment l’instauration d’un droit de veto sur toute disposition contrevenant aux droits fondamentaux des salariés, et son adaptation dans les entreprises de moins de 50 salariés. Le Code du travail devra intégrer le meilleur des conventions collectives de branche et des accords d’entreprise afin de faire converger par le haut les droits des travailleurs. De la même façon, dans les trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière), les droits des institutions représentatives des personnels seront étendus.
En ce qui concerne les élections locales et européennes, les droits démocratiques, déjà accordés aux citoyens européens, seront étendus immédiatement aux autres résidents étrangers. Nous sommes également pour l’extension de la citoyenneté permettant le droit de vote à toutes les élections. Les modalités en restent à définir : droit de vote donné automatiquement aux résidents ou acquisition de la nationalité par ceux-ci.
Le droit à l’information et le droit d’informer, le pluralisme des courants d’opinion, la diversité des composantes du peuple et le débat contradictoire doivent être garantis par la Constitution, rendus effectifs par un service public de l’audiovisuel démocratisé, financés par l’accroissement des ressources publiques, et favorisés par l’essor de média associatifs libérés des contraintes publicitaires.
On ne peut dissocier la question de la démocratie en France de celle de la construction d’une Union européenne qui est souvent un moyen de s’abstraire de tout contrôle populaire. Devra notamment être garanti dans notre Constitution le droit imprescriptible du peuple de refuser une loi ou des règles européennes au moyen du suffrage universel direct.

7 - Initier un nouveau type de développement
La logique du libéralisme est par nature gaspilleuse et prédatrice. À sa place, il convient de mettre en œuvre une conception radicalement différente du développement : économe en ressources naturelles, écologique, respectueuse de l’environnement, centrée sur le développement des capacités humaines et le respect de la diversité culturelle.
L’objectif de la vie économique ne doit pas être la croissance pour elle-même mais l’utilité sociale des activités et des productions. Il faut mettre en place à tous les niveaux de nouveaux indicateurs de développement humain, centrés sur la satisfaction des besoins sociaux, sur le modèle des travaux du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), et ne pas en rester aux actuels indicateurs de croissance comme le PIB.
Un véritable service public de l’environnement doit être constitué pour assurer l’accès de tous aux biens communs et protéger les ressources naturelles vitales. Il devra permettre en particulier le retour à la gestion publique de l’eau et des déchets.
La lutte contre les pollutions doit faire l’objet de mesures contraignantes. Nous refusons le principe des droits à polluer qui exonère les entreprises de leurs responsabilités en la matière.
Une politique des transports qui vise à réduire nettement le transport routier de marchandises, à développer les transports publics de voyageurs et le ferroutage doit être guidée par une logique publique de réduction globale des pollutions. Il faut remettre en cause l’utilisation de la voiture en centre ville et du tout-camion pour le transport de marchandises. Dans ces domaines, une logique de service public est la seule à même de contredire la concurrence, qui pénalise les transports ferroviaires et fluviaux.
En matière énergétique, des choix nouveaux doivent s’imposer autour des principes suivants : économies d’énergie, diversification des sources et promotion des énergies renouvelables ; développement des conditions de transparence et de sécurité ; contrôle démocratique étendu ; respect strict du principe de la maîtrise publique. La constitution d’un pôle public de l’énergie en sera l’outil. Sortie progressive du nucléaire ou maintien d’un nucléaire sécurisé et public : le débat est ouvert. Un contrôle indépendant doit permettre d’assurer la transparence du dossier. Un débat citoyen sur l’avenir du nucléaire sera conduit, de l’information jusqu’à la prise de décision.
Il est temps d’en finir avec les bonnes résolutions sans lendemain et de faire de la lutte contre le changement climatique une vraie priorité. La création d’une Organisation mondiale de l’environnement, dont les décisions prévaudraient notamment sur les normes commerciales en sera la garante. La politique des transports doit être réorientée au niveau européen en tenant compte de cet objectif, à travers une harmonisation fiscale et sociale vers le haut des normes qui encadrent le transport routier et à travers un développement volontariste des transports les moins polluants. Un programme national d’économies massives d’énergie dans les logements et de développement des énergies renouvelables devra remplacer l’inefficace Plan climat adopté par le gouvernement Raffarin.
Nous devons agir pour le maintien de la diversité biologique. La publication d’un diagnostic régulier des espèces en voie de disparition, des sites gravement pollués et des milieux biologiques menacés devra être rendue obligatoire.
Il faut mettre un terme à l’action des firmes qui, au mépris de la volonté des peuples et du principe de précaution, imposent la culture des OGM avec pour seul objectif la soumission des agriculteurs aux semenciers. Les cultures d’OGM en plein champ doivent être interdites, de même que le développement d’OGM à finalité alimentaire. Dans le même ordre d’idée, il faudra refuser clairement toute brevetabilité du vivant.
Par respect du principe de la souveraineté alimentaire, la politique agricole doit remettre en cause les subventions à l’exportation qui déstabilisent les agricultures du Sud. Cela suppose d’organiser les relations commerciales internationales sur d’autres bases que celles de la concurrence généralisée. Les revenus agricoles seront revalorisés, sans pénaliser le consommateur final, en agissant sur les filières de distribution. Les aides à l’agriculture, qui privilégient aujourd’hui les grandes exploitations et l’agriculture productiviste devront être réorientées, en faveur d’une agriculture de qualité, respectueuse du développement durable, qui permette le maintien des emplois agricoles aujourd’hui menacés. Ces orientations doivent aussi s’appliquer dans le secteur de la pêche, actuellement confronté à une diminution inquiétante des ressources halieutiques.

8 - Construire une autre Europe dans un autre Monde
Un choix fondateur L’Europe constitue pour nous, collectifs du 29 mai, un enjeu particulièrement décisif : la signature de la France devra être définitivement retirée au bas du TCE. Nous proposons que l’Union européenne abolisse la primauté donnée au principe du respect de l’économie de marché, où la concurrence est libre et non faussée. Les traités actuels qui régissent l’Union seront abrogés et remplacés par de nouveaux textes fondateurs. Un processus démocratique et populaire pourvoira à ce remplacement. Sa méthode (processus constituant, renégociation des traités...) doit être débattue.
Des orientations claires L’Europe que nous voulons sera une Europe sociale, qui intègrera les conventions démocratiques et sociales internationales existantes, énoncera et concrétisera les droits sociaux fondamentaux, respectera le principe de non-régression et instituera un droit social européen contre les logiques de concurrence et de dumping. Des normes de salaire minimum, de minima sociaux et de droits sociaux fondamentaux, seront fixées selon des modalités permettant la convergence par le haut. Un budget communautaire conséquent et une harmonisation des fiscalités du capital conforteront ces évolutions sociales.
L’Europe que nous voulons sera celle de l’emploi en mettant en œuvre une coordination de la lutte contre le chômage et la précarité. À cet effet, le Pacte de stabilité sera dénoncé et il sera mis fin à « l’indépendance » de la Banque centrale européenne, dont les statuts et les missions seront révisés. Une réduction simultanée du temps de travail permettra de créer des emplois, tandis que des dispositifs seront instaurés contre les licenciements collectifs et les délocalisations. Une politique coordonnée de croissance socialement utile sera impulsée en matière de grands réseaux transeuropéens de transport et d’énergie, de recherche et développement des technologies nouvelles, de logement, de rénovation urbaine, de transports collectifs.
L’Europe que nous voulons sera celle des services publics. Les libéralisations en cours seront stoppées et les conséquences sociales des libéralisations passées feront l’objet d’une évaluation publique. La coopération entre les services publics de réseau permettra l’émergence d’une dynamique de services publics européens. Ces services doivent trouver une place centrale dans le droit fondamental de l’Union et être placés hors du champ de la concurrence. Cela suppose de les exclure des négociations commerciales internationales de type AGCS.
L’Europe que nous voulons impulsera un nouveau type de développement. Une charte fixera les ambitions européennes d’un « alter-développement » humain, économe et donc durable. Cela suppose d’agir pour l’expansion du chemin de fer et de la voie d’eau, pour la sécurité maritime, la lutte contre les inondations, les économies d’énergie et l’essor des énergies alternatives, la protection des milieux naturels et l’amélioration des cadres de vie. En matière énergétique, devront primer des choix permettant de promouvoir les économies d’énergie, la diversification des sources et l’énergie alternative renouvelable. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre se traduira par des objectifs chiffrés et la définition de moyens pour les atteindre. La maîtrise publique de la sécurité vis-à-vis du nucléaire et la recherche sur l’élimination des déchets en matière d’énergie nucléaire seront développées.
L’Europe que nous voulons sera celle de la relance démocratique. Une nouvelle charte des droits et libertés - intégrant la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 - sera élaborée démocratiquement et son application sera impérative pour tous les états de l’Union. Les institutions fonctionneront selon le double principe de la souveraineté populaire et de la subsidiarité. Elles reposeront sur une citoyenneté européenne élargie, sur des droits d’initiative citoyenne renforcés, sur un renforcement des pouvoirs du Parlement européen pour réduire les prérogatives de l’Exécutif, et sur une coopération plus solide avec les parlements nationaux.
L’Europe que nous voulons sera celle de la solidarité et de la paix. L’Europe annulera la dette des pays du Sud, augmentera son aide au développement, reconnaîtra aux pays du Sud le droit de protéger leur appareil économique et agira pour empêcher la confiscation des biens naturels et la marchandisation du vivant par les multinationales. Elle recherchera d’autres modalités de coopération, hors de tout impérialisme économique, technologique ou culturel. Elle bannira tout soutien et toute intervention militaire au profit de régimes dictatoriaux et autoritaires ; elle coopérera avec les sociétés civiles. Elle agira partout en faveur du désarmement et de la paix, de l’abaissement des budgets militaires et d’un processus de dénucléarisation. Elle rompra avec la politique agressive développée par les Etats-Unis et s’émancipera du cadre de l’OTAN, qui ne doit en aucun cas être tenue pour une institution européenne. Les troupes de pays membres de l’UE qui interviennent dans ce cadre sur divers théâtres d’opération (Afghanistan, Irak...) doivent être retirées. L’Europe refusera la banalisation et l’emploi de l’arme nucléaire.
Pour une Europe agissant pour un autre monde Ainsi conçue, l’Europe sera un levier pour construire une alternative à la mondialisation capitaliste, injuste et belliciste. Elle saura promouvoir une logique de la solidarité qui supplantera l’inégalité croissante qui résulte de la libéralisation effrénée. Cela suppose de contredire partout les normes édictées par les multinationales, le G8 et les institutions financières internationales. Cela implique, entre autres, de remettre en cause la logique et le mode de fonctionnement de l’OMC ; de subordonner les normes commerciales aux normes sociales, sanitaires et environnementales ; de lutter contre les paradis fiscaux et judiciaires ; d’établir les relations Nord-Sud basées sur la logique du codéveloppement, ce qui signifie en premier lieu que les peuples et les nations redeviennent maîtres de leurs richesses naturelles ; d’annuler la dette ; de refonder les institutions internationales ; d’abonder le fonds de développement culturel à destination des pays du Sud prévu dans la Convention pour la diversité culturelle de l’UNESCO.
Une ambition pour la France En s’engageant en faveur de telles orientations, la France constituera un point d’appui pour tous ceux qui veulent changer l’Europe et le monde. En effet, la mise en œuvre de ces ambitions ne pourra se faire par de simples négociations diplomatiques, mais par le déploiement d’un mouvement populaire européen susceptible de bousculer les résistances et d’imposer une autre perspective. Il y faudra de l’énergie et de la constance : dans ce domaine comme dans d’autres, les forces du libéralisme tenteront par tous les moyens de préserver leurs intérêts. Nous ne construirons pas une autre Europe seuls et cette construction demandera du temps. Cela ne doit pas empêcher la France de promouvoir dans toutes les instances internationales les idées et les principes que nous avons développés.
Conclusion En choisissant le « non » le 29 mai 2005, la majorité du peuple français n’a pas renoncé à construire une voie singulière qui s’oppose à la primauté du marché sur l’intérêt général des populations. Or le projet de la mondialisation libérale repose sur une mise aux normes généralisée de l’ensemble des sociétés. Les libéraux ne peuvent donc tolérer une exception d’une telle ampleur. C’est pourquoi leur hargne s’est exprimée si fortement contre le choix libre des citoyennes et des citoyens et qu’ils n’ont de cesse de leur faire abandonner toute velléité de résistance au nouvel ordre capitaliste mondial.
L’enjeu des mois et des années qui viennent est donc de savoir si cette aspiration à une alternative sera suivie d’effets et confortée ou si, à l’inverse, les libéraux parviendront à engager la normalisation de notre pays et son alignement sur le cours dominant de la mondialisation libérale.
Cette question ne concerne pas seulement notre pays, son identité, l’avenir de ses conquêtes sociales et de son exigence républicaine. Elle concerne tous ceux dans le monde qui cherchent à promouvoir une alternative aux logiques du système actuel. Notre pays peut en effet redevenir un point d’appui pour tous ceux qui luttent contre les injustices du monde, contre l’appropriation de leurs propres richesses par quelques groupes privés et contre la domination des Etats-Unis. Si la France adhère aux orientations que nous proposons, son choix résonnera bien au-delà de ses frontières. Il parlera aux peuples qui se lèvent partout en Amérique du Sud après les désastres que leur a infligés un ultralibéralisme conquérant, il touchera les victimes de la pauvreté de masse et de l’inégalité sociale qui a explosé dans les pays d’Europe de l’Est pour les mêmes raisons, il représentera un espoir pour les pays du Sud abandonnés à la tyrannie du commerce libre. Il sera un point d’appui pour tous ceux qui cherchent à relever la tête et à trouver les voies de leur émancipation.
Suricate